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Leena, disciple de Sai Baba, meurt fauchée par un 4 x 4

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Leena voulait partir en Inde pour devenir religieuse

Elle caressait le rêve de devenir pandita. Autrement dit religieuse. Elle était très pieuse et était une disciple de Sai Baba. Le destin en a décidé autrement dimanche dernier. Ce jour-là, Leena Banee, 23 ans, une habitante de Montagne Ory, a été fauchée par un 4x4 alors qu’elle revenait, en compagnie d’un de ses cousins, du kalimaye de la localité.

Les proches de la victime sont inconsolables. Leurs visages font peine à voir; le monde semble s’être arrêté pour eux depuis dimanche dernier.

«Li ti bien religieuse sa piti la. Li pa ti kapav truv dimoune dan la souffrance. Line même refuz plusieurs demandes en mariaz car li ti plito content aide bane dimoune ki ti dan problem». Jwalah, l’oncle paternel et père adoptif de Leena, n’en finit pas de faire l’éloge de sa nièce décédée tragiquement.

L’homme pleure. Son regard s’attriste et le ton de sa voix change : «Dépi laz cinq ans li reste ek mwa après la mort so papa. Nu tou affecté car li ti ene bon zenfan».

C’est vers 7h50 que le drame s’est produit. Leena est renversée par un 4x4 de couleur grenat alors qu’elle marchait en direction de Réduit sur la bande d’arrêt d’urgence (‘emergency lane’) de l’autoroute. Elle revenait du kalimaye de la localité où, une heure plus tôt, elle s’était rendue pour prier avec son cousin, Shekar.

Le chauffard ne s’est pas arrêté

Après la collision, le chauffeur du 4x4 ne s’est pas arrêté; il a pris la fuite. À l’heure où nous mettions sous presse jeudi dernier, le chauffard n’avait toujours pas été retrouvé par la police.

Ce sont des volontaires qui ont conduit la jeune fille à l’hôpital Victoria de Candos. Mais elle avait été tuée sur le coup; son décès a été constaté à son arrivée.

Selon le Dr Satish Boolell qui a pratiqué l’autopsie, la victime avait eu le crâne fracturé et le colonne vertébrale sectionnée en deux à la hauteur du cou.

Selon l’oncle de Leena, Shekar, qui souffre de cataracte, n’a pas vu grand-chose car le 4x4 est arrivé dans leur dos. Il se rappelle seulement la couleur du véhicule. Cet élément d’information a été confirmé par la police car des traces de peinture grenat ont été retrouvées sur le lieu de l’accident. Jwalah ajoute que Shekar est très perturbé depuis ce drame.

Ce sentiment de tristesse est aussi palpable chez les autres membres de la famille. Kavita, 44 ans, la mère biologique de Leena qui habite à Malinga, St-Pierre, demeure évasive dans ses propos. Elle est éprouvée, voire abasourdie par le brusque départ de sa fille aînée : «Nous étions très proches même si nous n’habitions pas ensemble».

Leena, qui travaillait à la cantine de l’École du Centre, était très appréciée pour sa générosité et sa sincérité dans tout ce qu’elle faisait. «Li ti bien populer. Li ti toujour la pu apporte so laide à bane dimoune. Li ti content aussi fer la prière. Tou lé létemp li ti pé fer la prière même li», nous dit Kaminee, la sœur cadette de Leena.

«Elle voulait partir en Inde»

L’oncle et père adoptif de Leena raconte pour sa part que «Leena voulait partir en Inde pour devenir pandita». Jwalah ajoute que sa nièce était une disciple de Sai Baba : «Ma nièce avait arrêté les études après la Form V pour étudier l’hindouïsme. Elle respectait aussi les musulmans, les chinois et les catholiques. Elle était comme une sirène avec ses cheveux qui touchaient presque le sol».

Lorsque la conversion tourne autour du chauffard, le ton des proches de la défunte monte. «Sé ene hold-up ki sa sofer la ine fer ek nu. Tape are li par derrière, sarié li après dépoz li et sové allé. Couma possib sa. Li pena léker sa sofer la ?» s’écrie Jwalah.

La sœur cadette de Leena se pose pour sa part la question suivante : «Couma line kapav fer pu kit trois ‘fast lane’ pu tape ek mo ser lor ‘emergency lane’ ?»

La mère de Leena est plus sévère à l’égard du chauffard : «Tou larmes kine coulé sé bane larmes malédictions pu sa sofer la car ti so devoir arrêté et amane li lopital. Respect li pena ? Li ene irresponsab».

C’est dans un grand élan de solidarité que les funérailles de Leena ont eu lieu lundi dernier. «Il y avait beaucoup de gens qui nous ont témoigné leur soutien et ont tenu à rendre un dernier hommage à Leena», soupire Jwalah.

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