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Nandanee Soornack et le gouvernement

Une cabale de la presse ? C’est ce que tente de faire croire Patrick Assirvaden, président du parti travailliste, qui, ces derniers jours, multiplie les déclarations pour défendre les droits de Madame Soornack. Le discours de ce député nous rappelle celui de Nita Deerpalsing qui, pour justifier l’injustifiable décision de l’IBA d’interdire les émissions politiques à deux semaines des élections municipales, nous avait fait croire que cette censure était nécessaire car «bann radio fer match arranzé». Hier, lors de leur première conférence de presse de l’année 2013, les porte-parole du parti travailliste ont donc vu dans le traitement de l’affaire Soornack un agenda commun presse-opposition. Leur conclusion : les journalistes, ou plutôt deux sections de la presse – terme commode – mènent un rôle infect qui frise la cabale contre le gouvernement.

Au fond, cette attitude ne devrait pas nous étonner. La presse indépendante a souvent bon dos. Faut-il se rappeler les violentes critiques émises à l’égard de la presse quand le gouvernement MMM-MSM était au pouvoir ? Que disait SAJ alors qu’il était Premier ministre, lors d’un meeting en 2003 ? «Mo pa bisin sa bann inbesil (les journalistes) ki pe rod fer mwa la leson. » Et le vice-Premier ministre d’alors, Paul Bérenger ? «À Maurice, nous avons une gutter opposition et une gutter press.» Pravind Jugnauth trouvait, lui, qu’il y avait «un excès de liberté de la part des radios privées.» C’est ce même Pravind Jugnauth qui, devenu ministre des Finances en 2010 aux côtés de Ramgoolam, interdisait aux journalistes du groupe La Sentinelle d’assister à sa conférence de presse.

Aujourd’hui, les temps ont changé. Le leader du MSM, retourné dans l’opposition, vient de connaître d’injustes tribulations après avoir été accusé par Sheila Bappoo dans une ridicule affaire de sédition. Ayant bénéficié d’une large couverture médiatique, dont les dividendes sont plutôt positives pour sa carrière, il se pourrait que Pravind Jugnauth ait finalement changé d’avis sur les journaux. Jusqu’à un éventuel retour au sommet de l’État ? Tout ça pour dire que les politiciens, surtout quand ils font partie d’un gouvernement, ne veulent pas d’une presse indépendante qui informe, questionne le pouvoir et demande des comptes sur sa gouvernance. En clair, ils seraient heureux et tranquilles si les groupes de presse étaient les pendants écrits de la MBC. Mais la plus grande erreur des politiciens est de sous-estimer l’opinion publique qui, elle, au-delà des relations difficiles presse-pouvoir, a sa propre lecture des choses. Les Mauriciens n’ont que faire de la vie privée de Madame Soornack, mais que se demande aujourd’hui n’importe quel citoyen lambda sur cette affaire ? Des questions simples, banales, légitimes. Si l’agent rouge voulait vraiment rester dans l’anonymat, pourquoi s’est-elle rendue au vu et au su de tout le monde dans cette école le jour du dépouillement ?

Pour quelles raisons Ramgoolam a justifié les actes de Madame Soornack à l’Assemblée nationale ? Qu’est-ce qui explique le transfert de deux policiers qui, pourtant, avaient respecté les procédures ? Et le dernier développement en date – aucune charge retenue contre Yogida Sawminaden – le prouve ! Comment expliquer que le Premier ministre, qui a pourtant une formation d’avocat, avait dans sa réponse à l’Assemblée nationale donné l’impression d’avoir déjà jugé et condamné les deux policiers transférés ? Quelles sont les motivations de Sheila Bappoo qui avait convoqué de toute urgence une conférence de presse pour prendre la défense de Nandanee Soornack ? Est-ce que les business de Nandanee Soornack sont au dessus de tout soupçon ? En somme, toutes ces questions ne tendent que vers une seule interrogation plus large : qui est donc Nandanee Soornack à qui plusieurs membres du gouvernement veulent porter secours ? N’est-ce pas là une question d’intérêt public ?

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