«Pourquoi tu me pousses maman ?», une des dernières phrases de Pascal, notre photo, à sa mère Maud
“Si effectivement Christiane a tué mon fils Pascal, il faut qu’elle soit punie. Que la vérité éclate sur la mort de mon fils”, s’écrie Maud, la mère de Pascal Pierre, 25 ans, poignardé par sa femme Christiane, 24 ans, vendredi le 16 juillet dernier dans leur maison à Sowamber Lane, à Palma. La famille est révoltée.
Interpellée le jour suivant par la Central Investigation Division (CID), Christiane Pierre, la présumée meurtrière de Pascal, est passée aux aveux. Elle a été par la suite arrêtée. Elle a participé à une reconstitution des faits dimanche matin et a comparu en Cour de Bambous le lundi suivant. Une accusation provisoire de meurtre pèse sur elle. Elle est représentée par Me Rama Valayden et est toujours en cellule policière.
Sollicité, mardi, pour une déclaration, Me Valayden nous a répondu : «Dans une quinzaine de jours , je déposerai une motion de remise en liberté pour ma cliente». Nous n’avons toutefois, pas pu vendredi, quand nous nous apprêtions à boucler notre article, avoir des réponses au sujet des allégations faites par la famille Pierre sur le crime. L’avocat était injoignable.
La famille de Christiane, à Palma, se refuse à tout commentaire. «Sur les conseils de notre avocat, on ne va pas faire de déclarations», nous a dit une des proches de Christiane.
“On est décidé à ne pas baisser les bras. Cette affaire ne va pas s’arrêter là. Il y a des zones d’ombre autour de ce meurtre. Les parents de Christiane doivent collaborer avec la police et dire ce qui est arrivé ce soir-là car ils habitent dans la même pièce”, nous dit Christine, la soeur aînée de Pascal.
Quelques jours après les funérailles de Pascal, ses parents sont toujours meurtris. Sur une table dans le salon, brûlent deux bougies en signe de respect pour l’âme de Pascal.
À côté, Maud est en pleurs. “C’était le dernier de mes enfants. J’ai cinq filles et deux fils mais lui, c’était mon bébé. Maintenant il ne me reste qu’un seul fils. Christiane me l’a pris. Pascal n’est pas un homme violent. Il buvait de temps en temps mais sans faire des vagues. Après avoir bu il dormait”, nous dit Maud.
Cette mère éplorée se rappelle la dernière fois qu’elle a vu son fils. C’était ce même vendredi, lorsqu’il était passé chez elle : “Il avait l’habitude de venir me voir. Je regrette de lui avoir dit de partir ce jour-là. Comme il se faisait tard - il était presque 19h00 - je lui ai demandé de partir pour qu’il ne rate pas son bus. Il m’a alors dit : «Pourquoi tu me pousses maman ?» Cette phrase, je vais tout le temps me la rappeler”.
Il a refusé de manger du dholl puri
La famille Pierre, à Résidence Kennedy, Quatre-Bornes, n’est pas en mesure de dire exactement ce qui est arrivé à l’un des leurs. Maud et ses filles, Nathalie et Christine, sont tourmentées.
Qu’est-ce qui a causé cette dispute entre époux qui a eu lieu aux alentours de 20 heures, vendredi le 16 juillet dernier ? Il semble que Pascal Pierre aurait refusé de manger des dholl puri que Christiane lui avait donnés pour le dîner. Devant le refus du mari de manger les dholl puri, sa femme aurait alors, dans un excès de colère, saisi un couteau de cuisine et l’aurait poignardé à l’abdomen.
Pascal Pierre, grièvement blessé, a été transporté au service des urgences de l’hôpital Victoria, mais il devait succomber à ses blessures aux alentours de 22h00. “On a entendu dire que mon frère et ma belle-soeur se bagarraient assez souvent. Mais nous, on n’était pas là-bas à ces moments-là. Ce que je sais, c’est que mon frère adorait sa femme. Quand il venait à la maison, il nous disait à chaque fois qu’il devait rentrer parce que Christiane l’attendait», nous confie Christine.