Suresh Dawaking réclame toujours justice pour le meurtre de son épouse Roshnee, morte asphyxiée.
Suresh Dawaking est révolté. Selon lui, le Parquet a mal fait son travail dans le procès intenté à Subash Babooram, le présumé cerveau de l’assassinat de son épouse et qui a été acquitté mardi : “Je vais demander au Directeur des poursuites publiques (DPP) de faire appel du jugement”.
Suresh Dawaking remet en cause ce qu’il appelle le peu d’intérêt qu’ont porté les avocats du Parquet à cette affaire après l’acquittement de Subash Babooram : “Si les avocats du Parquet avaient fait leur travail comme il le fallait, le magistrat Ohsan-Bellepeau n’aurait pas dit, dans son jugement, que la poursuite n’a pu établir la culpabilité de Babooram”.
Subash Babooram a été acquitté mardi dernier alors qu’il était accusé d’avoir donné des instructions, en mars 93, à Lindsay Baya et à Ghislaine Sagor de séquestrer et d’assassiner Roshnee Dawaking, sa belle-soeur, dans la demeure de celle-ci à Sodnac.
Subash Babooram avait retenu les services de Me Rex Stephen.
Les Dawaking de Quatre-Bornes et les Babooram de Curepipe sont parentés. Subash Babooram, 54 ans, a épousé Saloni, 52 ans, la soeur de feu Roshnee Dawaking. Celle-ci était âgée de 41 ans au moment du drame.
Les larmes scintillent dans les yeux de Suresh Dawaking, l’époux de Roshnee. Il avoue ne pas être satisfait du jugement du magistrat Jean Christophe Ohsan-Bellepeau qui a acquitté le suspect Subash Babooram : “Je suis en colère et découragé contre la justice”.
Expert-comptable de profession, Suresh Dawaking, 62 ans, soutient que le meurtre de son épouse a détruit sa famille : “Ma fille, qui vit en Espagne, ne veut plus rentrer au pays alors que mon fils est toujours traumatisé par le meurtre de sa mère”. Et de poursuivre : “Nous sommes tous animés d’un sentiment de révolte”.
Crime commandité
Tout a commencé en 1992. Suresh avait, à l’époque, demandé à son beau-frère, Subash, de ne plus venir chez lui car, dit-il, ce dernier harcelait sexuellement son épouse, Roshnee : “Il harcelait sexuellement mon épouse. Une fois, il était venu chez moi pendant mon absence”.
Subash Babooram nie cette allégation. (voir hors-texte)
Subash aurait alors réagi violemment à cette demande.
Le corps de Roshnee Dawaking est découvert sans vie dans les escaliers de sa demeure le 23 mars 93. Elle était morte asphyxiée.
Un voisin affirme avoir aperçu Subash Babooram dans les environs de la maison des Dawaking le jour du crime. Plusieurs personnes affirment, elles aussi, avoir vu Subash Babooram à Sodnac le jour du drame.
Subash Babooram est arrêté le jour des funérailles de la victime. Lors de l’enquête policière, deux autres personnes sont arrêtées : Lindsay Baya et Ghislaine Sagor. Subash Babooram est soupçonné d’être le présumé cerveau de cette affaire.
Il est accusé d’avoir donné des instructions à Lindsay Baya et à Ghislaine Sagor de séquestrer et d’assassiner sa belle-soeur Roshnee. Les deux suspects affirment avoir été payés par Subash Babooram pour tuer Roshnee Dawaking.
À l’issue de l’enquête policière, les enquêteurs conclurent que le crime avait été commandité par Subash Babooram. Lindsay Baya et Ghislaine Sagor furent condamnés à trois années de servitude pénale.
Le procès intenté à Subash Babooram a connu de nombreux renvois après l’appel de l’affaire en Cour suprême le 2 avril 1993.
Dans une lettre en date du 11 mars 99 adressée à Razack Peeroo, ministre de la Justice d’alors, Suresh Dawaking demanda qu’il fût donné à l’affaire l’attention voulue.
Le ‘Master and Registrar’ lui répondit : “In reply to your letter dated 11th March 1999 and addressed to the Honourable Attorney General, and now directed to me, I have to inform you that consideration has been given to your predicaments, and His Honour, the President of the Intermediate Court, has been requested to pay particular attention for a quick despatch of the above case”.
Un nouveau procès en 2002
Mais coup de théâtre dans l’affaire. Le présumé commanditaire de l’agression mortelle de Roshnee Dawaking eut droit à un nouveau procès. C’est ce qu’avait décidé la magistrate Rita Teelock le 9 octobre 2002.
Poursuivi en Cour intermédiaire pour avoir donné des instructions à deux personnes de séquestrer et d’infliger des coups et blessures qui ont entraîné la mort de sa belle-soeur, sans intention de tuer, Subash Babooram a dû retourner en Cour pour un nouveau procès.
La magistrate avait établi, lors de l’audience du 9 octobre 2002, qu’il y avait eu un abus de procédures dans le procès contre Subash Babooram.
Le procès a connu depuis plusieurs renvois.
L’acte d’accusation était cependant resté le même.