Les malheurs semblent s’acharner sur la famille Sevathian. Vimla est une mère meurtrie après avoir perdu son fils qui s’est suicidé. Deux ans de cela, elle avait subi des brûlures sur plusieurs parties de son corps. Elle a perdu l’usage de ses mains
La pauvreté a eu raison de lui. Pour “fuir la misère” selon ses proches, Nicolas Sevathian, 23 ans, n’a rien trouvé d’autre qu’une corde en nylon pour se donner la mort. Il s’est pendu chez lui mardi dernier.
Depuis Vimla, sa mère, n’arrive pas à mesurer l’ampleur de la fatalité qui l’a frappée. Elle pleure toujours son fils.
Cette semaine a encore été marquée par des suicides. Des personnes qui cherchent une échappatoire à leurs soucis, à leurs ennuis. Qui cherchent une issue. Et choisissent la mort.
“Pourquoi ? Que s’est-il passé dans sa tête ? Comment en est-il arrivé là?”. Autant de questions que se posent souvent les proches quand un des leurs choisit de quitter ce monde en se suicidant.
“Une semaine avant, Nicolas nous avait fait part de son intention de se donner la mort. Mais on était loin d’imaginer qu’il allait mettre ses pensées à exécution”, nous raconte Kendy, un ami de Nicolas qui avait l’habitude de passer du temps avec lui.
Aide-chauffeur de son état, Nicolas essayait de son mieux d’aider sa mère Vimla, invalide et son père Michel qui travaille dans un restaurant, à joindre les deux bouts. Vimla est infirme des mains, à la suite des brûlures sur plusieurs parties de son corps en 2002, lorsque la maison familiale avait pris feu accidentellement. Nicolas voulait de tout son coeur sortir sa famille de la misère. “Il faisait tout ce qu’il pouvait pour aider . Il travaillait auparavant au marché de Port-Louis et vendait de ‘l’alouda’”, nous dit Vimla. Son père, Michel, est lui aussi perturbé par cette perte.
“Nicolas nous avait dit ne plus pouvoir supporter les conditions de vie dans lesquelles il vivait avec ses parents. Il disait, il y a une semaine de cela, qu’il était à bout. C’est terrible et triste ce qu’il a fait. Il a choisi la mort”, nous dit un autre de ses amis, Deva.
Une maisonnette sombre de quatre petites pièces et quelques meubles pour cette famille de la Tour Koenig. C’est la misère qui règne. Une condition de vie où il faut lutter pour survivre. “C’est difficile parfois de joindre les deux bouts”, dit Vimla, encore sous l’effet du choc.
“C’est difficile de joindre les deux bouts”
Nicolas était célibataire et partageait son temps entre son travail et ses amis. “C’était pour lui ses seules raisons de vivre. Je n’avais que deux fils. Il ne me reste qu’un seul. Nicolas, lui, vivait avec moi - mon autre fils est marié et vit avec sa femme - il était pour moi une présence réconfortante. Il essayait tant bien que mal de nous aider, son père et moi”, nous raconte Vimla.
C’est elle, en ce triste mardi, qui a découvert son fils, suspendu à une corde en nylon attachée à la fenêtre dans une petite pièce qui sert à la fois de salon et de salle à manger. Elle ne s’est absentée que quelques minutes pour se rendre à la boutique du coin et c’est dans ce laps de temps que tout s’est joué.
Il était alors presque 15h00. Nicolas était assis dehors. Rien hélas ne laissait présager ce qui allait suivre. Quelques minutes ont suffi et Nicolas s’en est allé. Cette perte plonge toute la famille Sevathian dans une grande désolation. Deux ans de cela, un autre malheur, les avait touchés lorsque leur maison avait pris feu. depuis Vimla, ayant subi des brûlures, ne peut plus travailler. “C’est le destin qui s’acharne”, dit-elle, perdue dans ses pensées.
Des suicides encore et encore. Des jeunes qui se donnent la mort. Une autre famille pleure un être cher. Ce même mardi, à Highlands, un étudiant de 20 ans, s’est aussi donné la mort par pendaison. Les proches ignorent toujours la raison de cet acte désespéré.