Le Dr Sunil Gunness, chirurgicien cardiaque et directeur du ‘Cardiac Centre’ de Pamplemousses.
Les maladies liées à la pathologie vasculaire font rage à Maurice. Pourtant, les traitements pour soigner les artères et les veines bouchées ont été peu prescrites à Maurice par manque d’experts et de moyens d’exploration. Maintenant, les nouvelles technologies aident à sauver les malades.
Dans le cadre de la deuxième journée franco-mauricienne de pathologie vasculaire organisée la semaine dernière, plusieurs cardiologues, chirurgiens cardio-vasculaire, diabétologues et radiologues vasculaires se sont rencontrés dans le but de partager leurs connaissances scientifiques et médicales.
La pathologie vasculaire est un ensemble de différentes formes de maladies, notamment les maladies coronariennes qui entraînent un infarctus quand l’artère du coeur est bouchée. Quand le sang ne circule pas convenablement dans les membres inférieurs qui sont les jambes, les pieds, les molets et les cuisses, cela peut mener à l’amputation de ces membres. La non-circulation du sang au niveau du coeur jusqu’au cerveau peut, quant à elle, causer une attaque cérébrale.
Selon Pascal Desgranges, spécialiste français des maladies cardiovasculaires, “la cause de la pathologie vasculaire dans chacune des circonstances est due à la cigarette, au diabète et au cholestérol. Ces facteurs bouchent toutes les artères, entraînant ainsi une mauvaise circulation du sang dans le corps”.
La pathologie vasculaire est la première cause mortelle dans tous les pays développés, tels que les États-Unis et l’Europe. Selon Sunil Gunness, chirurgien cardiaque et directeur du ‘Cardiac Centre’ de Pamplemousses, “Maurice se trouve parmi les pays les plus affectés car 20% des Mauriciens sont diabétiques. En Europe, l’âge moyen des opérés est de 72 ans tandis qu’à Maurice, il est de 42 ans; donc, le problème est grave”.
Le chirurgien français n’est pas le seul à être alarmiste. “Le traitement au niveau de la pathologie vasculaire était peu pratiqué à Maurice et faute de moyens, on procédait souvent à des amputations”, affirme Sunil Gunness.
“Les sauver à temps”
Il pense, toutefois, que la situation à Maurice n’est pas désespérée. “Maintenant, grâce aux nouvelles technologies de dépistage de cette maladie, nous aurons de bons diagnostics et nous pourrons ainsi prévenir nos patients des risques de ces maladies et les sauver à temps”. En Europe, une échographie pour détecter le problème précis a été introduite tout dernièrement afin de faciliter la tâche des médecins.
Comparativement à ce qui est le cas dans d’autres pays, la pathologie vasculaire touche plus de femmes que d’hommes à Maurice. Normalement, ce sont les hommes qui meurent d’infarctus ou subissent des amputations car ils fument beaucoup. “Après leur ménopause, les femmes sont plus exposées à la pathologie vasculaire à cause d’une carence des ostrogènes ( absence d’une ou de plusieurs substances indispensables à l’organisme)”, explique Sunil Gunness.
Les risques d’amputation sont fréquents et cette maladie peut être mortelle, surtout si elle attaque le coeur et le cerveau. Les symptômes au niveau des membres inférieurs sont des douleurs intermittentes au niveau du mollet et du pied. En ce qui concerne l’attaque cérébrale, les victimes souffrent de vertige et de troubles visuels et mentaux.
Plusieurs mesures de prévention sont à adopter telles que les exercices physiques, une bonne alimentation et la lutte contre l’obésité, affirme Sunil Gunness. Il ajoute: “Je suis content du travail qu’abat le ministère de la Santé avec l’introduction de la caravane de Santé pour sensibiliser les gens et les informer des risques des facteurs qui entraînent la pathologie vasculaire”.