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Le Mauricien Gua ou Tintin en Afrique

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Stephan entouré de ses parents, sa mère Marie Thérèse et son père, Georges, le jour de son retour.

“Stephan au Kenya, Stephan au Mozambique, Stephan au Sénégal”. Cela pourrait faire l’objet d’une série de bouquins qui conteraient les aventures de notre “Tintin National”.

Beaucoup de Mauriciens ont pu suivre la traversée de Stephan Gua de 13 pays de l’Afrique sur les ondes de la MBC radio où il intervenait régulièrement pour raconter ses aventures.

Il est rentré au pays le 30 avril dernier. Il avait commencé son aventure le 10 décembre 2003.

C’est son sponsor, maintenant un peu sa petite famille, Nestlé Ltd, qui a rendu l’aventure de Stephan possible. Les usines de Nestlé à travers les pays d’Afrique l’ont accueilli.

Nestlé avait mis à sa disposition l’Internet dans ses différentes usines pour qu’il puisse correspondre avec ses parents. “Stephan avait un projet en tête. Il nous avait convaincu lorsqu’il nous avait parlé de son rêve”, dit Georges Hoffmann, le directeur général de Nestlé.

Un autre projet de Nestlé, c’est d’aider Stephan à publier les moments forts de son aventure à travers un carnet de route: “Le carnet de route de Stephan”, qui, peut-être, fera rêver plus d’un.

Le jeune homme de 27 ans avait rendu public son rêve il y a quatre mois de cela. C’était son rêve fou; son rêve africain. C’est à la suite d’un article de 5-Plus en décembre dernier que Nestlé Ltd l’avait contacté pour lui proposer de le sponsoriser.

Ce projet , il l’a réalisé; son pari, il l’a réussi, le défi il l’a relevé. Avec plein de souvenirs dans la tête. Depuis, il se remet peu à peu de ses émotions.

Émotion. C’est le mot qui décrit le mieux le sentiment que ressent Stephan, ce graphiste illustrateur de Tranquebar, Port-Louis : “Je ne garde que de bons souvenirs de l’Afrique”. Physiquement, il n’est plus le même. Il a perdu quelques kilos, résultat de ses nombreux déplacements à travers la brousse africaine.

La casquette vissée sur la tête, un polo, il présente les caractéristiques du parfait aventurier. Des aventures, il en connaît maintenant un rayon. Dormir sous une tente, accomplir les gestes de premier secours et marcher. Il a beaucoup appris.

Il revient maintenant avec une pêche d’enfer et un moral d’acier. Aux jeunes qui ont des rêves, il a ceci à dire: “Vivez vos rêves. Tous les rêves méritent d’être réalisés”.

Un nouveau Stephan

Mentalement, il se dit aussi différent: “Je suis un nouveau Stephan”. Quatre mois d’expéditions, de découvertes, de surprises, à pied ou en faisant de l’auto-stop, sous sa tente en compagnie de sa guitare, c’est un nouvel homme qui a une nouvelle vision du monde et une nouvelle façon de penser.

La misère, des cultures différentes, le sida, la prostitution, le taux de chômage, des orphelins sans personne pour s’occuper d’eux, des langues et des dialectes qu’il ne connaissait pas (le swahili et le chéchéwa qu’il maîtrise un peu maintenant), une nouvelle cuisine (notamment un jus de fruit qu’il a beaucoup aimé), le climat tantôt trop chaud, tantôt trop froid et les animaux de la savane furent son quotidien au fur et à mesure qu’il traversait les différents pays de l’Afrique.

De l’Afrique du Sud au Mozambique, en passant par le Zimbabwe, le Kenya, le Sénégal ou encore le Malawi, c’était l’émerveillement. “J’ai été charmé par la beauté du lac de Malawi. C’est magnifique”, dit-il.

Notre jeune aventurier, les yeux pétillants, ne croit pas que son voyage est fini, mais en même temps il est heureux d’être de retour chez lui, de retrouver son lit, sa maison, sa famille.

Des anecdotes, il en a plein: “Les fêtes de fin d’année sous le ciel de l’Afrique, cela change. C’est rudimentaire et à la fois conviviale. Une veillée mortuaire à l’allure d’une kermesse, avec des chants et des danses et les proches qui arborent un T-shirt à l’éffigie du défunt. Ce sont des expériences dont je me souviendrai toute ma vie”.

Chez lui à Tranquebar, c’est le soulagement. “Je suis content qu’il soit retourné entier”, nous dit son grand frère, Christian. “Je suis confiante qu’il pourra maintenant affronter les difficultés de la vie après tout ce qu’il a vécu”, nous dit pour sa part sa mère, Marie-Thérèse.

Des difficultés

Des obstacles, il en a aussi connu. Les difficultés à chaque passage de frontière, les risques de maladie, les problèmes de transport, les pays en guerre à éviter, les moments d’angoisse, d’appréhension et de découragement, la peur de se faire détrousser sont, entre autres, des problèmes auxquels Stephan a eu à faire face. “Il y a même eu un moment où je voulais retourner au pays. C’était l’environnement et les circonstances du moment qui m’avaient fait douter”.

Il y a aussi ces images qui lui resteront à jamais gravées dans la mémoire. Le choc, un pincement au coeur : la misère des Africains l’émeut. Des enfants qui mendient, des conditions de vie déplorables : “La misère est presque partout. Je me souviens d’un groupe d’enfants que j’ai rencontrés sur mon chemin. C’était des enfants qui mendiaient. Je leur ai donné des biscuits et ils les ont partagés entre eux. Cela m’a beaucoup touché”.

Il y a eu, heureusement, d’autres moments plus gais: “Ce voyage a aussi été l’occasion de beaucoup de rencontres. J’ai partagé durant les premiers jours de mon expédition un 4x4 avec un Français, Jelani, qui, lui aussi, faisait la traversée de quelques pays africains. J’ai pu aussi rencontrer la famille du grand footballeur Roger Milla”.

Les projets de Stephan pour le futur: “Peut-être découvrir d’autres horizons mais pas tout de suite. Maintenant, je dois recommencer à vivre et retrouver du travail car j’ai épuisé mes économies”.

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