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Sonia Gandhi entre le conte de fées et la tragédie

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Sonia Gandhi : “Je ne me suis jamais sentie étrangère puisque je ne le suis pas. Je suis Indienne.”

Si son mari n’était pas mort dans des circonstances aussi dramatiques, Sonia Gandhi serait peut-être restée dans l’ombre.

Sonia Gandhi, née Sonia Maino, a créé la surprise deux semaines de cela en remportant les législatives indiennes. Elle surprend à nouveau cette semaine en annonçant qu’elle renonce au poste de Premier ministre. Elle accorde tout son soutien à Manmohan Singh, ancien ministre des Finances, pour que ce dernier assume le rôle de Premier ministre. Sonia Gandhi, une femme hors pair, a conquis l’Inde par son sourire, son courage, sa ténacité et sa persévérance.

C’est l’histoire d’une femme, veuve et mère, à qui la vie n’a pas toujours souri. Elle symbolise la femme battante. Sonia Gandhi est connue comme une femme dotée d’une forte personnalité, une femme courage.

Élevée dans une modeste famille catholique dans un village italien sur les rives d’un fleuve, Sonia Maino, maintenant Sonia Gandhi, est entrée dans l’histoire de l’Inde en 1968 en épousant Rajiv, le fils aîné de Indira Gandhi, qui devait accéder au poste de Premier ministre la même année. Depuis deux semaines, elle fait parler d’elle, déplace les foules, déchaîne les passions et provoque une tentative de suicide. Ils sont nombreux ceux qui ne digèrent pas le fait qu’elle a refusé d’accéder au poste de Premier ministre. On affirme qu’elle l’aurait fait pour des raisons de sécurité.

Aujourd’hui âgée de 57 ans, celle qui a vu le jour le 9 décembre 1946 devient ainsi le cinquième membre de la famille Nehru à prendre les rênes du Congrès. Les autres avant elle étaient : Motilal Nehru, Jawaharlal Nehru (Premier ministre de l’Inde de 1947 à 1964), Indira Gandhi (Premier ministre de 1968 à 1984, excepté de 1977 à 1980. Elle fut assassinée en 1984 par ses gardes du corps) et Rajiv Gandhi, Premier ministre de 1984 à 1989, assassiné par une bombe humaine au service des séparatistes tamouls du Sri Lanka.

Le coup de foudre

C’est dans un restaurant grec que le regard de Sonia croise celui de Rajiv. Cela se passe en 1968 en Angleterre. Celui qui va devenir le Premier ministre de l’Inde quelques années plus tard fait à ce moment-là des études à l’Université de Cambridge. Entre les deux, c’est le coup de foudre.

Bien qu’on affirme que les parents de Sonia étaient réticents devant cette union, les deux jeunes gens n’en ont fait qu’à leur tête. Leurs fiançailles ont duré trois ans. Le mariage a été célébré en février 1968 au cours d’une cérémonie simple le jour de ‘Vasant Panchami’, une fête indienne.

La cérémonie religieuse a lieu dans un jardin, rue ‘Safdarjang’, en Inde. Sonia est drapée dans un sari rose fait à partir du coton, le même qu’Indira a porté lors de son mariage. Un jour symbolique pour le couple Rajiv et Sonia car c’était à la même date qu’Indira Gandhi a épousé Feroze, l’homme de sa vie, des décennies plus tôt. Sonia donne naissance à deux enfants, Rahul (aujourd’hui âgé de 34 ans) et Priyanka (33 ans).

Au début, Sonia Gandhi s’intègre difficilement à la culture indienne. Elle n’aime ni la nourriture ni les vêtements orientaux. Dans les années 70, elle provoque même une polémique lorsque les journalistes la photographient portant une mini-jupe. Jusqu’à présent, bien qu’elle ait appris l’hindi, on dit qu’elle n’est toujours pas à l’aise dans cette langue.

Mais Sonia persévère. Au fil des années, ses habitudes changent. La voilà qui arbore le sari et adopte la religion hindoue. Parallèlement, une relation profonde se noue entre elle et Indira Gandhi, sa belle-mère.

C’est à la mort de celle-ci, en 1984, que Sonia, dont les origines italiennes lui ont donné des adversaires, devient une véritable citoyenne indienne.

À cette époque, Sonia se montre indifférente à la politique. Elle s’oppose même à son mari et menace de divorcer, ce dernier montrant trop d’intérêt, selon elle, pour la politique.

Rajiv Gandhi est alors pilote de ligne.

En 1980, il démissionne pour s’intéresser de plus près à la politique. Avec le temps, Sonia Gandhi finit par se faire une raison et décide d’épauler son mari dans sa nouvelle carrière.

Rajiv Gandhi se donne à fond dans la politique et devient, quelques années plus tard, Premier ministre de l’Inde - de 1984 à 1989. Tout va bien pour la petite famille.

Les malheurs de Sonia

Alors que tout va bien pour elle et sa famille, elle est frappée par la fatalité en 1991. Son mari est assassiné par une femme kamikaze alors qu’il effectue une visite à Chennai. Le monde de Sonia s’écroule.

Du coup, elle est propulsée sur la scène politique indienne. Elle décide très vite de se ressaisir pour le bien de ses deux enfants, Rahul et Priyanka. Sonia résistera pendant longtemps à des tentatives du Parti du Congrès qui la supplie de suivre les pas de son mari. Le parti recherchait une personnalité charismatique pour mener le parti au succès électoral. Mais Sonia refuse. Elle évitera pendant longtemps le monde de la politique.

Ce n’est qu’en 1998 qu’elle décide de s’impliquer dans les activités du Congrès. Mais ses efforts pour s’intégrer sont très vite éclipsés par la défaite humiliante du Congress face au BJP lors des élections de 1999. À l’époque, ses adversaires disaient que ses origines étrangères ont contribué à cette défaite.

Pourtant, Sonia est de plus en plus connue. On la compare souvent à sa belle-mère, de par sa capacité à attirer les foules.

En août 2000, elle devient grand-mère pour la première fois lorsque sa fille Priyanka lui donne un petit-fils. Sonia elle-même a indiqué dans une entrevue télévisée : “Je ne me suis jamais sentie étrangère puisque je ne le suis pas. Je suis Indienne”.

Sa campagne, cette année, a été amplifiée par l’entrée de son fils, Rahul, en tant que candidat. Sa fille Priyanka a également fait campagne énergétiquement pour elle. Comme pour assurer la dynastie Nehru-Gandhi.

En renonçant au poste de Premier ministre, Sonia Gandhi sort grandie. L’hindouïsme professe justement le renoncement. L’Italienne est désormais comparée au Mahatma.

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