• Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement

Les licenciés de Floréal Knitwear :entre indignation et espoir

textile.jpg

Oomrawtee Sumbhoolaul (flèche) prenant connaissance des cours offerts à son intention même si elle est venue chercher un emploi

À 59 ans, Oomrawtee Sumbhoolaul cherche du travail. Cette vieille dame est de ceux qui ont participé au ‘reskilling/retraining fair’ organisé par le ministère de la Formation et la direction de Floréal Knitwear au collège Royal de Curepipe jeudi dernier à l’attention des licenciés de cette compagnie qui souhaitent suivre un cours et/ou se recycler après l’annonce d’un plan de restructuration et la suppression de 920 des 4000 emplois. L’indignation et l’espoir se lisaient cependant sur les visages de ceux présents.

Les licenciés sont indignés parce que la plupart d’entre eux comptent au moins 10 années de service. Ils ont espoir parce qu’ils prient pour obtenir un emploi «pu kapav truv ene lizour»

«Mone vine rode ene travail. Mo ti pu content si mo réussi gagne travail. Sé sa ki intéressant», confie Oomrawtee même si le ‘reskilling/retraining fair’ était réservé, dit-elle, que pour ceux qui veulent suivre des cours dans des domaines précis. Oomrawtee explique qu’elle a été licenciée le jeudi 5 août alors qu’elle comptait 20 années de service à l’unité de St-Paul.

La direction de Floréal déclare avoir établi quatre critères pour procéder aux licenciements, à savoir l’ancienneté, la performance, la qualité et la régularité.

Amertume

Comme Oomrawtee, ils étaient nombreux les licenciés à aller chercher un emploi au collège Royal de Curepipe. Les cours dans les domaines suivants étaient offerts : l’artisanat, l’hôtellerie, la conservation et la préservation de fruits, la pâtisserie, les soins aux personnes âgées, la bijouterie, l’habillement et l’agriculture.

Les commentaires allaient bon train au ‘reskilling/retraining fair’. «Mone vine la pu rode travail pa pu aprane travail», déclare Raffick qui comptait 26 ans de service comme mécanicien à l’unité de St-Paul. L’inquiétude se lit sur le visage de cet homme : «Eski kan mo fini suiv cours mo pu gagne travail ?»

Belinda, 36 ans, ex-employée de l’unité de Mahébourg, déclare, pour sa part, après 15 années de service que «mo ena zenfan pu soigné aster ki pu alle aprane artisanat». Une de ses amies explique que «l’argent pena ki business pu alle fer ?» Baratti, 32 ans, mariée et mère de deux enfants âgés de six et de huit ans, soutient de son côté qu’elle s’est fait enregistrer au ‘job fair’ lundi dernier mais qu’à jeudi dernier, elle n’avait toujours pas obtenu de réponse : «Ine dire nu bisin alle aprane. Ine dire nu lotel pé ranzé après pu prend nu. Ki nu pu fer entre-temps ?»

Lundi dernier, la direction de Floréal avait organisé un ‘job fair’ à Ebène en collaboration avec le ministère de l’Emploi afin de permettre aux licenciés de rencontrer des employeurs potentiels, entre autres, dans le textile et l’hôtellerie.

Pourtant, Nicolas Maigrot, ‘Executive Director de Floréal, explique, à l’issue du ‘job fair’ et du ‘reskilling/retraining fair’ que c’est «un grand succès car il y a un enthousiasme général de la part de tous». Il ajoute que «Floréal va financer les cours de formation et que les licenciés auront l’opportunité de trouver de l’emploi ailleurs.» Il précise que le taux de participation de lundi dernier est de 95% alors que celui de jeudi dernier est de plus de 90%.

-----------------------

Yusuf Sooklall : «‘job fair’ = ‘fancy fair’»

Le syndicaliste Yusuf Sooklall qualifie le ‘job fair’ et le ‘reskilling/retraining fair’ organisés par la direction de Floréal et les ministères de l’Emploi et de la Formation de «fancy fair». C’était lors d’une conférence de presse vendredi dernier. Présent à Curepipe jeudi dernier, il explique que «l’amertume partout» car «pé vend l’espoir are bane licenciés la.» Le syndicaliste précise que la méthodologie et l’approche mises en place «pa pé réglé problem». Yusuf Sooklall explique qu’il a écrit au PM Paul Bérenger à cet effet: «Soit li pé agir avec beaucoup l’hypocrisie soit li digne d’être considéré comme un ex-syndicaliste.» Yusuf Sooklall veut que le PM «reste sincère ek so passé de syndicaliste.» Dans sa lettre, il fait quatre propositions au PM concernant, entre autres, le préavis de fermeture, un plan de retraite et un ‘portable pension scheme’. Yusuf Sooklall veut aussi avoir une rencontre avec le PM après celle qu’il avait eue avec le leader de l’Opposition lundi dernier qui condamne lui aussi le licenciement à Floréal.

--------------------------

723 employés d’Arvind Mills sur le pavé

Décidément le secteur textile se porte mal. Après le licenciement de 920 personnes de Floréal Knitwear, le 5 août dernier, ce sont 723 employés d’Arvind Mills qui se retrouvent à la rue. Les filiales de l’entreprise où ils travaillaient, Arvind Overseas et Arvind Spinning, ont fermé leurs portes durant la semaine écoulée. Pour ces employés, c’est le même drame humain qui se répète. «C’est vraiment dur pour nous les employés surtout que nous ne nous attendions pas à cette fermeture. Je ne sais plus quoi faire. Je suis venue ici après la fermeture de Leisure Garment et un an plus tard me voilà de nouveau sur le pavé», déclare l’une d’entre elles. Les employés vont tous recevoir leur compensation, comme prévu par la loi. «Ils auront leur compensation ainsi que des bénéfices qui ne sont pas prévus par la loi mais qui sont dans les conditions entre l’employeur et l’employé comme le ‘refund leave’, le ‘pay notice’. C’est au moins quelque chose de positif dans le drame qui frappe ces personnes», soutient Reaz Chuttoo, négociateur syndical. Nous avons essayé d’avoir une réaction de la direction d’Arvind Mills mais à chaque fois nous avons été informés que ceux concernés étaient en réunion.

Par Michaëlla Coosnapen

Archive: