Le père Bernard Reniers s’occupe avec passion de la formation des séminaristes.
Devenir prêtre, c’est un choix personnel qui est fait en toute liberté. C’est ce que nous a laissé comprendre le père Reniers. À l’occasion de la marche de charité qui a lieu aujourd’hui, des prêtres nous parlent de leur vocation, de l’appel du Seigneur qui les a poussés à se tourner vers la prêtrise et à Lui consacrer leur vie.
Cette marche de charité intitulée ‘Amene to blok’ sert à récolter des fonds pour financer les études des séminaristes, futurs prêtres.
Le père Bernard Reniers est prêtre depuis 50 ans et cela fait environ 3 ans qu’il est à Maurice et qu’il s’occupe de la formation des séminaristes au séminaire inter-diocésain. En ce qui le concerne personnellement, l’apprentissage de la prêtrise n’a pas été de tout repos.
Il avoue qu’il a souvent songé à abandonner pendant qu’il était lui-même séminariste: “C’est la difficulté des études qui m’a découragé la plupart du temps et j’ai même pensé tout arrêter à un moment donné”. Mais grâce à sa persévérance, il a finalement réussi à réaliser son rêve: celui d’être au service de Dieu.
C’est grâce à ses amis séminaristes qu’il a trouvé le courage de continuer:“Ce sont les copains qui m’ont soutenu. C’est un grand avantage de ne pas être seul. On s’entraide et cela nous fait le plus grand bien. C’est comme si le Seigneur se manifestait et m’encourageait à venir vers Lui à travers mes amis”.
Le père Reniers a découvert sa vocation durant son adolescence:“C’est comme si j’avais eu une rencontre avec Jésus et qu’un lien d’amitié s’était tissé entre nous”.
C’est le désir de partager avec les autres cette rencontre, qui lui a donné la volonté de devenir prêtre. “Je suis vachement heureux et comblé d’être prêtre et je sais tout au fond de mon coeur que toutes ces années d’études en valaient vraiment la peine”, dit-il avec son plus beau sourire.
Le père Jean-Claude Véder, prêtre depuis 10 ans, nous confie quant à lui que devenir prêtre est un moyen de réussir sa vie. Il avoue qu’il y a eu des moments de doute et d’incertitude durant son cheminement.
Mais il a aussi vécu des moments très forts et pleins d’émotions: “C”était quelque peu difficile car, à un moment donné, on doit s’éloigner de sa famille, mais le Seigneur m’a aidé dans ma voie et je suis très heureux d’être prêtre”.
Pas d’Église sans prêtres
C’est animé d’une flamme pour le Christ que le père Jeff Manal, en fonction à la basilique Ste-Hélène, a décidé de gagner les rangs des serviteurs de Dieu. “Il n’y a pas d’Église sans prêtres et il n’y a pas de prêtres sans Église”, nous dit-il.
En ce qui le concerne, la marche de charité revêt une importance de taille. “C’est de cette manière que l’Église peut renouveler ses troupes”, nous dit le père Manal. Ordonné prêtre en 2001, il nous confie avoir bien passé ses études de séminariste.
Les études des séminaristes, sont financées par la marche de charité ‘Amene to blok’. Il y a actuellement neuf séminaristes en formation au Thabor, dont deux Mauriciens.
La formation des séminaristes, à Maurice, se fait en deux étapes. Premièrement, les apprentis prêtres passent par une période de recherche qui dure quatre ans. Les séminaristes passent deux années au Foyer La Source où ils s’initient à la vie communautaire.
Ils passent ensuite deux ans au séminaire inter-diocésain pour des études de théologie, de sociologie et de philosophie, entre autres. Par la suite, les séminaristes vont à Nantes afin de parfaire leur formation.
Cette année, la marche de charité souhaite récolter Rs4 millions. Pour chaque séminariste, la somme de Rs400 000 est requise.
Pour le père Reniers, les séminaristes qui abandonnent en cours de route ne représentent en aucune façon une perte de temps ni d’argent.
Grâce à ce qu’ils auront vécu au séminaire, ils deviennent des adultes conscients. Selon le prêtre, on peut servir Dieu tout en n’étant pas prêtre.“Ceux qui abandonnent ont parfois peur d’avancer car ils ont peur de ne pas être à la hauteur”.
Il ajoute que parfois des séminaristes découvrent durant leur formation qu’être prêtre n’est pas leur réelle vocation et là, ils décident de tout arrêter. D’autres prêtres réalisent qu’ils ne sont pas faits pour le célibat car ils désirent fonder une famille.
Pour lui, le but du séminaire est d’habituer les futurs prêtres à la vie de prêtrise et c’est là que les séminaristes réalisent si oui ou non ils pourront poursuivre leur cheminement et devenir prêtre.
“On ne retient personne, mais on leur parle et on leur demande pourquoi ils ont pris une telle décision, on les aide à comprendre ce qui leur arrive et s’ils décident d’arrêter après un temps de réflexion et de rencontre avec Dieu, ils sont libres”, poursuit le père Reniers.
Interrogé sur le symbolisme du nom ‘Amene to blok’, le père Manal déclare qu’il s’agit de chaque fidèle qui apporte sa pierre afin d’édifier l’Église de demain.
Le père Reniers est d’avis que, d’une part, il y a une crise de vocation et que, d’autre part, il n’y en a pas. Il explique : “La motivation est là, mais parfois il y a le découragement, il peut y avoir des séminaristes qui poursuivent leurs études alors que d’autres abandonnent pour des raisons personnelles”.
Par Jenilaine Moonean et Didier Hortense