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La cigarette : le premier pas vers la drogue pour Jean-François, Jean-Noël et Serge

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Ex-toxicomane, Jean-François, de même que de son épouse Pierrette, conseille aux jeunes de ne pas fumer pour ne pas sombrer dans la drogue

Une cigarette et leur vie est devenue un enfer. La première cigarette est la plus dangereuse. Ce n’est pas Jean-François, Jean-Noël et Serge qui vous diront le contraire. Ils ne sont malheureusement pas des exceptions. Ils ont commencé à fumer très jeunes. C’est leur première cigarette qui les a conduits à la drogue, disent-ils.

Ce ne sont certes pas tous ceux qui ont commencé à fumer très jeunes ou qui fument qui deviennent, par la suite, des toxicomanes. Mais Jean-François, 37 ans, Jean-Noël, 43 ans, et Serge, 49 ans, en ont fait la malheureuse et pénible expérience. Ils ne veulent pas que d’autres passent par l’épreuve qu’ils ont vécue et conseillent aux jeunes de ne pas toucher à la cigarette, car, selon eux, c’est la pire des erreurs.

Le trio a commencé à fumer à l’âge de 12 ans. Jean-François l’a fait parce que ses amis l’ont beaucoup influencé:“Ce sont mes camarades de classe qui m’ont poussé à goûter à ma première cigarette et aujourd’hui je le regrette amèrement. J’ai commencé à fumer pour être accepté dans le groupe”.

Après avoir connu le goût du tabac, fumant plusieurs cigarettes par jour, il réalisa qu’il n’éprouvait plus le même plaisir qu’auparavant. À l’âge de 16 ans, il a commencé à fumer du gandia, toujours avec sa bande de copains. Il en est devenu par la suite dépendant et ne pouvait plus s’en passer; il augmentait ses doses de plus en plus souvent. C’était devenu pour lui une vraie obsession:“Je ne pouvais plus m’en passer et j’en suis devenu esclave”.

Son avis est partagé par Jean-Noël et Serge. “C’est la quête d’un plaisir et d’une sensation beaucoup plus intense qui vous pousse à essayer des drogues de plus en plus dures”, avoue Serge.

L’essayer c’est l’adopter

Jean-Noël ajoute, pour sa part, que c’est aussi la curiosité qui pousse la plupart des jeunes à essayer la cigarette et les drogues. Il a essayé et a adopté ce mode de vie. Il connaît les conséquences graves liées à la prise de drogue:“Je conseille aux jeunes de ne pas essayer la drogue. Parceki dans sayé éna tassé”.

Ces trois hommes se sont battus pendant de nombreuses années pour pouvoir devenir aujourd’hui indépendants de la drogue et sortir de cet enfer. Mais cela leur a demandé beaucoup de volonté et de persévérance. Il leur a fallu aussi avoir le soutien de leurs familles. Les trois rescapés d’une déchéance certaine, s’ils avaient continué à se droguer, reconnaissent l’importance du soutien de la famille dans ces moments de crise.

Jean-François et Serge sont mariés et sont pères de famille. Jean-François est le père de trois petites filles et Serge, de trois garçons. Ils disent que leurs épouses et leurs enfants ont été leur principale source de motivation pour arrêter de se droguer. “Ce n’était pas facile, c’était même pire que la mer à boire. Vous devenez tellement dépendant de la drogue que vous oubliez tout; vous vous croyez seul au monde quand vous êtes sous son emprise”, déclare Serge qui a goûté à plusieurs sortes de drogue: héroïne, opium...

Il se souvient avec amertume que la drogue a bien failli détruire son foyer. Mais il s’est ressaisi à temps et a décidé d’arrêter avant que les choses ne tournent au vinaigre. Il a été terriblement malade par la suite.

Il était en manque mais il persévérait; il savait que s’il rechutait, ce serait pour toujours. Aujourd’hui, il est terriblement fier de s’en être sorti et peut enfin se regarder dans une glace. Et le sourire est revenu sur le visage de sa femme et ses enfants ont retrouvé leur père.

Il n’en demande pas plus que le bonheur des siens et souhaite qu’aucun père n’ait à subir la souffrance de voir la drogue le détruire lui-même ainsi que ceux qui lui sont chers.

Un vice sans tournevis

Jean-François a, quant à lui, réalisé qu’il ne pouvait plus continuer à “s’autodétruire”. Il dépensait des sommes colossales pour ses doses quotidiennes de brown sugar.

Il ne pouvait plus subvenir aux besoins de sa famille. Au fond, il voulait arrêter mais l’envie était beaucoup plus forte que lui :“C’était plus qu’un besoin essentiel. Je finissais tout juste de prendre une dose que je m’inquiétais de savoir comment me procurer la prochaine. La drogue, c’est un vice qui n’a pas de tournevis”.

Jean-François, grâce au soutien de sa femme, Pierrette, et de ses trois filles, a réussi à s’en sortir. Il a dû faire trois cures de désintoxication, de trois mois chacune, dans un centre de solidarité car après les deux premières, l’envie a pris le dessus et il a replongé dans ce monde obscur pour être, par la suite, envahi d’un sentiment de honte et de culpabilité d’avoir été faible.

Jean-Noël fait aussi partie de ces hommes volontaires qui ont pu remporter la victoire sur la drogue. Ce sont ses parents qui l’ont aidé:“Ma mère m’enfermait dans la maison et me forçait à prendre un bain glacé, mais c’était pour mon bien”.

C’était très pénible : Jean-Noël vomissait sans cesse, son corps réclamait de la drogue, mais son coeur et son âme n’en voulaient pas. Finalement, l’amour de ses parents l’a remporté et Jean-Noël ne dépend plus maintenant de la drogue.

Jean-François, Serge et Jean-Noël sont tous les trois conscients qu’ils ont échappé à une mort certaine et remercient leurs familles et le ciel. Mais malheureusement, beaucoup de ceux qui se sont laissé tenter par la drogue n’ont pas la même chance qu’eux et y laissent leur vie.

C’était très pénible pour les trois de se souvenir de ces moments de leur vie mais ils disent avoir raconté leur calvaire dans l’espoir que leur récit encouragera beaucoup d’autres victimes de la drogue à y renoncer et aidera à empêcher les jeunes d’y toucher.

‘Le Rapid Situation Assessment May 2004’, effectué par la ‘National Agency for the Treatment of Substance Abusers’(NATReSA), est aussi alarmant. Et pour cause : le pourcentage de jeunes fumant la cigarette et prenant la drogue, dans les écoles secondaires, est en hausse.

La NATReSA mène actuellement des campagnes de sensiblisation dans ce sens dans plusieurs parties du pays. Cette campagne met aussi en garde les gens qui se shootent en utilisant des seringues souillées contre les risques de contracter le virus du sida.

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