Marlène, de même que ses filles et ses nièces raffolent de films et d’artistes indiens. Salman Khan et
Aishwarya Rai sont leurs préférés.
Vanessa est ici en compagnie de son petit ami, Raja, un hindou
Brad Pitt, Julia Roberts ou Clint Eastwood, elle s’en moque ! Mais parlez-lui de Shah Rukh Khan, de Kajol ou d’Amitabh Bachchan, elle est tout ouie. Elle, c’est Marlène Rose
Habitante de Roches Noires, situé au nord-est de l’île, Marlène est une passionnée de films en hindoustani. Cette mère de famille n’est pas la seule dans sa famille à en être accro. Ses proches sont comme elle. Son époux, ses enfants et même sa belle-sœur, tous raffolent des films de Bollywood.
«Pour nous, notre divertissement et notre passion, ce sont les films en hindoustani. Je ne me lasse pas d’en regarder. Ma famille et moi, nous regardons ces films à la télévision, mais ma grand-mère, elle, quand elle était jeune, elle se déplaçait à bicyclette pour les voir en salle», nous dit Marlène, avec une pointe de fierté dans la voix.
Qui dit Bollywood dit romance, pleurs, et surtout danses et chansons. Bref, une évasion hors de la dure réalité de la vie. «C’est vrai que des films en hindoustani regorgent de chansons et c’est ce qui les rend plus attrayants. Imaginez un film en hindoustani sans chanson : il n’aura pas la même magie. Un film en hindoustani est un film complet, il y a de l’humour, de l’action, du sentiment et de la romance », ajoute-t-elle.
Fan de ‘Kyunki saas bhi..’ et Salman Khan
Sa passion pour les films en hindoustani ne date pas d’hier. Issue de grands-parents hindous, Marlène grandit dans un voisinage de familles hindoues. Au lieu de regarder des émissions européennes, elle suit l’exemple de ses petites voisines et s’intéresse aux programmes en hindoustani.
Au début, parce qu’elle ne comprend pas l’hindi, elle a du mal à comprendre l’histoire d’un film, mais petit à petit, en suivant les gestes et les mouvements des personnages, elle arrive sans peine à suivre la trame du scénario.
Aujourd’hui, sans avoir recours au sous-titrage, elle peut comprendre un film de Bollywood du début à la fin : «C’est vrai que les sous-titres nous aident à comprendre l’histoire d’un film, mais même sans ces traductions, rien qu’ avec les faits et gestes des personnages, je peux facilement comprendre l’histoire.
Or, Marlène n’aime pas seulement les films en hindoustani, elle adore aussi les séries télévisées dans cette langue: « Comme je suis une femme au foyer, la télévision reste ma seule source de divertissement. Et depuis que j’ai découvert la série ‘Kyunki saas bhi kabhi bahu thi’, je n’en rate aucun épisode. Je regarde et celui du matin et celui de l’après-midi. J’aime bien le tempérament de Tulsi, le personnage du feuilleton. Malgré tous les problèmes qui l’assaillent, elle s’en sort toujours.»
Sa passion, elle l’a transmise aussi à ses trois filles, Vanessa, l’aînée et ses deux petites, Yovanna et Émilie. « Mes trois filles sont toutes accros des films en hindoustani mais Vanessa est le leader.»
En pénétrant dans la chambre de Vanessa, on ne peut que constater son intérêt pour les artistes de Bollywood. Çà et là des magazines indiens sont éparpillés et aux murs de sa chambre, des posters de Preity Zinta, Karishma Kapoor et de Salman Khan - des artistes très connus de Bollywood - sont placardés.
« Mon acteur préféré est Salman Khan et j’ai très bien apprécié ‘Munnabhai M.B.B.S’ – film très hilarant sur un gangster qui devient médecin –. Je suis impatiente de regarder ‘Main Hoon Na’, le tout dernier film de Shah Rukh Khan, qui est, à mes yeux, un acteur hors pair »,dit Vanessa d’un air rêveur.. Celle-ci sort depuis quelques temps avec Raja, un hindou.
Chansons et valeurs morales
Au nord-ouest de l’île, plus précisément à Cité Vallijee, réside le couple Joseph. Mariés depuis une bonne dizaine d’années, Christiane et Gino partagent la même passion - comme la famille Rose - pour les films en hindoustani.
Leur amour pour les films de Bollywood date bien avant leur mariage : « La passion que j’ai pour les films de Bollywood m’est venue à travers des amis. Adolescent, on faisait, souvent, des sorties entre copains. Une fois, on avait décidé d’aller au cinéma, mais comme les films européens qu’on projetait comportaient pas mal de scènes érotiques qu’on n’avait pas le droit de regarder, on avait finalement opté pour un film en hindoustani. Ce fut l’un des moments les plus surprenants et agréables de ma vie», nous raconte Gino.
Fasciné par cette première expérience, Gino a voulu continuer : «Avant, je croyais que les films de Bollywood ne tournaient qu’autour des chansons. Mais je fus très supris de constater qu’ils sont souvent porteurs de valeurs morales».
Ancienne habitante de Triolet, Christiane, elle, a fait son initiation au cinéma indien alors qu’elle était encore gamine : «Comme j’habitais à Triolet où je côtoyais des personnes de la communauté hindoue, je suis très vite devenue fan des films en hindoustani. Ma mère, elle, à force de fréquenter ses voisins de souche indienne, comprend un peu l’hindi.»
Parents de trois filles, Gino et Christiane sont d’avis que le cinéma indien a son importance dans la vie. «Vous savez, ce que j’apprécie dans les films en hindoustani c’est qu’ils divertissent et enseignent à la fois. Les problèmes soulevés dans des films sont souvent les mêmes qu’on rencontre dans la réalité. Et quelquefois, on trouve la solution à nos problèmes dans ces films-là», ajoute Christiane.
Malgré leur appartenance à la communauté créole, ils ne sont pas gênés d’annoncer à leurs amis qu’ils regardent des films en hindoustani. «Au travail, quand mes amis de la communauté hindoue parlent d’un film ou d’un acteur de Bollywood, je fais des commentaires. Il arrive, des fois, que je leur raconte la fin d’un film », déclare Gino.
Christiane, étant une travailleuse sociale, n’a pas le temps de regarder les séries en hindoustani telles que ‘Kehta hai dil’, mais elle ne rate jamais les films du jeudi et du dimanche soir : «Je loue des films au vidéoclub mais le jeudi et le dimanche soir, je fais en sorte de ne jamais rater les films programmés même si ce sont des films que j’ai déjà regardés. Maintenant, avec le sous-titrage, les films en hindoustani sont désormais accessibles à tous les Mauriciens, toutes communautés confondues.»
Avec des fans comme la famille Rose et celle de Joseph, les films en hindoustani auront toujours une place bien au chaud dans le cœur de nos compatriotes.
Par Yasmeen Bhugaloo