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HSC : Candidats pour être lauréats

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De gauche à droite: Sandy, Déborah, Gaëlle, Emily, Béatrice, Sandrine et Karen du collège Lorette de Quatre-Bornes. Seules Déborah et Gaëlle vont ‘compete’ pour, disent-elles, «prouver qu’elles sont à la hauteur.»

«Il est un lauréat potentiel», dit Vidya Golam, un enseignant de leçons particulières, en parlant d’Anil Ramnarain, 18 ans, étudiant du collège du Saint Esprit. Anil se trouve parmi les milliers de candidats qui concourent pour une bourse. 19 000 étudiants se sont fait inscrire aux examens du Higher School Certificate (HSC). «Troisième trimestre = examens», dit le jeune homme. Il est gonflé à bloc.

Avec la rentrée du troisième trimestre lundi dernier, c’est la dernière ligne droite pour de nombreux étudiants en HSC avant le début des examens, prévu pour la fin du mois d’octobre. Ils briguent tous une bourse et «pourquoi pas être lauréat», disent certains. Tout comme Anil, Rubina, Yannick, Fadil, Neeshal, Anukal, Déborah, Gaëlle , Krishna et Wafiik, étudiants de différents collèges, ‘compete’(voir hors-texte plus loin) aussi pour une bourse.

Ils espèrent ainsi se retrouver parmi les premiers à l’annonce des résultats en février prochain. Un seul mot est dans la bouche de ces étudiants : travail, un seul mot qualifie leur état d’esprit : stressé.

Plus de temps pour la frime; boulot, sacrifices et leçons particulières sont les maîtres-mots de ces dix jeunes ambitieux qui aspirent « à un statut dans la vie. »

Il n’a pas l’air d’être vraiment stressé, Anil. Derrière ses petites lunettes se cache peut-être « un futur lauréat ». Cet étudiant de la filière scientifique souhaite entreprendre des études de médecine en Angleterre.

Leçons particulières même le dimanche

Même si son enseignant et ses amis sont confiants en sa capacité d’être « lauréat », Anil, pour sa part, dit avoir la tête bien sur les épaules : «Personne ne peut être à 100% sûr d’être lauréat. Mais je suis confiant que je peux bien faire à ces examens. C’est gentil si mon enseignant pense que je peux bien faire et que je peux être lauréat. Cela m’encourage à me donner à fond.» 

Depuis la fin des vacances qu’Anil dit avoir partagé entre les leçons particulières et la détente pour, dit-il, «maintenir un équilibre entre la santé intellectuelle et physique», Anil prend des leçons particulières quatre jours sur sept, y compris le dimanche; a déjà planifié un emploi du temps  pour ses révisions à la maison : «C’est la dernière étape où tout va se jouer. Je vais accorder 4h par jour à mes révisions à la maison, je vais travailler les épreuves d’examens des années précédentes et je vais faire de mon mieux afin de ne décevoir personne».

Les filles comme les garçons considèrent le troisième trimestre de l’année scolaire comme une période décisive.

La même sérénité et la même détermination pour Rubina, 18 ans, étudiante au collège Queen Elizabeth. Petite de taille, l’air sage, avec son gros livre de ‘sociologie’ à la main, elle se prédestine à être avocate. Ambitieuse ? «Non, mais je fais tout pour y arriver.»

Comme Anil, elle sait que beaucoup de personnes, entre autres ses proches et ses enseignants, attendent beaucoup d’elle : «Pendant ces quelques semaines qui restent avant les examens, je me focaliserai uniquement sur ceux-ci. Je me suis déjà conditionnée à l’idée que les examens sont dans quelques semaines. »

Elle vit au rythme des cours. «Si je ne suis pas à l’école, je suis à mes cours particuliers. Pour le moment, j’ai planifié mon emploie du temps en fonction des examens qui arrivent. Donc, j’accorde plus de temps aux matières dans lesquelles je me sens moins à l’aise ou dans lesquelles j’ai quelques lacunes.»

Rubina, pour sa part, a ‘compete’ principalement pour être classée et pour briguer une bourse, «car cela aide; des études supérieures sont généralement chères», dit-elle. « Je ne crois pas pouvoir être lauréate mais en tout cas, je crois que je travaille assez dur pour ces examens. »

De collège en collège, les ambitions changent, les attitudes aussi. Du côté du collège Lorette de Quatre-Bornes, Déborah Goinden et Gaëlle Faustin ‘compete’ toutes les deux, pas particulièment pour une bourse ou pour être lauréate, mais pour se prouver «qu’elles peuvent être à la hauteur». «Certains de nos enseignants ne croient pas vraiment en nous mais il y en a d’autres qui nous motivent au max. Le troisième trimestre; c’est la période de tous les dangers; donc, je vais mettre les bouchées doubles pour mettre toutes les chances de mon côté», nous dit Déborah.

