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Les Heerah perdent leur fils unique dans un accident

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Le jeune Shizad Heerah s’en est allé trop tôt. Ses parents sont très accablés par cette perte

Des pleurs, des cris, des lamentations. La famille Heerah est en deuil à Plaine Verte. Nazmoon et Aniff ont perdu leur unique enfant, leur espoir, leur raison d’être. Mohammad Shezad Heerah, 17 ans, a été tué dans un accident de la route, mardi soir.

Vers 21h30, mardi dernier, la motocyclette que conduisait Shezad a percuté de plein fouet un pylône électrique en béton, sur le côté gauche de la route Bernardin de St-Pierre à Vallée des Prêtres. La violence de l’impact a été telle que le casque que portait le jeune homme a été brisé. Sa mort est peu de temps après constatée à l’hôpital Jeetoo à Port-Louis. C’est le député Siddick Chady qui avait emmené le corps sanglant du jeune Shezad à l’hôpital.

“Le jeune homme saignait de la tête. Il devait être 21h00 passées. Je passais par là et j’ai vu le jeune homme qui gisait sur l’asphalte. Le choc avait dû être terrible. Selon moi, il était déjà mort. Je l’ai pris dans ma voiture et je l’ai emmené à l’hôpital le plus proche”, nous déclare le député Siddick Chady.

“Je voudrais rencontrer monsieur Chady. Peut-être que mon fils lui a parlé”, nous dit Nazmoon, la mère de Shezad.

C’est une mère meurtrie, qui ne tient plus sur ses jambes. Nazmoon a le regard vide et ne semble pas comprendre ce qui lui arrive. “Où est mon fils, où est mon fils?”, crie-t-elle. “Il était mon tout. C’était mon seul enfant. Il s’en est allé”.

L’émotion est intense. Voisins, proches, connaissances, tous sont en état de choc. Tous ont les yeux humides de larmes. Des larmes que ceux qui sont venus sympathiser avec la famille arrivent difficilement à retenir lorsqu’ils voient les parents dans la douleur, dans leur peine.

Il avait un rêve

Lui, Shezad, comme l’appelle affectueusement son entourage, était quelqu’un de très connu dans le voisinage. Il avait un rêve. Il voulait partir en France pour y trouver du travail. Il disait souvent ne pas avoir de la chance dans la vie car il n’arrivait pas à trouver un emploi. Un mois à travailler dans un vidéoclub ne lui avait pas plu. “On allait partir ensemble à l’IVTB pour l’inscrire car il voulait apprendre un métier”, nous dit Nazmoon, qui n’arrête pas de pleurer la perte de cet être cher à qui elle se dévouait corps et âme. “Je lui donnais tout ce qu’il voulait”, dit-elle. Shezad se préparait à célébrer ses dix-huit ans, le 20 juin prochain. Il avait déjà fait part de son intention de faire une petite fête pour marquer “cet événement”.

“Il avait le coeur sur la main.Toujours là quand on avait besoin de lui, toujours avec le sourire, aimable et sympathique”, nous dit une de ses voisines qui le considérait comme un fils.

Depuis que la nouvelle s’est répandue, tôt mercredi matin, le jour où la famille a appris la triste nouvelle, toute la rue Lenepveu à Plaine Verte était en émoi. C’était la consternation. “Comment cela est arrivé, pourquoi ce si gentil garçon?”, s’interrogeaient ses proches voisins.

C’est vers 20h00 mardi dernier que Shezad quitté la maison. “Donnez-moi de l’argent. Je vais m’acheter un pain”, dit-il, ce soir-là, à ses parents. Ce fut ses dernières paroles. Des paroles qui résonnent encore et encore dans les oreilles de Nazmoon. “Il s’en est allé, il s’en est allé”, répète-t-elle, les mains tremblantes.

Depuis cinq mois, Shezad conduisait une motocyclette qu’il s’était offerte. “Il conduisait très bien. Il était très habile. Comment cet accident a pu se produire?”, nous dit sa mère entre deux sanglots. Shezad, pour diverses raisons, avait abandonné le collège alors qu’il était en Form III. “C’était son choix”, souligne sa mère. Depuis, il passait ses journées à la maison devant son ordinateur, sa passion.

Rester à la maison, c’était aussi l’occasion pour lui d’aider sa mère et de s’occuper de son père qui est invalide. Il ne se déplace qu’à l’aide de béquilles. “Il est parti”, clame son père.

La nuit du drame, Nazmoon s’est sentie mal en ne voyant pas rentrer son fils. “Ce n’était pas son habitude de rentrer tard ou alors de nous laisser ainsi sans nouvelles”, nous raconte-t-elle. Préssentant que quelque chose de grave était arrivé à son fils, elle tombe deux fois dans les pommes. “J’ai tout de suite douté qu’il était arrivé quelque chose à mon fils chéri”, ajoute Nazmoon. Elle commença les recherches, appella tout le monde, s’informa auprès de la police et des hôpitaux. Mais rien. Le supplice était terrible. Nazmoon ne trouvait pas le sommeil. Il était alors presque 23h00.

La famille Heerah était alors loin de se douter que le pire était déjà arrivé.

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