Ashok Radhakissoon, président de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), a le soutien du Premier ministre. Celui-ci avait même « donné son feu vert pour qu’Ashok Radhakissoon demeure à son poste », et ce, après expiration de son contrat en avril dernier. C’est le Premier ministre lui-même qui l’a déclaré lors de sa conférence de presse d’hier matin.
Au dire de Paul Bérenger, s’il était d’accord pour le renouvellement du contrat d’Ashok Radhakissoon, il n’y aurait pas eu de consensus au sein du comité réunissant le président de la République, sir Anerood Jugnauth, le Premier ministre et le leader de l’Opposition. C’est ce comité qui est habilité à décider de la présidence de l’IBA
Navin Ramgoolam, au cours de sa conférence de presse trente minutes plus tard, a confirmé les dires du Premier ministre expliquant que le Parti Travailliste objecte au renouvellement du mandat d’Ashok Radhakissoon, estimant « qui li pa ti indépendant di tout. »
Une absence de consensus qui a obligé le Premier ministre à évoquer hier « ki possib capav éna changement a l’IBA » et, en ce qui concerne le cas Radhakissoon, il a déclaré que «nou encore en consultations. So mandat ine expiré.»
Radhakissoon ne commente pas
Si aucune décision n’a été prise jusqu’à l’heure, Ashok Radhakissoon, lui, ne veut pas se prononcer sur la question. « Pas de commentaire », dit-il à 5-Plus alors que ses proches le déclarent serein en attendant qu’une décision soit bientôt prise : « Il sait qu’il y a du vrai dans son éventuel départ de l’IBA. Il sait aussi que c’est le public qui jugera », nous déclare un de ses collaborateurs. Ashok Radhakissoon, s’il part de l’IBA, pourrait continuer toutefois à siéger au sein de ce comité en tant que représentant de l‘Information & Communication Technologies Authority’ (ICTA) où il occupe le poste de président, comme la loi le prévoit.
Pourquoi, alors que son contrat a expiré depuis avril, ce n’est que depuis ces derniers jours que le bruit de son départ court ? À cette question, plusieurs voient là un lien direct avec la couverture de l’explosion de Grand-Baie par les radios privées.
Une couverture critiquée par le gouvernement, débouchant même sur l’institution d’un comité interministériel avec, entre autres sujets à étudier « les excès et dérapages des radios » dont le but devrait aboutir, selon un communiqué du bureau du Premier ministre, à «des recommandations destinées à rétablir l’adéquation entre les sujets déclinés plus haut et la législation correspondante. »
Ce comité, a précisé le Premier ministre au cours de sa conférence de presse de samedi matin, travaille sur d’éventuels amendements à la loi régissant les radios privées car « bizin éna garde-fou pou empeche dérapaz. » Le Premier ministre a aussi déclaré « ki pena personne quine fer plis pou la liberté d’expression ki sa gouvernement-la. »
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Un ancien cadre parle
«L’IBA, dès le début de son existence, aurait dû être en mesure d’enregistrer les programmes des radios pour éventuellement sanctionner des dérapages.» Celui qui le dit est un ancien membre de l’IBA.. Selon lui, c’est parce que l’IBA ne peut convenablement s’acquitter de sa tâche que le gouvernement a mis sur pied un comité spécial. « L’IBA a préféré mettre l’accent sur sa propre publicité, sur du glamour au lieu de se consolider », déclare cet ancien cadre.