• Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement

Marclaine Antoine compte se rendre

segatier.jpg

Marclaine Antoine, la guitare à la main, fredonnant un air joyeux à l’époque des jours heureux

Le ségatier Marclaine Antoine ne veut pas être traqué comme un vulgaire criminel. Il envisage de se rendre à la police ce mardi. C’est ce qu’il nous a déclaré au téléphone mercredi dernier.

“Je compte me rendre à la police ce mardi car je ne veux plus me cacher. C’est un calvaire. Je n’en peux plus. Cette situation devient infernale”. C’est la déclaration que nous a faite le ségatier Marclaine Antoine lorsque nous l’avons contacté sur son cellulaire.

Depuis le 21 mai dernier, Marclaine Antoine est recherché par la police. À jeudi dernier, jour où nous mettions sous presse, l’artiste était toujours en cavale. La Cour l’avait condamné à un an d’emprisonnement et à une amende de Rs10 000. Il est accusé de possession illégale d’armes à feu et de possession d’objets volés. Il nie avoir été en possession d’objets volés. Il avait fait appel à la Commission de pourvoi en grâce mais son appel a été rejeté.

Marclaine Antoine, qui a connu un grand succès grâce à la chanson Bel Bato dans les années 80, n’est pas seulement un passionné de la musique, mais aussi un collectionneur d’antiquités. Sa maison est, en effet rempli d’objets d’antan, tels des ustensiles de cuisine et des instruments de musique de tous genres. C’est sa deuxième passion qui l’a entraîné dans de beaux draps. C’est lors d’une fouille chez lui que la police a trouvé des armes à feu.

“Ces armes sont très vieilles et ne servent plus à rien”, nous dit l’artiste. C’est son beau-père, M. Hardy, qui lui en a fait cadeau. “Mon beau-père connaissait ma passion pour les objets d’antan et c’est pour cela qu’il m’a ramené ces armes lors d’un voyage à Madagascar”.

Marclaine Antoine ne comprend toujours pas pourquoi il a été arrêté trois ans de cela et a dû passer quatre jours à la prison de Beau-Bassin, pour deux vieilles armes inutilisables et dont on ne trouve, dit-il, même plus les balles.

De nombreux artistes dont Ram Joganah, Bruno Raya, Micheline Virahsawmy et Sedley Assone se sont réunis le 21 mai dernier, au centre social Marie Reine de la Paix afin de protester contre cette “injustice”. Ils sont d’avis que Marclaine Antoine ne mérite pas la prison. Une pétition, signée par 150 artistes, a été remise dans ce sens au président de la République, au Premier ministre et au ministre de la Culture.

Ram Joganah, porte-parole des artistes, se dit “agacé par sa situation là cot ou pé trouve intellectuel pé déclare sans compran”. L’artiste est d’avis que le cas de son “vieil ami” doit être revu sur un plan humanitaire : “Li népli jeune. Line perdi so travail cinq ans de cela. Li ena ene zenfan pu soigné. Donne li service social pu faire. Li pa ene criminel”.

“Mon fils croit que je suis en voyage”

Patrick, le fils aîné de Marclaine Antoine, estime lui aussi que son père n’est pas un criminel : “Ces fusils faisaient partie de la collection d’antiquités de mon père. De plus, ces armes sont très vieilles et inutilisables”. Il ajoute qu’il est aussi très inquiet pour son petit frère de neuf ans, Marclaine Junior.

Marclaine se fait aussi un sang d’encre pour son fils :“Junior habite en ce moment chez sa mère et il croit que je suis en voyage. Je ne lui ai pas dit la vérité afin qu’il ne s’inquiète pas”.

Marclaine Antoine demande à ce qu’il puisse bénéficier du ‘Community Service Order’ (CSO). Le ‘Community Service Order Bill’ a été présenté à l’Assemblée nationale en 2002 par le ministre de la Sécurité sociale, Sam Lauthan. Selon le ministre, le CSO offre la chance aux auteurs de délits mineurs, condamnés à des peines ne dépassant pas deux ans, de ne pas aller en prison où le risque est grand qu’ils deviennent des récidivistes après avoir côtoyé les endurcis de l’univers carcéral.

“Je suis prêt à faire du travail social, mais je ne veux pas aller en prison”, soutient Marclaine Antoine. Il explique aussi que ses efforts pour promouvoir la musique à Maurice doivent être pris en considération. Marclaine Antoine est un ancien membre du conseil d’administration et il a été récemment élu au comité musical de la ‘Mauritius Society of Authors’ (MaSA). Il est d’ailleurs l’un des membres fondateurs de cet organisme qui est mandaté pour défendre les droits d’auteurs uniquement et qui n’intervient pas dans des cas criminels dans lesquels ses membres sont impliqués.

Marclaine Antoine a aussi retenu les services de Me Rama Valayden. Ce dernier, contacté mercredi dernier, nous a déclaré qu’il allait faire une déclaration officielle sur le cas de Marclaine Antoine ce samedi (Ndlr : hier).

Par ailleurs, le Premier ministre par intérim, Pravind Jugnauth, a déclaré à l’Assemblée nationale mardi dernier que le ségatier Marclaine Antoine doit se plier à la décision de la justice. Il a précisé que le président de la République ne peut intervenir dans cette affaire car le ségatier a été trouvé coupable pour les deux charges retenues contre lui.

Par Jenilaine Moonean et Jean Maire Gangaram

Archive: