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Sécurité : des marins apprennent les dangers de la mer à terre

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Le capitaine Jean-Claude Moorghen en plein cours de formation

Pour certains, le bonheur est dans la mer. C’est un cliché mais les hommes de la mer sont en fête car c’est aujourd’hui qu’est célébrée la Journée Nationale des Gens de Mer. Une fête gâchée cette année par de nombreux drames en mer. La sécurité en mer est un sujet qui revient, par conséquent, sur le tapis.

Linley Chellin, Bernard Céline ou encore Rajesh Jhummun (voir texte en pages 16/17) : la liste de ceux décédés en mer ces derniers jours est longue. La communauté des marins pêcheurs est en deuil.

À la ‘Sea Training School’ (STS), la sécurité est un maître mot. La rigueur est de mise, à en croire le responsable, le capitaine Jean-Claude Moorghen.

Quand nous l’avons rencontré alors qu’il donnait des cours en ‘crown management’ à un groupe de marins, le capitaine expliquait à ses élèves, tous marins de profession, que « pa zis assizé gagne certificat ici. Mo lé zot pruv mwa lor papié ki zot kapav applik règlements avant zot alle en mer ».

L’homme a un visage de dur. Il ne sourit guère car on ne joue pas avec la sécurité, dit-il : « Mo lé zot sorti ici gagnant. Mo sel satisfaction kan zot en mer zot met en pratik sé ki zot ine aprane ».

Le devoir de bien faire

À Maurice, la STS est le seul organisme autorisé par l’‘International Maritime Organisation’ (IMO) à dispenser des cours de formation aux marins. C’est pour cette raison, explique le capitaine Moorghen, que la STS a le devoir de bien faire.

La sécurité, précise-t-il, est primordiale pour tous les pays signataires de la convention ‘Standard of Training, Certification and Watchkeeping’ (STCW), des règlements qui datent de 1995.

Ceux présents aux cours du capitaine Moorghen sont tout ouïe. Ils sont très réceptifs aux explications du capitaine. Albert Utile, 29 ans, et Derek Latulipe, 42 ans, sont de ceux qui suivent ces cours. Albert travaille sur le pont du ‘Mauritius Pride’ alors que Derek est matelot sur le ‘Trochetia’. Les deux sont sur les bancs de la STS suite à la mise sur pied d’un système de formation continue mis sur pied par la STS.

L’alcool à bannir

Le capitaine n’arrête pas, pour sa part, de ressasser le règlements de base à observer avant de sortir en mer : “Un marin doit être qualifié. Il doit procéder à une inspection technique de son bateau avant de sortir en mer. Il doit vérifier s’il y a des gilets de sauvetages, des extincteurs, si la radio marche, s’il y a des balises de détresse”.

Le capitaine Moorghen martèle : « Un marin doit aussi vérifier s’il y a de l’eau potable à bord, de même que de la nourriture et du carburant pour le trajet. Il ne faut pas oublier la météo. Je n’ai pas inventé ce que je vous enseigne car les règlements sont les mêmes ailleurs». Il ajoute que «vaut mieux prévenir que guérir».

Il conseille aux marins de ne pas paniquer en cas d’accident. Le responsable de la STS précise que l’alcool est à bannir sur les bateaux.

Est-ce que les règlements sont respectés par les marins pêcheurs, par les pêcheurs des bancs et par ceux travaillant pour le compte des compagnies de pêche ?

En réalité, des pêcheurs disent qu’aucune mesure de sécurité n’est respectée. À en croire les dires de Jean Vacher, directeur de l’Apostolat de la mer, aussi. La sécurité des marins pêcheurs était d’ailleurs l’un des sujets abordés par ce dernier lors d’une conférence de presse.

Jean Vacher est loin d’être complaisant envers les autorités. Il a déclaré que l’enquête sur l’accident ayant occasionné la noyade de Linley Chellin et à la disparition de Bernard Céline à St-Brandon, qui est en cours actuellement, ne mènera à rien car le rapport final, dit-il, sera enfermé dans un tiroir comme dans les cas précédents : «Le port est resté le même après le rapport sur l’accident d’un bateau car les recommandations n’ont jamais été appliquées».

Le directeur de l’Apostolat de la mer réclame, dans ce sens, la mise sur pied d’une ‘Fishing Development Co’ pour les marins pêcheurs et pour leurs familles.

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