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Ramgoolam se trompe de guerre

Tout comme il brandissait son bazooka contre ses adversaires lors de la dernière campagne municipale, Ramgoolam sort de nouveau les armes, affirmant vouloir se battre et dit ne pas avoir peur. Le Premier ministre se veut guerrier mais il se trompe de guerre. Car celle qu’il veut mener contre la presse ne repose sur aucune logique. Si seulement Ramgoolam était animé du même enthousiasme pour mener combat en faveur des causes justes, si seulement Assirvaden et les dirigeants du PTr qui, semble-t-il, sont dans une «fighting mood», mettaient toute leur
énergie dans des guerres autrement plus enrichissantes : lutte contre la pauvreté, la drogue, les accidents de la route… La liste des bonnes et nobles causes est longue. Mais le chef du gouvernement choisit de se battre contre les journaux coupables de pratiquer, selon lui, une «dictature des médias» et qui «veulent gouverner à sa place». Ah bon ?

Bientôt on nous fera croire que Madame Soornack n’était pas dans cette école le jour du dépouillement, qu’elle n’a pas menacé Yogida Sawminaden, qu’il n’y a pas eu de descente chez le membre du MSM, que ce dernier n’a nullement été inquiété par la police, que Sheila Bappoo et Navin Ramgoolam n’ont jamais défendu cet agent rouge, définitivement pas comme les autres, que deux policiers n’ont pas subi de transfert punitif dans le sillage de cette affaire, etc, etc. Au fond, le Premier ministre, un peu comme ses calculs mathématiques approximatifs au lendemain des municipales, a pris l’affaire Soornack en pleine figure et ne sait plus comment sortir de ce bourbier.

La perte de son sang-froid à l’Assemblée nationale quand, acculé par la PNQ du leader de l’opposition, il avait cru bon de frapper en dessous de la ceinture («to dir pu moi mo dir pu toi») témoigne d’un dérapage ne faisant pas honneur à un Premier ministre. Et vendredi dernier, en voulant prendre la défense de Serge Petit, voilà qu’il s’enlise davantage dans ce terrain boueux, qualifiant la faute de Petit de «petite erreur» alors que cette bourde est non seulement loin d’être petite mais est totalement incompréhensible. S’il faut féliciter le CEO d’AML d’avoir eu l’élégance de présenter ses excuses sur les ondes de Radio One, après que les journalistes lui ont fait réaliser sa faute, il est tout de même permis de s’étonner devant cette surréaliste ou plutôt grotesque (au choix !) conférence.

Voilà donc le CEO d’AML qui invite les journalistes pour «parler des commerces à l’aéroport»… Dès réception du mail, n’importe quel esprit sensé savait que la presse allait profiter de cette plate-forme pour éclaircir toutes les questions autour des business de Madame Soornack. D’autant que les informations autour de ses affaires, disons juteuses, étaient sorties en long et en large dans la presse, parfois avec un fac-simile du Registrar à l’appui. L’on se serait bien évidemment attendu à ce que le CEO d’AML qui rencontrait les journalistes pour parler des commerces à l’aéroport, soit surtout au courant des business de Madame Soornack à l’aéroport qu’il dirige.

Eh bien non, tout le monde savait, sauf le CEO. On croit rêver ! Et le Premier ministre en qualifiant cette affaire de «petite erreur» ne rend service ni à Serge Petit ni au gouvernement. Aux yeux de l’opinion publique, Ramgoolam donne l’impression de vouloir minimiser, ou, pire, banaliser cette affaire et faire porter le chapeau à la presse. Or, l’affaire Soornack est tout, sauf banale ! Et Ramgoolam a tort. Les médias ne veulent pas gouverner à sa place. Il se trompe de guerre !

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