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La mesquinerie anglaise

On croit rêver ! Notre pays est en train de se battre, énergiquement, contre les Anglais, donc contre les Américains sur le dossier Chagos. Une lutte inégale alors que les arguments de Maurice pour que l’archipel lui soit rétrocédé sont plus que convaincants.

Le monde dit libre et démocratique foule quelquefois au pied le principe de l’équité quand ses intérêts sont en jeu. Diégo, une des îles des Chagos, c’est surtout une importante base militaire que les Américains estiment nécessaire de garder opérationnel. C’est illusoire de croire que dans les années à venir les Chagos nous seront rendus. Il faut se résoudre à accepter cette dure vérité. C’est rageant, mais c’est comme ça. Ce n’est pas pour autant que Maurice doit baisser les bras. Un jour peut-être, nous ne savons pas quand, les rosbifs pourraient bien nous restituer notre territoire.

Alors, continuons la lutte.

Tous les gouvernements qui se sont succédé ont, quand l’occasion s’est présentée, fait valoir notre souveraineté sur les Chagos. Certains l’ont fait d’une façon discrète, d’autres, comme l’actuel gouvernement, ostensiblement. Fallait-il être bruyants ? Les avis sont partagés. C’était peut-être la seule façon d’attirer l’attention sur l’injustice dont nous sommes victimes. Mais, d’un autre côté, ‘pé inpé rode la gratelle’ avec les Anglais et les Américains. Ce n’est peut-être pas une bonne idée, compte tenu de notre insignifiance sur la scène internationale.

Il faudrait chercher le juste milieu : certes ne pas lâcher prise, en même temps ne pas être trop comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le Premier ministre devrait, à cet égard, surveiller son impulsivité. Malgré les rebuffades, il doit garder son sang - froid. Il n’est pas sur une caisse de savon devant le bar Chacha !

Entre maintenant et l’éventuelle rétrocession des Chagos à Maurice, des étapes devraient exister nous rapprochant de notre but. Le retour des Chagossiens, même provisoirement, sur leurs îles, en est une, de même que leur indemnisation. Les autorités mauriciennes devraient s’y employer.

Se battre pour recouvrer son intégrité territoriale est un élément fédérateur. Malheureusement, les moyens pour y parvenir divisent, déjà, les Mauriciens. Faut-il se retirer du Commonwealth ou pas ? en est un exemple. Le leader de l’Opposition pense que ce serait «catastrophique».

Navin Ramgoolam compte bien tirer du dossier Chagos un capital politique.

«D’un côté, on dit de maintenir le Protocole sucre et de l’autre on cherche la guerre aux Anglais. Savez - vous combien de Mauriciens bénéficient de bourses du Commonwealth ?», a dit Navin Ramgoolam à Lallmatie vendredi. Dans le même discours, il devait s’inquiéter du sort des «35 000 petits planteurs» au cas où le prix du sucre baisserait de 40% sur le marché préférentiel européen. Le leader de l’Opposition sait que son électorat est plutôt anglophile. Quand il parle des bourses d’études du Commonwealth que nous risquons de perdre au cas où Maurice claquerait la porte à cette organisation, cela fait tilt chez les rouges. Quand il juxtapose cela et le danger qui guetterait les petits planteurs de canne, pas besoin de faire un dessin.

Comme à Maurice on cherche souvent la symétrie, on trouverait bien quelqu’un, un jour, pour demander à ce que nous quittions la francophonie au cas où nous ne ferions plus partie du Commonwealth.

Paul Bérenger doit s’attendre à des crocs - en - jambe sur le plan local.

Les Anglais - comprenez le gouvernement anglais - sont devenus mesquins afin de nous empêcher de recourir à des actions légales contre eux. Ils amendent leurs engagements sur la juridiction de la Cour internationale de Justice pour qu’on ne puisse pas les traîner devant ce tribunal. D’autre part, ils viennent avec des Orders in Council pour renverser une décision de la Haute Cour de Londres autorisant les Chagossiens à se rendre dans leurs îles. It’s cheap ! Mais cela prouve que la partie ne va pas être facile pour nous.

Après tout, c’est bien contre des forces américano-britanniques qu’on se bat.

darlmahnaeck@5plusltd.com

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