Le départ précipité de Laval Bernard plonge Devianee, sa concubine, dans le désarroi total
Une collision fatale l’oblige à recommencer sa vie à zéro. Devianee Koreemun, 45 ans, est désormais seule. Son compagnon, Laval Bernard, est mort dans un accident de la route à St-Martin quand la voiture dans laquelle il voyageait a heurté une pelleteuse. Celle-ci, tombée en panne, selon l’opérateur, était garée au bord de la route.
18h00, le samedi 12 juin dernier. Laval Bernard, à la retraite depuis février dernier, informe Devianee qu’il sort un court instant en compagnie de son ami Joseph Émilien, 38 ans, qui habite la localité de Bambous tout comme lui. “Ils ne m’ont pas dit où ils se rendaient”, nous dit-elle.
Quelques heures plus tard après le départ des deux amis la mauvaise nouvelle tombe : Laval est mort.
“Son neveu m’a appelée pour me demander si Laval était sorti et j’ai répondu oui. Il a raccroché sans donner d’explications. Un instant plus tard, les proches de Laval sont arrivés pour m’annoncer qu’il avait été tué dans un accident. C’était un grand choc”, raconte Devianee.
L’autopsie a conclu que la victime est morte des suites de ses multiples blessures causées par l’impact du choc.
Selon le rapport de la police, l’opérateur de la pelleteuse avait garé son véhicule, tombé en panne, sur le côté gauche de la route sans mettre le clignotant avant de s’en aller. Il a été arrêté mardi dernier pour homicide involontaire et est toujours détenu.
Quant à Joseph Émilien, le conducteur de la voiture accidentée, il s’en est sorti avec une fracture du pied et des coups à l’estomac. Son état de santé est jugé stable.
Son univers s’écroule
“Je ne sais pas ce que je vais faire sans Laval à mes côtés. Je ne sais même pas faire les commissions”, regrette Devianee, femme au foyer. Pendant dix-sept ans, elle a vécu à l’ombre de Laval : “Après m’avoir vue dans une réception, il a demandé ma main et mes parents ont accepté. Le mariage religieux a été célébrée”.
D’après les dires de Deviane, son concubin la chouchoutait tellement qu’elle n’a jamais pu affirmer son indépendance : “Il aimait que je reste à la maison. Il ne voulait jamais que j’aille à la boutique, ni même que j’aille payer des factures”. Le couple n’avait pas d’enfants.
Comme elle n’est pas mariée civilement avec la victime, elle ne touchera pas de pension de veuve : “Je n’ai jamais travaillé dans ma vie, comment vais-je faire pour survivre? Nous n’avons jamais pu célébrer le mariage civil parce qu’il était déjà marié, mais il vivait séparé de sa première épouse”.
L’accident fatal de son concubin est venu remettre sa vie en question. “Maintenant, je dois tout apprendre, surtout à vivre sans lui”, dit-elle drapée dans son sari blanc (Ndlr : une coutume vestimentaire des veuves dans la religion hindoue).