Arun Kumar Nunkoo, assis, le dos contre le mur de sa chambre, montrant ses jambes et ses pieds arqués.
Ils crient à l’injustice et sont révoltés. Eux, ce sont les parents de Arun Kumar Nunkoo, un jeune handicapé habitant Veerasawmy Road à Cottage, qui n’arrivent pas à comprendre pourquoi leur fils est privé de pension depuis le mois d’août de l’année dernière alors que sa maladie l’a rendu invalide.
Arun Kumar a commencé à toucher une ‘Basic Invalidity Pension’ du gouvernement dès sa naissance à cause de son handicap. Ayant des difficultés à s’adapter à la situation dans une école primaire conventionnelle, il fréquente, explique sa mère, une école spécialisée pour enfants handicapés dans le Nord.
Mais voilà que depuis août dernier, Arun Kumar ne reçoit pas son allocation. Le dernier paiement a été effectué le même mois. “Mon fils est sans pension depuis plus de huit mois”, raconte la mère.
Arun Kumar Nunkoo, 15 ans, souffre d’une malformation au niveau des jambes et des pieds depuis sa naissance. Selon ses parents, cette difformité, sur une longue durée, mène à la perte progressive des muscles.
Arun Kumar, explique sa mère, ne marche pas comme les autres jeunes de son âge car ses épaules et ses bras tendent à recourber maladroitement vers l’arrière pendant la marche alors que son ventre bombe à cause d’une faiblesse des muscles abdominaux. Arun Kumar a aussi les cuisses maigres et faibles.
La faiblesse fait que ses jambes s’arquent et ses orteils se rétractent. Sa mère, Poonima, 33 ans, explique aussi que les genoux d’Arun plient vers l’arrière sous le poids de son tronc et que son tendon d’Achille se raccourcit aussi pendant la marche.
Ce qui l’oblige à marcher sur la pointe des pieds. Il a subi cinq opérations chirurgicales depuis sa naissance. “Nous l’aidons autant que possible à être aussi actif et heureux et à s’adapter au fur et à mesure que ses capacités diminuent”, nous dit la mère. Car “les médecins nous ont dit qu’il ne va pas perdre complètement l’usage de ses jambes”, ajoute-t-elle.
Appel devant le ‘Medical Board’
La mère d’Arun Kumar, dont l’époux, Hemant Kumar, 34 ans, est maçon, affirme qu’elle connaît des fins de mois difficiles car elle a aussi à subvenir aux besoins de trois autres filles respectivement âgées de 14, 10 et 6 ans.
Arun Kumar a reçu une lettre de Mme S.A. Appadoo, la secrétaire du ‘Medical Tribunal’, le 12 avril dernier, lui informant que son appel devant cette instance pour que sa pension soit renouvelée a été rejeté. Il s’était présenté le 13 janvier dernier devant un ‘Medical Board’ à Piton. “C’est une injustice”, s’écrie Devadassen Jotun, son grand-père.
Interrogé sur le cas d’Arun Kumar (Ndlr : nous voulons connaître les raisons qui ont motivé le ‘Medical Board’ de Piton à priver ce garçon de sa pension. Nous voulons aussi savoir pourquoi l’appel de ce dernier a été rejeté par le ‘Medical Tribunal’), l’un des préposés affectés au bureau du commissaire du ministère de la Sécurité sociale nous a déclaré que ce cas a été référé, suite à nos questions, au ‘Medical Director’ dudit ministère.
Notre interlocuteur ajoute que le ‘Medical Director’ soumettra un rapport au ministère bientôt.
Le préposé du bureau du commissaire de la Sécurité sociale explique aussi que les parents d’Arun Kumar Nunkoo pourront, s’ils le veulent, faire une autre demande pour une ‘Basic Invalidity Pension’ au mois de juillet, comme le préconise la loi.