Léquipe gagnante du collège Maurice Curé exhibant fièrement leur trophée entourées de leurs enseignants et de Shyam Seebun, le président du ‘Vocational Committee’ du Rotary Club de Port-Louis (à l’extrême droite)
Les filles du collège Dr Maurice Curé ont éclipsé, du moins dans le studio du Collège des ondes, le transit de Vénus mardi dernier en exposant leur point de vue sur ce que sera l’île Maurice de 2020. Elles sont, de ce fait, arrivées en tête des 29 collèges qui ont participé à la ‘Brain Trust Competition’ organisée par le Rotary de Port-Louis et le ‘Mauritius College of the Air’ (MCA).
Vous voulez avoir une idée de ce que sera l’île Maurice en 2020? Vous n’avez qu’à le demander aux cinq filles du collège Dr Maurice Curé qui ont remporté la finale de la ‘Brain Trust Competition’ 2004. Ce sont elles qui ont le plus brillamment exposé leur point de vue sur la question dans le studio de la MCA à Réduit.
À l’aise devant la caméra, face aux membres du jury et ceux du Rotary Club de Port-Louis, elles ont décrit dans un anglais parfait et en avançant des arguments convaincants comment sera notre île dans 16 ans. La politique, l’économie, les traditions et les cultures, l’environnement mais aussi les obstacles ont été les thèmes sur lesquels elles ont élaboré.
Ces collégiennes prévoient donc - et il n’est pas difficile de le deviner - que les technologies de l’information et de la communication, les services financiers et bancaires seront les piliers de notre économie. Le textile et le sucre, mais aussi le secteur du tourisme vont, selon ces jeunes demoiselles, disparaître ou ne connaîtront plus de croissance. La politique fera place, quant à elle, à plus de jeunes, de femmes et de diplômés en 2020 . À la bonne heure !
Quant aux traditions et aux cultures, le tableau que les filles du collège Dr Maurice Curé brossent n’est guère reluisant par certains côtés: “Lifestyle will be westernised. The decultural process has already begun and will continue. People will also become more attracted to material and will become egocentric. Poverty will not be eradicated”. La criminalité, la délinquance juvénile seront, selon ces filles, également en hausse.
L’île Maurice connaîtra, par ailleurs, un changement physique: plus de développement et de constructions, pollution des rivières et de la mer, changement de température, hausse du niveau de la mer, informatisation des panneaux routiers, etc.
Les exposés des autres finalistes, notamment les collèges Royal de Curepipe, Queen Elizabeth et Lorette de Rose-Hill, ont démontré que les jeunes ont plus ou moins la même idée de ce que sera notre île en 2020. Les finalistes avaient été séquestrés avant la présentation finale - pendant 45 minutes - pour préparer un exposé sur un sujet dont ils ont pris connaissance au même moment: L’île Maurice de 2020. Ensuite, chaque équipe avait 15 minutes pour disserter sur le sujet.
Les organisateurs se disent pleinement satisfaits d’avoir, une fois de plus, incité des jeunes collégiens du HSC à donner le meilleur d’eux-mêmes intellectuellement.
“Le but premier de cette compétition est de développer le ‘public speaking skill’, d’encourager l’esprit d’équipe et d’amener les jeunes à réfléchir sur les thèmes de société. Il y a des idées très intéressantes qui émergent et cela nous donne aussi une indication de ce que les jeunes pensent”, déclare Shyam Seebun, le président du ‘Vocational Committee’ du Rotary Club de Port-Louis.
Selon lui, les collégiens ont seulement quarante-cinq minutes pour préparer leurs exposés car “cela permet d’avoir une idée de leur maturité, de leur maîtrise à aborder un sujet sans aide extérieure”. Pour Shyam Seebun, la ‘Brain Trust Competition’ est une vraie “olympiade mentale qui contribue au développement de l’aptitude intellectuelle des jeunes”.
Émotion à son comble
L’annonce des résultats de la ‘Brain Trust Competition’ a été un moment d’intense émotion. Le choix était difficile à faire mais le jury a tranché. Le collège de Lorette de Rose-Hill a pris la quatrième place, le collège Queen Elizabeth la troisième place, le collège Royal de Curepipe la deuxième alors que la victoire est revenue au collège Maurice Curé.
“Nous ne nous y attendions vraiment pas car à l’issue de la sélection nous n’étions que troisièmes. Nous sommes donc très très heureuses d’avoir gagné d’autant plus que c’est la première fois que notre collège arrive en tête de la ‘Brain Trust Competition’”, déclare Nuzhab Gooda Sahib. Elle a participé à cette compétition avec ses amies Yuchika Seepujak, Sachitra Gopal, Nazia Jodhun et Laura Laurent. Les cinq filles récoltent les fruits de leurs efforts et empochent un total de Rs 10 000 et un trophée.
Les garçons du collège Royal de Curepipe font, quant à eux, un peu la moue. C’étaient eux les grands gagnants l’année dernière et l’année d’avant et bien d’autres années auparavant. “Mais l’année prochaine, nous allons nous battre pour reprendre le trophée”, clament-ils. Les filles du collège Queen Elizabeth et du collège Lorette de Rose-Hill s’estiment, pour leur part, heureuses d’être arrivées en final. “Cela nous a permis de vivre une expérience formidable, d’apprendre à travailler en équipe dans un temps record”, souligne Wedsha du collège de Lorette de Rose-Hill.
Les finalistes de la ‘Brain Trust Competition’, même s’ils ne sont pas tous arrivés en première position, n’ont aucune raison d’être déçus. Ils sont arrivés en tête de 29 collèges qui s’étaient inscrits au départ.
La ‘Brain Trust Competition’ existe depuis 1969 à l’initiative du Rotary Club de Port-Louis et fait partie des compétitions intellectuelles prisées par les collégiens mauriciens. S’il est vrai que les ‘star schools’ sont celles qui arrivent le plus souvent en final il ne faut pas désespérer de voir un jour l’étoile d’un petit collège briller au firmament.