«Le plus tôt le FSL soumettra son rapport final, le mieux ce sera». Le PM s’impatiente devant ce qu’il laisse entendre être la lenteur du ‘Forensic Science Laboratory’ (FSL) qui avait promis, le 28 juillet dernier, trois jours après l’explosion du Grand-Bay Store (GBS), de soumettre son rapport final «as soon as possible». C’est alors que l’expertise sud-africaine pourra être sollicitée pour arbitrer les thèses contradictoires du FBI et du FSL.
Les conclusions des deux rapports intérimaires divergent sur l’origine de l’explosion de Grand-Baie, le FBI penchant pour la thèse du gaz alors que le FSL souligne avoir trouvé des traces de nitroglycérine dans les débris examinés.
Selon Paul Bérenger, qui animait une conférence de presse hier, le FSL a soumis, mercredi dernier, un rapport intérimaire qui confirme les conclusions de son premier rapport. Le leader de l’Opposition, Navin Ramgoolam, également lors d’une conférence de presse hier, a pour sa part estimé que « éna pression lors FSL pou pas maintenir ceki zot finn dire. La têt pou tombé si zot insisté ».
Le rapport intérimaire du FSL a été examiné au Conseil des ministres vendredi dernier et il a été noté que «le FSL a confirmé ses conclusions selon lesquelles une substance hautement explosive avait été utilisée sur le site de l’explosion».
La démolition du GBS
Le Conseil des ministres a donné son aval à la recherche d’une contre-expertise auprès de l’Afrique du Sud lorsque les rapports finals du FBI et du FSL seront reçus. Ces rapports et les échantillons prélevés y seront envoyés. Le FBI a conclu à l’explosion due à une fuite de gaz dans ce drame où deux fiancés, Emmy Ng Yeung et Jean-François Lew Yee Teen, ont perdu la vie le 25 juillet dernier.
Qu’en est-il du rapport des experts du FBI ? «Very soon the FBI will submit their final report but I don’t know when exactly », nous a déclaré Marjorie Harisson, ‘public affairs officer’ à l’ambassade américaine.
L’expertise de l’Afrique du Sud est très sollicitée pour faire la lumière sur cette affaire. Kim Yates, un expert sud-africain, était à Maurice durant la semaine écoulée pour le compte de la ‘Mauritius Union Insurance’, l’assureur du bâtiment GBS. Il devait déterminer si on pouvait accéder à l’intérieur du bâtiment en toute sécurité. Nous avons essayé en vain d’avoir une déclaration de l’assureur sur les conclusions de l’expert.
Le propriétaire de la Langouste Grisée, Benoit Ducray, a également exprimé le souhait de faire expertiser le bâtiment par un expert sud-africain engagé par lui. Il a, pour ce faire, obtenu une injonction de la Cour suprême interdisant la démolition du bâtiment avant l’arrivée de l’expert. Son restaurant situé au deuxième étage du GBS serait, selon les enquêteurs, le foyer de l’explosion.
Benoit Ducray avance, lui, dans un affidavit, que l’explosion proviendrait d’en dessous de son restaurant car il y a , selon lui, un gros trou dans le sol de son restaurant.
Toujours est-il que, selon l’ordre de la Cour, la démolition sera possible mercredi prochain. La question de la démolition a aussi été évoquée par le PM hier : «J’ai demandé au commissaire de police de faire au plus vite possible au sujet des dispositifs de sécurité qui gênent les commerçants. Le mieux, c’est de détruire le bâtiment. Ce sera mieux pour le ‘mood’ et le coup d’œil ».
Paul Bérenger a aussi démenti que les experts du FBI aient demandé une liste de passagers étrangers ayant visité Maurice ces trois derniers mois : « C’est totalement faux ».
Selon Paul Bérenger, il faut également faire tout ce qui est possible pour que les commerçants aux alentours puissent exercer leur métier. Ces derniers ont organisé une conférence de presse mercredi dernier pour dire qu’ils avaient perdu jusqu’à 80% de leur clientèle à cause de la fermeture de la route.
Ces commerçants seront peut-être rassurés d’apprendre que le PM a promis qu’il va «veiller à ce que la situation au cœur de Grand-Baie retourne à la normale».
Par Michaella Coosnapen et Christophe Karghoo