Elle rêvait de donner la vie finalement la mort l’a surprise dans son ventre. Elle voulait donner la vie. Ce bonheur, elle ne le connaîtra jamais. Double choc pour Joyce, 24 ans, le samedi 19 juin dernier. Sa grossesse étant arrivée à terme et ayant de fortes contractions, elle est admise à l’hôpital. Près de quatre heures plus tard, alors qu’elle attend pour subir une césarienne, le bébé meurt asphyxié dans son utérus.
Le même jour, après avoir extrait l’enfant mort-né, les médecins enlèvent l’utérus de Joyce pour stopper une hémorragie persistante.
La colère et le désespoir rongent désormais le coeur de Joyce et de son époux Ricardo, 30 ans. Ils nourrissaient tant ce doux espoir de tenir enfin leur fils dans leurs bras. Après neuf mois d’attente, ils étaient fin prêts à l’accueillir : “On avait tout acheté pour ce bébé : du berceau à la layette; on n’avait négligé aucun détail”.
Vendredi 18 juin dernier, 23h00 : Joyce a des contractions, signe que l’enfant arrive. La jeune femme est à terme de sa grossesse. La douleur ne gâche pas son bonheur d’être mère. 23h30, elle est admise au ‘labour ward’ de l’hôpital Victoria, Candos. La gynécologue de service est avertie de l’admission de la patiente.
Le coeur ne bat plus
Avant tout accouchement, une ‘Cardio Toco Graphy (CTG) (Ndlr : examen du rythme cardiaque du bébé) est faite. Aucun problème n’est décélé. “Ma femme m’a dit que le rythme des battements du coeur était normal”, raconte Ricardo. Joyce est informée qu’une césarienne sera faite étant donné que les contractions qu’elle ressentait ne lui permettaient pas d’accoucher normalement.
À 01h20, un examen du coeur du bébé est fait. Une anomalie est décelée par le personnel soignant. La fréquence des battements du coeur se décélère. Il informe la gynécologue qui n’est pas encore arrivée.
De source hospitalière, nous avons appris que ce changement est causé par le fait que le nourrisson ne peut plus tolérer les contractions. “Une césarienne doit être pratiquée immédiatement dans ce genre de cas. Ainsi, quand l’enfant sera extrait de l’utérus de sa mère, le rythme cardiaque reprendra son cours normal”, explique notre source.
Selon le récit de Joyce à Ricardo, aux environs de 03h00, elle reçoit la mauvaise nouvelle. Un troisième examen du coeur du foetus révéla que le nourrisson est mort. L’heure du décès est notée à 03h55. On est alors le samedi 19 juin.
Deux opérations de suite
Le cauchemar de cette jeune ex-future mère ne s’arrête pas là. Après l’échec de faire accoucher l’enfant sous péridurale, Joyce est envoyée en salle d’opération pour une césarienne. La pendule affiche 15h00. Après l’intervention chirurgicale, elle est retournée au ‘labour ward’.
Deux heures plus tard, Joyce est reconduite d’urgence en salle d’opération. La raison : son sang ne coagule pas. Une transfusion sanguine et des injections n’ont pas stoppé le saignement de son utérus. Pour sauver la vie de Joyce, les médecins lui ont enlevé l’utérus. “C’est terminé notre chance de devenir parents. En sus d’avoir frôlé la mort, Joyce ne pourra plus enfanter”, dit Ricardo, la voix cassée par l’émotion.
Pendant trois jours, elle a été hospitalisée à l’unité des soins intensifs avant d’être transférée à la salle ‘post-natal’. “C’est pire qu’un traumatisme ce que vit ma femme. Elle a perdu son enfant, elle s’est fait enlever le seul moyen qui lui permettait de procréer et les médecins ne trouvent rien de mieux que de la placer dans une salle où les femmes ont accouché avec leurs bébés à leurs côtés”, déplore-t-il.
Le ministère enquête sur ce cas
En avril 2003, Joyce avait fait une fausse couche alors qu’elle était enceinte de huit mois : “Sa tension artérielle avait augmenté d’un seul coup et elle avait fait une fausse couche. Je comprends que c’était un accident. Cette fois-ci, j’estime que c’est une grave négligence médicale”. Déterminé à obtenir justice dans ce cas, Ricardo compte référer l’affaire au ‘Medical Council’ après avoir porté plainte à la police : “Je me sens perdu mais il faut que je tienne le coup à cause de ma femme”.
Le coeur serré, Ricardo confie que sa femme et lui avaient tout préparé en vue de l’arrivée de leur fils : “Je dois me débarrasser des affaires qu’on a achetées pour le bébé avant que ma femme ne sorte de l’hôpital. Son chagrin sera plus immense si elle retrouve la chambre d’enfant comme elle l’avait décorée”.
Du côté du ministère de la Santé, on avance qu’une enquête a été instituée sur ce cas. Selon le service de presse, “on n’a pu pratiquer une césarienne à temps étant donné que le bébé est décédé très vite. Le décès du bébé est dû à une hémorragie dans l’utérus”.
Fragilisés psychologiquement, Ricardo et Joyce devront consulter un psychologue qui les aidera à accepter qu’ils ne pourront plus donner la vie.