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Les Sandooram et les Ittoo refusent de croire au suicide

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Ramesh Sandooram et Hansee Ittoo

La réponse de Paul Bérenger à l’Assemblée nationale mardi dernier ne les a pas convaincus. Si la police dit qu’il n’y a pas eu de ‘foul play’ dans cette affaire, les Sandooram et les Ittoo, eux, rejettent la thèse du suicide.

Dix-huit mois se sont écoulés depuis le drame; les Sandooram et les Ittoo croient toujours que Ramesh Sandooram et Anshi Ittoo ont été agressés avant que leurs corps ne soient retrouvés dans le lac de Bassin-Blanc. Les deux amoureux étaient portés manquants quelques jours plus tôt.

Ramesh Sandooram, 37 ans, marié et père d’une fillette âgée aujourd’hui de huit ans, entretenait une relation amoureuse avec Hansee Ittoo qui était âgée de 17 ans. Elle allait fêter ses 19 ans le 19 août prochain. Les proches des deux victimes attendent que les coupables soient arrêtés par la police.

Rajkoomaree, la mère du défunt, veut que “sa crime la bisin élucidé ene jour même si bisin atane plis ki dix ans”. Daya Ittoo, le père d’Hansee, explique pour sa part que “ti a bon gagne bane coupables la car impossib zot ine suicidé car ti ena traces blessures lor zot ”.

Ces deux familles sont à jamais marquées par ce drame. Ghowtansing Sandooram, le père de Ramesh, nous dit que sa petite-fille Devyiam demande toujours où est son père même si elle est chouchoutée par ses oncles.

Chez les Ittoo, c’est Rani, la mère d’Hansee, qui est la plus marquée. L’époux raconte qu’au mois de novembre de l’année dernière, soit une année après le terrible drame, son épouse avait été hospitalisée et que ce fut encore le cas en février, cette année. Il précise que sa famille est détruite : “Pas pé kapav vive couma bisin”.

Pourtant, à l’Assemblée nationale mardi dernier, Paul Bérenger a déclaré, suite à une question de Siddick Chady, que l’enquête policière n’avait pas conclu à un ‘foul play’ et que le dossier dans cette affaire était actuellement chez le Directeur des poursuites publiques (DPP).

Dans sa réponse dans le sillage de l’affaire Deelchand, le Premier ministre a aussi soutenu que le CP lui a donné l’assurance que l’enquête serait rouverte si la police se retrouvait en présence de nouveaux éléments.

À ce sujet, Ghowtansing Sandooram s’est rendu de son propre chef aux Casernes centrales mercredi dernier. Il voulait savoir pourquoi la police a trouvé qu’il n’y avait pas ‘foul play’ et pourquoi le dossier relatif à cette affaire a été soumis au DPP. “L’un des enquêteurs m’a dit que l’enquête n’est pas terminée”, dit-il.

Ghowtansing dit qu’à aucun moment la police n’est venue interroger un des membres de sa famille sur un éventuel lien entre la mort de son fils et la bande à Deelchand.

Zones d’ombre

Plusieurs points demeurent toutefois non élucidés dans cette affaire, notamment l’absence d’eau dans les poumons des deux cadavres et la disparition du deuxième portable de Ramesh portant le numéro 727-2360 – portable de la marque Nokia qui est doté d’un appareil-photo et qui aurait pu être utilisé pour prendre un cliché susceptible d’aider l’enquête.

De surcroît, à l’époque, nous avions appris que les deux disparus n’étaient pas morts à l’endroit où leurs cadavres avaient été repêchés.

Les proches de Ramesh s’interrogent également sur les raisons qui ont motivé l’appel de Ramesh à Sachin Padaruth, son meilleur ami, et non pas à son frère Sunil, un policier, alors qu’il avait dit avoir eu des problèmes avec deux personnes. Lors des trois appels, il n’a donné aucun détail à son ami.

Autre interrogation : pourquoi Ramesh - qui avait déclaré à Sachin qu’il avait des problèmes avec deux personnes - s’est-il arrêté à Bassin-Blanc alors qu’à quelques kilomètres, il y a le poste de police à Chemin-Grenier ? On s’étonne que la police n’ait pas objecté, à l’époque, à la crémation des dépouilles.

Les Sandooram sont sceptiques. Ce sentiment s’explique par une série de questions qu’ils se posent et qui, selon eux, demeurent sans réponses.

Les proches de Ramesh déplorent aussi que le changement au niveau des enquêteurs n’a rien apporté de concret à l’enquête. Dans un premier temps l’enquête avait été confiée aux limiers de la Criminal Investigation Division (CID) du Sud mais, par la suite, elle fut reprise pas ceux de la CCID.

Trois appels de détresse

Les proches de Ramesh se demandent aussi à qui profite la mort de Ramesh et de Hansee. Ils sont formels : il y a eu meurtre, mais ils se demandent pourquoi. Selon leurs dires, Ramesh n’avait pas contracté une assurance vie, ni n’avait-il d’ennemis.

Une autre question reste posée : Qui a averti la police le jour de la découverte des cadavres flottant dans le lac de Bassin-Blanc ? Les proches de Ramesh se demandent aussi si la police a pu mettre la main sur les deux gardiens de chasse qui auraient vu une voiture, avec à son bord des hommes encagoulés, poursuivre celle de Ramesh alors que ce dernier était scotché à son portable.

Le lundi 11 novembre 2003, l’‘Information Room’ de la police reçoit un appel signalant la disparition de Ramesh Sandooram et de Hansee Ittoo. Trois jours après, soit le jeudi 14 novembre, les corps des deux disparus remontent à la surface du lac de Bassin-Blanc. Avant d’être porté manquant en compagnie de sa jeune maîtresse, Ramesh a fait trois appels de détresse à son ami Sachin Padaruth. Ramesh lui a demandé de le rejoindre à Bassin-Blanc car il avait des problèmes avec deux individus. Mais quand Sachin, en compagnie d’autres personnes, est arrivé sur place, il n’y avait aucune trace de Ramesh. Ils n’ont vu que son 4x4 immatriculé EK 65 qu’il venait d’acheter un mois plus tôt.

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