Le couple princier, Letizia et Felipe, a conquis le peuple espagnol
Et la roturière a dit oui au prince. C’est l’heureux dénouement de l’histoire du prince Felipe d’Espagne et de la journaliste Letizia Ortiz qui se sont unis hier devant plus de 1400 invités en la cathédrale de la Almudena, en Espagne.
Magique. Féerique. Un mariage qui ressemble à une parenthèse de bonheur dans cette Madrid encore meurtrie et secouée par les récents attentats - qui ont fait 191 morts, après une série d’explosions - attribués à la mouvance Al- Quaida - dans quatre trains le 11 mars dernier.
Le mariage de l’année. Il y avait de tout. Des têtes couronnées, des princes, des princesses et des chefs d’État du monde entier. L’émotion était hier à son comble parmi les milliers d’Espagnols à qui ce mariage apportent un peu de bonheur, après un temps de deuil. Les cloches ont carillonné, la garde Royale s’était parée de ses plus beaux atours pour saluer les nouveaux mariés.
Depuis novembre dernier, les yeux ne sont braqués que sur eux. Ils ont hier franchi le pas. Pour le meilleur et pour le pire, ils se sont dit oui.
Pour la cérémonie d’hier, quelque 20 000 policiers et soldats avaient été déployés à Madrid pour s’assurer que la cérémonie religieuse se déroule sans anicroche.
Dans les rues, les photos et affiches arborent les visages du nouveau couple princier. Dans les magasins, porte-clés, assiettes et sacs avec les effigies de Felipe et de Letizia se vendent depuis plusieurs semaines déjà comme des petits pains.
Ceux qui habitent à proximité de la cathédrale n’ont pas hésité à faire payer l’accès à leurs terrasses à ceux curieux de voir de plus près, les mariés. Des milliers de passants ont aussi assisté à la procession du couple princier sur la route les menant à la cathédrale. L’Espagne a hier retrouvé le sourire et était fier de son prince et de sa princesse.
Elle n’est pas riche
L’union de l’héritier de la couronne d’Espagne et de la journaliste populaire est d’autant plus symbolique car elle relève d’un conte de fées moderne.
Elle, 31 ans, est une femme divorcéeet est fille d’une infirmère. Elle est indépendante, issue de la classe moyenne, n’a pas de fortune et est une journaliste vedette de la télévision en Espagne. Elle est étrangère aux castes d’armoiries et d’argent et, pourtant, la voilà qui entre par la grande porte dans la cour des grands.
Lui, 35 ans, c’est le prince des Asturies et futur roi d’Espagne et depuis ses fiançailles avec la journaliste, il est maintenant reconnu à travers l’Espagne comme un partisan de la raison du coeur plutôt que de la raison d’État.
Le choix de Felipe d’une jeune femme qui n’est pas issue de la grande bourgeoisie et qui n’a pas le sang bleu fait souffler un vent de modernité sur la monarchie et lui donne une image de proximité avec le peuple espagnol.
Mais tout ne fut pas si rose. Ce choix lui aurait pourtant valu un affrontement entre lui et ses parents, le roi Juan Carlos et son épouse la reine Sofia. Selon les auteurs de “Tu seras ma reine”, un roman de Paloma Garcia Pelayo et d’Angela Portero, Felipe aurait menacé de tout laisser tomber et de ne pas assurer la succession si cette union lui était refusée.
Mais malgré tout, le couple est depuis hier sur son petit nuage, un nuage qui fait rêver plus d’une jeune fille à travers le monde. Letizia a conquis le coeur de plus d’un.
Sa gentillesse, sa spontanéité et sa façon d’être ont suffi à conquérir le coeur de tous les Espagnols. Y a pas à dire, c’est la ‘Lady Di’ Espagnole.
Elle a passé tous les examens avec mention. Elle est passée sans transition du statut de journaliste vedette à celui de princesse dans tout le sens du terme. Letizia apprend son nouveau métier, serre les mains par dizaines d’affilée, troque ses pantalons contre des jupes et attache ses longs cheveux en savantes torsades. Elle devra se consacrer désormais à se préparer pour assumer son statut de future reine. La voilà partie pour être sous les feux de la rampe.