L’ex-CP Raj Dayal en Cour vendredi dernier. À l’arrière plan, l’avocat du Parquet, Iqbal Maghooa conversant avec l’inspecteur Daniel Monvoisin et l’ancien ACP Roger Lebon
L’ancien président de la République, Cassam Uteem, conseille à l’ex-Commissaire de Police, Raj Dayal, de parler s’il a des choses à dire.
“Je fais un appel à Raj Dayal pour qu’il dise ce qu’il a à dire au lieu de faire comprendre que si on l’arrêtait, il pourrait dévoiler certaines choses. C’est dans son intérêt de venir dire ce qu’il a dans le ventre”. C’est en ces termes que l’ancien président de la République s’est exprimé à 5-Plus en réaction aux propos de l’ex-CP qui a déclaré dans l’édition du ‘Defi-Plus’ du 8 mai dernier, qu’il “ne compte pas révéler les secrets d’État”, mais réserve “des surprises” à ceux qui veulent lui “nuire”.
Raj Dayal laisse entendre qu’il est détenteur d’informations qui pourraient se révéler dévastatrices pour certaines personnes. De sources policières, nous avons appris que l’ex-CP Raj Dayal serait convoqué aux Casernes centrales demain dans le cadre de l’affaire Deelchand. Raj Dayal s’est, jusqu’ici, refusé à tout commentaire même si la police a pu, dit-on, réunir un dossier en béton contre lui.
Il nous revient, de sources policières toujours, que l’ex-CP serait toutefois disposé à donner des informations déterminantes aux enquêteurs de l’ADSU sur l’attentat de la rue Gorah Issac perpétré dans la nuit du 26 octobre 1996 et qui avait fait trois morts. Raj Dayal assumait alors les fonctions de CP.
Nous avons aussi appris que l’ex-CP serait aussi disposé à révéler des informations sur son intention d’arrêter Toorab Bissessur et d’autres membres de l’escadron de la mort. Mais il aurait reçu des ordres en haut lieu pour ne pas le faire.
Dayal parle de complot
Lors de sa comparution en Cour intermédiaire vendredi dernier, dans le cadre du procès qui lui est intenté pour faux témoignages devant la commission Sik Yuen, Raj Dayal nous a déclaré à la suite d’une question sur l’affaire Deelchand que“plitar ki mo pu cozé pa pu kapav dire narnié aster la. Ene ta kitchoz ena pu dire. En tant et lieu ki mo pu cozé”.
L’ex-CP nie les allégations portées contre lui par Antoine Chetty, l’ex-bras droit du notaire Vinay Deelchand. Me Gayatree Dayal, dont les services ont été retenus par l’ex-CP, avait déclaré dans un communiqué que son client craignait un complot ourdi par des trafiquants de drogue et leurs complices contre sa personne.
Chetty allègue qu’en 1994, un complot visant à piéger Satish Nundlall en planquant de la drogue chez ce dernier a été tramé dans les locaux de la SMF par la bande à Deelchand. Raj Dayal aurait été au courant du complot.
Au cas où il serait interrogé demain, l’ex-CP pourrait être confronté à l’affaire Parvez Damree. Celui-ci lui avait écrit de la prison pour dénoncer Deelchand comme étant un trafiquant de drogue. Damree avait trouvé la mort par overdose après sa libération. Chetty allègue que Deelchand est responsable de la mort de Damree car c’est le notaire qui aurait donné l’ordre de lui injecter une forte dose d’héroïne pour faire croire à une overdose.
Raj Dayal pourrait aussi être interrogé sur les armes de la SMF qui auraient été utilisées pendant les émeutes de février 1999. Ces armes, dont des lance-flammes, devaient être détruites, mais on ne les a jamais retracées.