Marie-Michèle, Philippe et leurs fillettes Chloé et Loïs. Une famille mixte heureuse de vivre en terre mauricienne
Ils sont quasiment amoureux de notre île. Par amour pour elle et pour leur tendre moitié, ils ont quitté la France où ils sont nés pour venir s’établir chez nous. Sans regret.
Le 14 juillet, ils l’ont fêté ici, mercredi dernier, sur le sol mauricien. Ils ont chanté la Marseillaise et célébré dignement cette fête nationale. Avec toutefois une pointe de nostalgie pour la patrie qu’ils ont quittée pour une autre. Mais cette tristesse s’est effacée aussi vite qu’elle est apparue car ces Français sont heureux d’habiter à Maurice.
Véronique, l’épouse du cardiologue Sunil Gunness, ne regrette pas d’avoir suivi son époux en septembre 1993 pour s’établir dans notre île. Le couple s’était rencontré à Bordeaux où le Dr Sunil Gunness faisait ses études de médecine et où Véronique était pharmacienne. Le couple est marié depuis 11 ans et a trois enfants.
«Nous avons décidé d’essayer de vivre à Maurice et de retourner en France si cela ne nous convenait pas. Quand je suis venu, il y avait beaucoup de travail et ça a marché pour moi et nous sommes restés. Je suis vraiment très heureux de vivre dans mon pays natal », soutient le Dr Guness.
Pour Véronique, l’adaptation s’est passée sans mal : « Je suis une personne dynamique qui n’a aucun mal à s’adapter et à trouver ses marques », dit-elle. D’ailleurs, dès son arrivée à Maurice, Véronique, pharmacienne, ouvre sa propre pharmacie. Elle est la propriétaire de la pharmacie Gallien au centre commercial de Phœnix.
La pharmacienne se sent bien chez nous : « Du moment que mon époux et mes enfants sont à mes côtés, je suis heureuse. Mais j’aime également Maurice pour sa faune et sa flore, pour ses plats comme la rougaille de saucisse, le cari de poulet et le farata ».
Le couple garde des contacts très étroits avec la France. « Nous allons en France au moins une fois par an et mes parents viennent une fois par an également. D’ailleurs, les enfants sont en ce moment même en vacances en France. Ils vivent entre leurs deux patries. Ils sont baptisés mais ils vont également à Grand-Bassin. Ils sont multiculturels et c’est une richesse extraordinaire », soutient le Dr Guness.
Les enfants de Marie-Michèle et Philippe Fradin côtoient eux aussi les cultures française et mauricienne au quotidien. Marié depuis 12 ans, le couple est venu vivre à Maurice définitivement avec leurs trois fillettes, il y a quelques années.
Le coup de foudre, le Français Philippe l’a eu pour Maurice et pour Marie-Michèle. « Il était en vacances à Maurice quand nous nous sommes rencontrés. Quelques mois après, on s’est mariés et je suis partie vivre en France. Mais Philippe et moi avons tout le temps eu envie de venir nous établir ici », dit Marie-Michèle.
Leurs vœux ont été exaucés et le couple est très heureux à Maurice. « Philippe adore Maurice, surtout son soleil. Du moment qu’il fait beau, il est heureux », explique son épouse.
Philippe, qui est chef de cuisine à l’école hôtelière d’Ébène, confirme : « J’aime évidemment Maurice pour le climat, la mer, le soleil. C’est indiscutable. Mais ce qui m’a également plu, c’est son côté cosmopolite et le côté approximatif des Mauriciens. J’en avais assez de vivre dans un monde où tout est réglé comme du papier à musique. Ici, on fait un planning, mais il arrive que le lendemain on casse tout et on refait. J’aime bien ce côté, c’est plus humain ».
Retraite au soleil
Pierre Bougueleret, ancien contrôleur des chemins de fer, aime également Maurice et les Mauriciens surtout une : Andreas qu’il a épousée en France en 1996. « Nous nous sommes rencontrés chez ma sœur et nous nous sommes mariés un an plus tard. Je suis tombé tout de suite amoureux d’Andreas mais elle hésitait car elle venait de perdre son premier époux et avait cinq enfants à sa charge. C’est justement à la mort de son époux qu’elle a quitté Maurice pour venir s’établir en France ».
Pierre est également veuf et père de deux enfants. La petite famille recomposée s’entend bien. Mais l’heure de la retraite sonne bientôt pour Pierre et il décide de venir vivre à Maurice avec son épouse. Deux des enfants d’Andreas les suivent.
«J’étais venu une fois en vacances à Maurice et depuis, je suis tombé amoureux de votre pays. J’aime particulièrement le climat, la gentillesse des gens. J’ai pris la nationalité mauricienne et je me sens bien ici. Cela ne m’intéresse pas de retourner en France sauf peut-être pour voir nos petits-enfants », déclare Pierre.
Son vieil ami, Jacques Sandner, également ancien employé des chemins de fer, coule également des jours paisibles chez nous avec son épouse Indira, une Mauricienne qu’il a épousée il y a 20 ans.
«Quand j’ai pris ma retraite, nous avons décidé de venir habiter à Maurice. Je me sens aussi bien Français que Mauricien mais je suis parfois nostalgique de la France parce qu’il y a ma famille là-bas et il y a également des endroits aussi beaux qu’à Maurice. D’ailleurs, nous allons souvent en vacances », soutient Jacques.
Contrairement aux précédents couples, Tina et Charly Bucktowar ne considèrent pas l’île Maurice comme destination définitive . «Nous irons habiter en France dans quelques années pour être avec notre fille aînée, qui est là-bas pour ses études, et la mère de Tina », déclare Charly.
Le couple Bucktowar est à Maurice depuis cinq ans après avoir habité à la Réunion pendant 15 ans. C’est d’ailleurs là-bas que les deux se sont rencontrés. Tina vivait à la Réunion et Charly y est allé faire un stage pour la firme Renault pour laquelle il travaillait. Ils sont maintenant mariés depuis 20 ans et sont parents de trois filles.
« Nous avons décidé de venir vivre à Maurice parce que je voulais y monter mon entreprise », avoue Charly. Pour Tina et les enfants, la transition s’est faite sans heurt : « Nous n’avons pas eu de problème d’adaptation car la Réunion ressemble beaucoup à Maurice du point de vue climatique, entre autres. Bien sûr, chacune des îles a ses spécificités ».
Pour le moment, la petite famille savoure son long séjour à Maurice avant de s’envoler pour l’Hexagone dans quelques années. « Nous partirons avec beaucoup de tristesse mais c’est un choix que nous avons fait », disent Charly et Tina.
Véronique, Philippe, Pierre et Jacques comptent, quant à eux, profiter de leur vie à Maurice aux côtés de leurs conjoints le plus longtemps possible. Ils vivent ici et en sont heureux.