“I note that justice is not bieng properly applied, the culprits seem to be serene and enjoying life at the fullest”. C’est en ces termes que Shakoor Patel, père de Shabana, s’est exprimé dans une correspondance qu’il a envoyée au Directeur des poursuites publiques (DPP) mardi dernier.
Shakoor Patel est révolté. Cela fait bientôt deux ans que sa fille Shabana est dans un état comateux après le terrible accident au carrefour menant à Flic-en-Flac mais aucune poursuite n’a été engagée par le DPP à ce jour.
Jusqu’au mardi 13 août 2002, écrit Shakoor Patel dans sa lettre, il menait une vie familiale tranquille avec son épouse et ses deux enfants. Ce jour-là, un accident de la route impliquant trois véhicules fit deux mortes : Shivanee Mannick et Jehan Abdullatif, et trois blessées : Ashvini Chady et Shabana Patel et Kalina Beenessreesingh.
Cette dernière était la conductrice de la voiture à bord de laquelle voyageaient les deux défuntes et les deux blessées. À la suite de ce tragique accident, Shabana Patel est toujours dans un état comateux dans un établissement hospitalier payant, le ‘Christian Medical College’ à Vellore, en Inde. C’est un grand centre de réhabilitation. Shabana souffre d’un traumatisme crânien.
Dans sa correspondance, Shakoor Patel explique que “the purpose of my correspondance to you is mainly to enquire further about the progress of the official reports concerning the case and to humbly request for your office to expedite the brief, particularly that the accident occurred more than 22 months ago and it seems that the whole matter is dormant”.
La police a remis le dossier relatif à cette affaire au DPP l’année dernière. Dans sa lettre, Shakoor Patel relève aussi une liste de faits troublants. Il écrit, entre autres, que “six months after the accident, a senior most police officer intimated to me that it would be preferable for me to initiate a private suit given that the police would take no action”.
“Ma fille est traumatisée”
Le père de Shabana Patel soutient aussi que la Maruti Suzuki 800 immatriculée 4461NV97 dans laquelle voyageaient les filles avait été enregistrée à la ‘National Transport Authority’ comme une Perodua Kancil de 600 c.c. : “I personally am ready and willing to furnish information to the police, should they make the effort of contacting me”.
Interrogée au sujet de la voiture accidentée, la mère de Kalina Beenessreesingh nous a déclaré mercredi dernier que c’était bien une Perodua Kancil et non une Maruti Suzuki : “Il y a eu une erreur dans la presse dès le départ sur la marque de la voiture”. Elle ajoute que “ma fille, qui est actuellement en Angleterre, est toujours traumatisée par cet accident”.
Interrogée sur l’éventualité de poursuites, elle nous fait la déclaration suivante : “Ils sont libres de poursuivre; un accident est un accident”.
Shakoor Patel a aussi écrit au Commissaire des droits de l’homme le mercredi 23 juin dernier.
Les Patel ont logé une plainte formelle en Cour suprême l’année dernière pour réclamer des dommages de Rs 31 millions aux Beenessreesingh et à la compagnie d’assurances de ces derniers. L’affaire sera prise sur le fond le 14 septembre prochain.
Les Mannick envisagent, eux aussi, de poursuivre les Beenessreesingh et la compagnie d’assurances de ces derniers. Ils vont déposer une plainte formelle en Cour suprême dans quelques semaines.