Lorsque Li Xueqin a téléphoné à son époux pour l’informer de sa présente situation, ce dernier l’a insultée et lui a fait des reproches
Elle réclame justice. Accusée, dit-elle, de quelque chose qu’elle n’a pas commis Li Xueqin, une ouvrière chinoise, envisage des poursuites contre son employeur, Floréal Knitwear, qui a annulé ses ‘work & resident permits’ en janvier dernier pour la faire rapatrier en Chine.
“Li Xueqin va intenter un procès contre son employeur en Cour industrielle cette semaine”. C’est ce que nous a déclaré Reeaz Chuttoo de la ‘Federation of Progressive Unions’ (FPU) jeudi dernier. Cette centrale syndicale a pris en charge cette ouvrière chinoise qui était venue frapper à sa porte le 20 janvier dernier à la suite de la décision de l’expulser du pays.
L’ouvrière chinoise, qui devait quitter Maurice le 21 janvier dernier, est actuellement recherchée par les services de l’immigration, étant en situation d’illégalité depuis que son employeur a décidé de la renvoyer en Chine.
Floreal Knitwear avait pris cette décision après avoir traduit l’ouvrière chinoise et deux de ses compatriotes devant un comité disciplinaire.
Le 15 janvier dernier, la ‘Human Resources Manager’ de Floreal Knitwear, Veena R. Ghurburrun, informe Li Xueqin que “the disciplinary committee held on Friday 9th January 2004 has come to the conclusion that you have committed a gross misconduct by refusing to work on Wednesday 24th December 2003 without valid reason. It has also been proved that you harassed two assistant managers for hours and used all means to physically prevent them from leaving the factory premises”.
Elle écrit aussi que “such an action amounts to a serious breach of discipline and we have no other alternative but to terminate your contract of employment with immediate effect … you will thus be required to go back to China. Your work and residence permits are being cancelled”.
Li Xueqin est arrivée à Maurice le 20 septembre 2002 et devait rentrer en Chine à la fin de son contrat en septembre 2005. Rencontrée jeudi dernier, Li Xueqin récuse les accusations portées contre elle. Lorsque nous l’avons interrogée par l’intermédiaire d’un traducteur, elle a dit ne pas comprendre la décision de la direction : “J’étais dans la cour de l’usine car j’avais eu 45 minutes pour déjeuner. Je n’étais pas parmi ceux qui cherchaient des explications d’un manager concernant une compatriote qui était souffrante et qui voulait rentrer en Chine”.
En cavale actuellement
Li Xueqin précise : “Je n’ai pas agressé un manager. Mon ‘supervisor’ sait très bien que mon badge (Ndlr : la direction l’accuse d’avoir quitté son lieu de travail sans autorisation et de n’avoir pas soumis son badge au scan) ne peut pas être soumis à un scan car il s’est brisé. C’est mon ‘supervisor’ qui notait mes heures d’entrée et de sortie à la main. Je n’ai pas eu l’occasion de parler devant le comité disciplinaire”.
C’est pour cette raison, dit-elle, qu’elle a refusé de signer la ‘disciplinary notice’ émanant de la direction de Floreal Knitwear.
Li Xueqin, 34 ans, est mariée et est mère d’un garçon âgé de 13 ans. Son époux est chauffeur de son état. Elle explique qu’elle ne veut pas rentrer en Chine de peur d’être insultée par ses proches. Elle est actuellement en cavale. Les deux autres ouvrières chinoises sont déjà rentrées en Chine.
Une correspondance de la FPU, expliquant la situation actuelle de Li Xueqin, a été envoyée au Premier ministre, au Commissaire des droits de l’homme et au Directeur de l’’International Labour Organisation’ à Genève.
Le syndicaliste Reeaz Chuttoo soutient pour sa part que l’ouvrière chinoise a déclaré litige à son employeur suivant les procédures de l’‘Industrial Relations Act’ après avoir été mise à la porte.
Le syndicaliste ajoute que lors d’une rencontre mardi dernier, les officiers du ministère du Travail ont déclaré qu’ils ne pouvaient rien faire pour Li Xueqin : “C’est pour cette raison que nous allons aider cette ouvrière chinoise à porter plainte en Cour industrielle contre son employeur”.
Du côté de la direction de Floreal Knitwear, on maintient la décision prise par le comité disciplinaire. Veena R. Ghurburrun nous a fait la déclaration suivante : “Plusieurs personnes siègent au comité disciplinaire dont des représentants du ministère du Travail. Tous ceux présents avaient décidé d’annuler les ‘work and residence permits’ de cette ouvrière suivant les faits qui lui étaient reprochés”.