Jean-Pierre Foucault, un Marseillais qui a atteint la notoriété
Il est un homme heureux, Jean Pierre Foucault. De passage à Maurice, un pays qu’il dit adorer, le présentateur nous livre sa vision de la télé française de plus en plus envahie par les émissions de télé réalité et dit aussi son optimisme quant à l’évolution de la télé mauricienne. Rencontre avec un homme simple sous le soleil mauricien.
Q. Jean-Pierre Foucault et l’île Maurice, une histoire d’amour?
R. C’est une histoire d’amour. Cela fait plus de dix ans que je viens à Maurice : les mauvaises années je viens une fois par an et les bonnes deux fois. Ma visite à Maurice, cette fois, a été rendue possible grâce à l’hôtel Palm Beach dans le cadre de la remise des prix de ‘The Flame Awards’ que j’ai animée samedi dernier. J’adore l’île Maurice car les Mauriciens sont très accueillants. Le ciel, le cadre, tout est fait pour que l’on passe de très bonnes vacances et quand on fait un métier comme le mien qui est assez stressant, cela fait toujours du bien de venir dans un endroit où on oublie tout.
Q. Vous avez en quelque sorte atteint la notoriété avec l’émission ‘Sacrée soirée’. Avec le recul, quel regard jetez-vous sur cette émission? Pensez-vous revenir vers une émission avec une formule similaire?
R. Non. Il ne faut jamais faire ce que l’on a déjà fait. ‘Sacrée soirée’, c’était bien; il y a maintenant plus de quinze ans, c’était dans l’air du temps. Mais maintenant, les goûts du public ont changé. La télévision a changé. C’est vrai que j’ai atteint une certaine notoriété avec ‘Sacrée soirée’. Mais aujourd’hui, on n’aurait pas les moyens, non pas financiers, mais en termes d’artistes, de présenter une émission hebdomadaire avec des chansons. Par exemple, j’ai animé récemment une émission sur les 80 ans de Charles Aznavour. C’est un événement qui se produit de temps en temps, mais réaliser une telle émission sur une base régulière, c’est assez difficile de nos jours. Je ne pense pas que cela plaira encore au public. Les gens ont évolué, ils sont plus attirés par les émissions du genre ‘Star Academy’. D’ailleurs, je suis très heureux de faire ce que je fais actuellemment.
Q.Vous êtes un des présentateurs-vedettes de TF1, quel regard jetez-vous sur TF1 et sa grille de programmation tournée vers la télé réalité.
R. Je trouve que c’est une bonne maison. Je suis un des plus anciens de la boîte. J’y suis depuis 17 ans et je pense que le gros avantage de TF1 par rapport au service public c’est qu’il y a plus de cohérence; par exemple le service public change constamment de directeur. Ce qui fait qu’à TF1, la communication passe mieux. L’on est respecté et on a un profond respect du public. En ce qui concerne la télé réalité, c’est comme un miroir dans lequel le public peut se reconnaître, se retrouver. Comme dans ‘Star Acdemy’, tous les jeunes qui regardent cette émission se disent ‘moi aussi, je peux y être’. La télévision, ou du moins une partie de la télévision, est le reflet de la vie au quotidien. La télé réalité - du moins certaines émissions de télé réalité -démontre que, par exemple, il faut du travail pour faire le métier de chanteur. Ça prouve qu’on fait un métier quand on devient artiste, vedette. En fait, je ne suis pas vraiment contre la télé réalité mais ‘Loft story’ ne me plaisait pas. Regarder les gens s’ennuyer, cela m’ennuie. Alors que dans ‘La ferme célébrité’, on peut voir les gens s’améliorer. Cela a un aspect, on peut dire, pédagogique.
Q. Toutefois, il y a certaines critiques à l’encontre de ‘La ferme célébrité’. Certains disent, par exemple, que cette émission de télé réalité ne reflète pas vraiment la réalité paysanne.
R. Je pense avant tout que c’est un divertissement. L’on apprend aux jeunes à traire des vaches; c’est un travail. Il est vrai que ce n’est pas vraiment la réalité paysanne qui est mise en scène mais à travers cette émission, les gamins qui la regardent peuvent voir que le verre de lait qu’ils boivent le matin est le fruit d’un vrai travail.
Q. Auriez-vous accepté de faire partie de ‘La ferme célébrité’?
R. Non, cela ne me dit rien. De toute façon, on ne m’a rien demandé.
Q. Mais votre prise de position contre ‘Loft story’ et pour ‘Star Academy’ et ‘La ferme célébrité’ n’est-elle pas un peu partisane, du fait que le ‘Loft story’ passait sur M6, une chaîne concurrente de TF1?
R. Non, si ‘Loft story’ avait été sur TF1, cela aurait été la même chose.
Q. Vous avez été récemment décoré de la Légion d’honneur. Une consécration pour l’homme de télévision ou pour l’homme tout simplement?
R. C’est une consécration pour l’homme tout court. C’est important d’avoir la reconnaissance de mon pays et j’ai été très fier lorsque l’on me l’a proposée.
Q. Vous êtes le maître de cérémonie du concours Miss France depuis plusieurs années déjà. Ne pensez-vous pas que ce genre de cérémonie dévalorise les femmes?
R. Non, pas du tout. D’ailleurs, ceux qui disent cela le regardent. Maintenant, les participantes sont mignonnes, elles font des études. Ce qui est dévalorisant, ce sont les filles qui se font refaire les seins, le visage pour paraître plus belles. Alors que pour Miss France, ce sont des filles au naturel.
Q. Jean Pierre Foucault, vous avez connu le succès aussi bien que des déboires. Que pouvez-vous en dire?
R. Des échecs, j’en ai eu comme tout le monde mais heureusement pas beaucoup. J’en ai eu un avec une émission qui s’appelait ‘On vous aura prévenu’. Une carrière, ça connaît des hauts et des bas mais l’important, c’est qu’il y ait plus de hauts que des bas.
Q. Que pensez-vous de la télévision locale?
R. J’ai regardé un peu la télévision à Maurice mais pas beaucoup. Hormis les divertissements en hindi, il n’y a pas d’autres. Comme Maurice est un pays multiculturel, il est donc difficile de faire une émission pour plaire à tout le monde. Mais je pense qu’un jour il y aura des émissions pour un large public car je pense que les talents sont déjà là. Les Mauriciens regardent beaucoup la télé française et j’espère qu’un jour les Français regarderont beaucoup la télévision mauricienne.
Q. Dites-nous brièvement qui est Jean Pierre Foucault, pour ceux qui ne vous connaissent pas.
R. Jean Pierre Foucault, c’est un Marseillais né en 47, qui écoutait tout le temps la radio et qui rêvait de devenir animateur. Il y avait un concours sur Radio Monte Carlo (RMC) et à 19 ans, je m’y suis inscrit et je l’ai gagné et je suis resté sur RMC pendant 20 ans. Puis, je suis passé à la télévision, débutant avec Guy Lux. Puis, ça a été l’aventure de ‘Sacrée soirée’. C’est, en résumé, un jeune Marseillais qui a eu la chance de faire le métier qui lui plaisait.
Q. Et vos projets?
R. Mes projets, c’est continuer avec ‘Qui veut gagner des millions?’ premièrement. Ensuite à la rentrée, ce sera le retour de ‘Zone rouge’, une autre émission que j’anime.
Didier Hortense