C’est devenu vite un cliché. Toutefois, en remettant les clés de la cybertour à Chand Badhain, président exécutif de Business Park of Mauritius LTD, Vivek Gadgil et Mohan Das Sainj de la firme indienne Larsen & Toubron ont bien donné, vendredi, les clés de l’avenir de Maurice.
C’est le secteur des services, à haute valeur ajoutée, qui est appelé à booster notre pays vers une autre étape de son développement. Au sein de ce secteur, les technologies informatiques et de la communication devraient jouer un rôle décisif.
Le sucre est devenu – autre cliché - amer.
Le textile-habillement basique n’est plus porteur.
Le prix de notre sucre garanti sur le marché européen est attaqué. Il pourrait être révisé à la baisse, une baisse de 37%. “ Nous allons tout faire pour que les réductions soient les plus basses possibles et que la durée des baisses soit la plus longue possible”, a dit le Premier ministre vendredi.
Voilà où on en est.
Certains de nos dirigeants avaient fait croire que le Protocole Sucre “ à durée indéterminée”, une baliverne, ne connaîtrait aucun changement. Autrement dit, que le prix garanti – bien supérieur à celui pratiqué sur le marché résiduel mondial – ne connaîtrait jamais de baisse de même que le quota. Ils apprennent maintenant que rien n’est immuable ici-bas. Le contraire eût étonné dans un monde qui change rapidement grâce à, ou à cause, de la mondialisation.
Le Protocole Sucre sera vidé de sa substance parce qu’il est un macadam sur la route de la globalisation libre-échangiste.
Les Européens sont appelés à ne plus subventionner leurs betteraviers. Alors, on ne voit pas pourquoi ils feraient une fleur à l’industrie sucrière mauricienne dont les pontes se sont toujours comportés comme des rentiers : le Protocole Sucre ayant été un filet protecteur.
L’industrie sucrière a toujours été sous haute surveillance par la classe politique soucieuse de ne pas indisposer une frange de son électorat. La conjugaison de ces deux facteurs a fait que le sucre n’a jamais pu devenir un secteur compétitif car il n’a jamais pu évoluer en se conformant strictement aux impératifs économiques.
Avec la diversification de notre économie, le ‘poids’ du sucre au Produit Intérieur Brut a, heureusement, diminué. Sa restructuration est devenue moins délicate. Pour pouvoir faire face aux attaques auxquelles il est confronté, le secteur sucre devrait se livrer à une mise à plat de son fonctionnement. Ses dirigeants devraient commencer à cesser de mener une vie de roitelets.
“ Il faut absolument que Maurice propose des produits haut de gamme. Maurice n’a rien à faire avec les basiques. Les basiques à prix cassés, c’est un combat perdu d’avance” , déclare en page 22, Thomas Zylberman, designer de Carlin International. Propos allusifs à notre secteur textile-habillement.
La zone franche doit chercher des niches. Elle doit se restructurer elle aussi, surtout face au démantèlement de l’Accord Multifibre en décembre prochain.
Entre-temps, il faut développer à grande vitesse la cybercité.
L’accent doit être mis sur la formation d’informaticiens, de techniciens et d’opérateurs de centres d’appels. Sans oublier le port franc, qui est insuffisamment exploité, et l’offshore.
Les Mauriciens en général devraient avoir une autre attitude face au travail.
À bas l’amateurisme. Vive la créativité et l’innovation sous peine – et c’est devenu un autre cliché - de naufrage économique.
Les clichés ont, quand même, ceci de bon : ils charrient une certaine vérité. C’est pourquoi ils traversent généralement le temps.