Jack Bizlall
La fraude, la corruption, le blanchiment d’argent sont des fléaux qu’ils combattent. De par leur métier et leur engagement social, Jack Bizlall, Rajah Bhadain, Indira Manrakhan, Roshi Bhadain et d’autres ont été amenés à voir de près l’ampleur de ces plaies qui minent Maurice. Ils montrent du doigt les institutions publiques, le gouvernement, le secteur privé.
“Il y un réseau à Maurice qui vampirise les ressources du pays à travers la fraude, la corruption et le blanchiment d’argent”. C’est l’avis que Jack Bizlall a exprimé hier lors d’un forum débat sur la fraude et la corruption organisé par le Groupe d’action anti-corruption. Pour justifier ses propos, le syndicaliste, également un des organisateurs du forum, a cité les affaires Air Mauritius et MCB/NPF, les réseaux mafieux entre les banques, les entreprises du secteur privé, les institutions de l’État, les politiciens.
L’autre organisateur, Rajah Bhadain, a fustigé les institutions étatiques et paraétatiques, particulièrement la CWA. “S’il y a un cas où une commission d’enquête a démontré l’échec de la classe politique, c’est bien l’affaire de détournement de fonds à la CWA”. Pour lui, ce n’est pas la peine de compter sur les politiciens dans le combat contre fraude et la corruption. “Il faut une volonté citoyenne”, dit-il.
Pas d’interférence politique dans les institutions censées lutter contre la corruption. C’est ce que souhaitent Indira Manrakhan et Roshi Bhadain, respectivement ex-directrice de l’ECO et ex-directeur des enquêtes de l’ICAC. Indira Manrakhan a également évoqué sa mise à pied: “Ce n’est pas parce que j’étais partisane, comme l’a dit le gouvernement, mais parce qu’un gros bonnet du secteur privé était dans de sales draps”. Roshi Bhadain a, pour sa part, critiqué “la faillite des comités censés servir de garde-fou à l’ICAC”, notamment quand il a été limogé.
Les journalistes Harish Chundunsingh et Henry Marimootoo ainsi que d’autres personnes qui s’intéressent au dossier sont aussi intervenus durant ce forum débat. À chacun de tirer ses propres réflexions.
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Bizlall et Bhadain v/s Beekarry : le combat continue
“J’ai tout dit à la police et maintenant, c’est à elle de faire son travail”, a déclaré Roshi Bhadain. Lundi dernier, il a fait à la CCID une déposition dans laquelle il a confirmé les allégations faites par Jack Bizlall contre Navin Beekarry. Les deux affirment que le chef de la brigade anti-corruption est mêlé à une affaire de blanchiment d’argent dans le cadre de la vente de sa voiture et qu’il a bénéficié d’une gratification à l’achat de sa nouvelle voiture. Jack Bizlall compte également faire circuler une pétition nationale bientôt pour demander la démission de Navin Beekarry de l’ICAC.