Il dit vouloir défendre les valeurs morales
du pays.
Si 2012 s’est terminée sur une note assez mouvementée pour le leader du parti Soleil, le début de l’année 2013 n’a pas non plus été de tout repos. Mais lui ne lâche pas prise et continue ses attaques à l’encontre des autorités.
Il a déterré la hache de guerre et ne compte pas la ranger de sitôt. Car depuis trois semaines le leader du MSM, Pravind Jugnauth, s’est engagé dans une lutte sans merci contre le gouvernement pour, dit-il, «dénoncer des tentatives de cover-up» dans l’affaire de pédophilie alléguée au Mauritius Institute of Training and Development (MITD). Sa motivation : «Défendre les valeurs morales de ce pays.» Il dit avoir donné «des preuves et des pistes» à la police pour pouvoir enquêter sur le cas de pédophilie alléguée et qu’il n’est pas près de s’arrêter : «Je souhaite qu’une enquête soit ouverte sur toutes les pistes dévoilées.»
Selon le leader du MSM, deux ministres seraient liés à ce scandale et c’est ce qu’il a, entre autres, déclaré – en donnant des noms – durant les 16 heures passées dans les locaux du CCID, le 3 janvier (il en est ressorti le lendemain à 3 heures du matin). C’était son deuxième interrogatoire après celui du 26 décembre, où il y avait une possibilité qu’il soit inculpé pour sédition. Finalement, il a été autorisé à rentrer chez lui
sans condition.
Tout a commencé le 21 décembre. Lors d’une conférence de presse, Pravind Jugnauth aurait lâché la fameuse déclaration qui a tout déclenché : «C’est un gouvernement pédophile et sadique !» Des propos qu’il aurait tenus en commentant les déclarations de la ministre Sheila Bappoo suite à la Private Notice Question de Paul Bérenger sur l’affaire Nandanee Soornack. Il n’en fallait pas plus pour que la ministre de la Sécurité sociale, scandalisée, porte plainte à la police. Cinq jours plus tard, après deux convocations auxquelles il n’a pas répondu, des limiers du CCID devaient débarquer chez Pravind Jugnauth pour l’emmener à leur quartier général.
Et depuis, le leader du parti Soleil n’arrête pas de se faire entendre et dans une récente conférence de presse, il s’est dit plus que jamais prêt à en découdre avec Navin Ramgoolam et son gouvernement : «Je suis all out !» Tout en donnant son avis sur la façon dont se déroule l’enquête dans l’affaire où il est impliqué : «La police doit s’assurer qu’elle a tous les éléments avant de procéder à l’arrestation d’une personne.» Mais lui aime à dire qu’il ne se laissera pas intimider et qu’il reste
«serein» : «On doit se battre pour protéger les filles qui sont des victimes au vu et au su de tout le monde. J’ai procuré beaucoup de preuves à la police. Maintenant que le plus gros du travail est fait, j’espère qu’elle sera en mesure de faire le nécessaire.»
Autant donc dire que Pravind Jugnauth a eu droit à une fin d’année mouvementée. Et le début de 2013 n’a pas été de tout repos non plus. Et ce n’est pas son épouse Kobita Jugnauth qui dira le contraire. Car, depuis que toute cette affaire a éclaté, elle est restée aux côtés de son époux pour le soutenir, et ce, même s’il lui a fallu attendre de longues heures aux Casernes centrales lorsque ce dernier se faisait interroger par la police.
Interrogée par Radio Plus, Kobita Jugnauth devait commenter ce qu’elle appelle une «situation très traumatisante» : «C’est surtout triste pour le pays. C’est un cas de harcèlement et de dictature. Du jamais-vu ! Nous ne sommes plus dans une démocratie.» Ses trois filles, dit-elle, supportent mal toute cette histoire : «Elles sont déboussolées. Pour mes filles, Maurice est un pays indépendant, une République, une démocratie.»
Pendant ce temps, son époux ne montre aucun signe de faiblesse car pendant 16 heures (jeudi et vendredi), il s’est défendu tout en maintenant ses accusations à l’encontre des autorités.