Alors finies les sorties fréquentes entre copines et place à un travail plus régulier. «En ce moment, je ne sors pas du tout. Je reste à la maison pour réviser à fond. Je prends des leçons quatre fois par semaine», nous confie pour sa part Gaëlle Faustin, une autre fille du collège Lorette de Quatre-Bornes.

Il n’y a pas que des étudiants qui fréquentent les collèges dits ‘Star schools’ qui ont l’ambition de ‘compete’ en quête d’une bourse ou même qui aspirent à devenir lauréat. Fadil et Yannick, du collège New Eton à Rose-Hill, ne diront pas le contraire. «J’ai été régulier dans mon travail et je me suis donné à fond», nous dit Fadil, «le troisième trimestre, c’est le temps de tous les sacrifices», nous dit pour sa part son ami, Yannick, qui dit mettre en ce moment le paquet pour être reçu à ses examens.

Krishna Virahsawmy, Wafiik Aumeer, Neeshal Seegum et Anukal Ramhota, tous de la filière scientifique du collège du St Esprit, affichent l’optimisme en vue de ces examens qui arrivent à grands pas. «Notre  objectif, c’est d’obtenir nos trois ‘A’ dans nos matières principales et poursuivre des études supérieures », nous dit Wafiik, alors que Krishna, de son côté, ajoute : «C’est l’objectif de tout le monde d’être brillamment reçu à ses examens».

Ces ‘boys’ de l’institution reconnue de Quatre-Bornes n’ont pas la langue dans la poche. Neeshal se sent déjà prêt à affronter les examens mais dit qu’il va continuer à se préparer jusqu’au  jour J. «Il faut bien se jeter à l’eau. Il faut bien passer par là», ajoute pour sa part Anukal. Souhaitons vivement que parmi ces dix jeunes se trouvent «des lauréats potentiels.» 

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Vidya Golam, enseignant : «Un mois et demi de pression intense»

Il n’y a pas que les élèves qui sont sous pression durant ces dernières semaines avant les examens finals du HSC. Leurs profs le sont également. Vidya Golam, enseignant d’anglais et de ‘General Paper’ au collège Lorette de Quatre-Bornes et également prof de leçons particulières, parle d’«un mois et demi de pression intense.»

Durant cette période, les profs du HSC devront répondre aux dernières questions des élèves, les faire travailler la pratique, les aider à «assimiler, maîtriser et éventuellement perfectionner» ce qu’ils ont appris durant les deux dernières années.

Vidya Golam soutient ne pas faire de distinction, que ce soit au collège ou durant les leçons particulières, entre ceux qui ‘compete’ ou pas pour être boursiers. «Tous les élèves sont mes élèves et je les pousse à donner le meilleur d’eux-mêmes.» Il souligne que l’élève qui ‘compete’ pour une bourse a un profil plus compétitif et essaye de trouver le petit plus qui le fera rester en tête de la course. Si l’enseignant dit ne rien avoir contre cette forme de compétition, il dénonce toutefois «une  autre forme d’élitisme qui commence à prendre forme et cela dans la classe même.» La compétition sauvage, Vidya Golam n’aime pas.

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3ème trimestre dans les autres cycles

Pour les petits comme pour les grands, ce troisième trimestre qui a débuté lundi est synonyme «de travail dur.» «Au primaire, ce n’est pas différent du secondaire, il y a le même stress des examens qui approchent à grands pas, le rush pour terminer les papiers d’examens des années passées et aussi un temps pour habituer les enfants aux conditions d’examens», nous explique un maître d’école d’une école primaire des Plaines Wilhems. Dans une classe du C.P.E. de l’école primaire Philippe Rivalland, à Beau-Bassin, l’enseignant, Pradeep Sarju, explique à ses élèves l’importance du troisième trimestre. «C’est l’occasion pour vous, en fonction de vos derniers résultats, de vous rattraper», leur dit-il. «Après deux semaines de vacances, je me sens prêt à travailler plus dur», nous dit pour sa part le petit Dereklo.

Les enfants du pré-primaire ont aussi, en partie, repris le chemin de l’école cette semaine. Pendant le troisième trimestre, les responsable de ce secteur procèdent également au recrutement de nouveaux élèves.

