Scarlet Marcel, Meenakshi Gayan. Stéphanie Anquetil et Vijaya Sumputh
«Les femmes sont des ‘natural born leaders’, il faut leur donner la chance de faire leurs preuves en politique ». Meenakhsi Gayan parle avec fougue et détermination. Comme d’autres jeunes femmes à l’instar de Stéphanie Anquetil, Vijaya Sumputh et Scarlet Marcel, elle s’est engagée dans la politique et veut se battre pour que la femme trouve la place qu’elle mérite dans un univers encore monopolisé par les hommes.
Elles sont jeunes, intelligentes, passionnées et elles représentent l’avenir politique de la femme. Ces jeunes politiciennes sont peut-être des futurs leaders de parti, des ministres, des ‘senior ministers’ ou pourquoi pas l’une des futurs Premiers ministres. Pour le moment elles n’y pensent pas vraiment mais elles savent que maintenant qu’elles sont engagées en politique elles vont y rester pendant longtemps.
« Je vais continuer, cela ne fait aucun doute. Je ne vais pas cracher sur ma chance de faire de la politique. Je pense qu’un jour je pourrai faire quelque chose de concret pour les femmes et les jeunes», déclare Scarlet Marcel, 24 ans. La jeune femme qui s’est jointe au PMXD triture nerveusement son stylo mais parle avec assurance.
Expert-comptable et mariée, Scarlet Marcel arrive quand même à trouver du temps pour son parti. Déjà membre de l’exécutif de l’aile féminine et membre de l’exécutif de l’aile jeune, cette fan de sir Gaëtan Duval et de son fils Xavier espère ouvrir la voie à d’autres jeunes femmes : « Il n’y a définitivement pas assez de femmes en politique. Les choses évoluent mais il y a un certain masochisme qui s’est installé. La femme est beaucoup plus attentionnée, à l’écoute, compréhensive. Elle peut être une excellente politicienne ».
Meenakshi Gayan n’en pense pas moins : « Nous sommes dans un pays où il y a plusieurs femmes professionnelles, intelligentes, capables. On doit leur donner la chance de montrer leur capacité. Il y a eu des femmes Premiers ministres en Inde et au Pakistan, pourquoi pas à Maurice ? », se demande cette jeune avocate.
Nièce du ministre MSM, Anil Gayan, Meenakshi a choisi de se joindre au MMM dont elle est membre de l’aile jeune et de l’aile féminine depuis quelques mois. « Je viens d’une famille où chacun soutient le parti qu’il veut. Chacun respecte le choix de l’autre », explique cette jeune femme de 26 ans.
À l’aise sur un camion
Ses engagements politiques ne l’empêchent pas de vivre sa vie de jeune et d’avocate. « Je continue à faire tout ce que font les autres jeunes. Autrement, quand je suis au travail, je suis au travail et quand je fais de la politique, je fais de la politique ».
Pour Stéphanie Anquetil, 32 ans, c’est le même régime : « Je veille à ce que le travail n’empiète pas sur mes engagements politiques et vice-versa. J’arrive à trouver du temps pour la politique car c’est quelque chose qui me passionne ». Responsable des villas à l’hôtel Le Paradis, elle est également membre du PTr depuis les dernières législatives. Il faut dire qu’elle est entrée en politique par la grande porte. « Sur une liste, j’étais candidate PTr en 2001 », dit-elle.
Aussi à l’aise dans son salon à Curepipe que sur un camion pour un meeting, l’arrière- petite - fille du frère d’Emmanuel Anquetil a grandi dans une famille où la politique est reine. « Depuis ma tendre enfance, j’entends parler de politique et d’Emmanuel Anquetil. Plus jeune, j’allais dans des réunions du PTr. Je suis une travailliste sans complexe ».
Pour Stéphanie il ne fait aucun doute que la femme a sa place en politique et qu’il faut l’encourager dans cette voie. «On est en 2004, on parle de démocratie, de progrès mais les femmes sont sous-représentées en politique. Il faudrait donner à la femme un coup de pouce, une promotion. Il ne faut pas que les postes de ‘senior ministers’ et de Premier ministre restent un rêve pour la gent féminine». Idées à creuser !
La jeune femme dit se sentir bien dans son rôle de jeune politicienne. Tout comme Vijaya Sumputh qui soutient être « à l’aise au MSM ». Cette jeune avocate, fervente admiratrice de sir Anerood Jugnauth, est maintenant membre du bureau politique du MSM et membre de l’exécutif de l’aile féminine du parti qu’elle a rejoint en 1999.
«C’est nous, les jeunes politiciennes, qui assurerons la relève de la femme en politique », affirme-t-elle avec conviction. Ses yeux pétillent. « Nous, les femmes, voulons assumer des responsabilités. Il faut nous en donner l’occasion. We ‘prove to be good’ dans divers domaines, pourquoi pas en politique ? »
Vijaya est optimiste : « On dit que c’est difficile pour la femme d’entrer en politique. C’est peut-être difficile, mais pas impossible ».
Il semble, selon nos interlocutrices, que leurs leaders respectifs ont promis de faire ou ont déjà fait des efforts pour faire de la place à plus de femmes au sein de leurs partis. Quant à savoir si Maurice aura 30% de femmes à l’Assemblée nationale en 2005, comme prôné par la SADC, au lieu des 4,5% actuels, l’avenir nous le dira.
Mais la détermination de Scarlet, Meenakshee, Stéphanie et Vijaya nous donne envie de garder espoir en un meilleur avenir politique pour la femme.