Après une semaine de compétition, l’Euro 2004 aborde à partir de ce soir son premier grand tournant. Les formations encore en lice pour une qualification en quarts de finale tenteront de franchir avec succès la première des quatres haies qui mènent au sacre suprême le 4 juillet prochain.
Si la Russie et la Bulgarie sont déjà éliminées, si on pense que La Suisse et la Lettonie auront du mal à soutenir la comparaison lors de leur dernière sortie, les douze autres équipes se tiennent de très près et tout est encore possible dans les différents groupes.
À commencer par le groupe A où ce soir, un des grands d’europe pourra dire adieu à la competition. Entre le Portugal et l’Espagne, il y aura bien un qui pourrait prendre la porte de sortie, surtout si la Grèce arrive à battre la Russie, une performance qui est largement à la portée de Karagounis et ses coéquipiers. Les Grecs ont été surprenants jusqu’ici et une qualification pour le prochain tour ne peut qu’être un bonus, eu égard à la qualité de leurs adversaires dans ce groupe précis. Cette équipe fait montre d’un caractère étonnant et la manière dont elle a acculé les Espagnols laisse entrevoir qu’elle peut causer d’autres soucis à d’autres oppositions de calibre.
Le Portugal sera-t-il plongé dans un drame sportif sans précédent? Luis Figo et ses coéquipiers ont, certes, rétabli la confiance après leur réussite face à la Russie mais est-ce suffisant pour convaincre les plus ardents des supporters portuguais? Une élimination entraînerait des conséquences fâcheuses pour un football qui a séduit plus d’un lors de la récente Ligue des Champions où le FC Porto était sublime. Que manque-t-il donc aux Portuguais pour qu’ils arrivent enfin à rassurer tout un peuple? Face à l’Espagne, l’affaire ne s’annonce pas si mince que ça et il faudra une performance hors pair de la part de Figo et de ses camarades s’ils veulent prolonger davantage le rêve d’un premier grand triomphe sur le continent.
Les Espagnols ne sont pas mieux lotis si on prend en ligne de compte leur parcours : une petite victoire sans gloire contre la Russie et un nul décevant contre les Grecs. Ils valent mieux que ça et l’entraîneur, Inaki Saëz, en est conscient. Raul et ses amis risquent une nouvelle fois de quitter une competition où ils avaient, somme toute, une belle carte à jouer.
Attendons donc d’autres dénouements - heureux ou malheureux - durant la semaine où la France, l’Angleterre, la Suède, l’Italie, les Pays-Bas ou l’Allemagne ne sont pas plus rassurés que le Portugal ou l’Espagne.