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Les parents, un soutien

«Les parents doivent surtout donner des conseils à leurs enfants qui se préparent pour ces examens», nous dit Anil Ramnarain, le père, dont le fils, Anil Jr., est qualifié de « potentiel lauréat » par son enseignant. «Chez nous c’est ‘business as usual’. On ne va pas lui mettre la pression plus qu’il n’en a déjà. On lui conseille seulement sur ce qu’il doit faire pour mettre plus de chance de son côté. Par exemple, on lui a conseillé de mettre un frein à ses activités extrascolaires. Il a le potentiel pour devenir lauréat. C’est un enfant qui travaille dur mais maintenant, tout va dépendre de lui, de sa volonté et de sa chance», nous dit Anil. Pour Angum, père de Fadil, étudiant au collège New Eton qui ‘compete’ aussi pour une bourse, «ce n’est après qu’on saura si le travail de Fadil va être récompensé. À la maison, on l’encadre pour qu’il ait tout ce qu’il faut pour réussir. Il a tout notre soutien.» La mère de Déborah, étudiante au collège Lorette de Quatre-Bornes, est d’avis que le soutien des parents joue un grand rôle sur le moral des étudiants qui se préparent à un examen : «La pression et l’exigence des parents peuvent avoir un effet négatif sur leur travail pendant les examens.»

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Christine Konfortion, lauréate en 2003, raconte sa préparation aux examens

«Le troisième trimestre est décisif», soutient Christine Konfortion, 1ère fille côté économie de la cuvée 2003. «Si je suis arrivée là où je suis aujourd’hui, c’est parce que j’ai fait un travail régulier pendant la dernière année que je me préparais aux examens du HSC. Le troisième trimestre, c’est la période réservée généralement aux dernières révisions et aux pratiques des épreuves d’examens des dernières années passées. En travaillant ces papiers d’examens, je me rappelle que j’avais chronométré le temps que je passais sur chaque numéro et que j’avais fait en sorte de terminer dans les temps», nous explique Christine Konfortion. Elle met le cap sur l’université de Cambridge à la fin du mois de septembre pour des études supérieures en économie.

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Conditions requises pour ‘compete’ 

Concourir pour être lauréat ou pour avoir une bourse, oui, mais encore faut-il satisfaire certains critères. Voici les plus importants.

Il faut ne pas avoir dépassé 21 ans et avoir obtenu son School Certificate (SC) au plus tard le 1er juin de l’année précédant les examens finals du ‘Higher School Certificate’ (HSC). Il faut également avoir eu six ‘credits’ au SC ou au GCE (Ordinary Level) y compris en anglais. Prendre part aux examens du HSC, c’est concourir pour une bourse offerte aux lauréats et aussi aux classés qui arrivent directement derrière les lauréats. Généralement, il y a 12 à 15 classés après les lauréats dans chaque filière. 

Les combinaisons des matières sont également primordiales. Si on veut avoir une bourse côté science, il faut évidemment avoir trois matières principales qui y sont liées. Idem pour les côtés ‘art’, économie et technique.

«C’est normal de tenir compte des combinaisons; c’est plus logique et pratique pour la suite en vue des études à l’université et d’un choix de carrière», explique Fatma Jahangeer, directrice du ‘School Standards and Management’ au ministère de l’Éducation.

Selon cette dernière, les étudiants du HSC «compete» pour avoir les bourses de l’État qui s’élèvent à 16 pour les filles et 8 pour les garçons ou pour celles offertes par d’autres pays. Ceux qui sont lauréats sont sûrs d’avoir une bourse. Les meilleurs classés ont aussi les meilleures chances de bénéficier d’une bourse.

Ceux qui ‘prennent part aux examens du HSC se font inscrire sur une liste qui est par la suite soumise au Mauritius Examination Syndicate (MES), cadre régulateur qui s’occupe des examens à Maurice.

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Halte à l’embouteillage

Qui dit rentrée scolaire dit plus de véhicules sur les routes et, évidemment, embouteillage! Durant les dernières vacances scolaires, le trajet Vacoas/Port-Louis en autobus prenait quelque 40 minutes alors qu’en période scolaire, il peut prendre une heure ou plus. «C’est normal d’avoir plus de véhicules sur les routes à la rentrée. Durant les vacances, les véhicules transportant les élèves n’opèrent pas. De plus, certains parents en profitent pour prendre des vacances en même temps que leurs enfants. S’il y a 100 véhicules en moins sur les routes par jour, cela a un impact positif considérable», explique le chef inspecteur Ben Bentipilly de la ‘Road Safety Unit’.

Par Christophe Karghoo et Michaëla Coosnapen

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