Les hommes aussi ont des droits. C’est ce qui a motivé Parmanand à aller porter plainte à la ‘Sex Discrimination Division’ de la commission nationale des Droits de l’homme contre la municipalité de Quatre-Bornes.
Il a été victime, selon lui, d’une discrimination sexuelle après avoir été exclu d’un cours d’aérobic auquel il était le seul homme inscrit.
Les faits remontent au mois de novembre de l’année dernière. À la suite d’un avis de presse émanant de la municipalité de Quatre-Bornes, Parnanand, 39 ans, formateur en gestion et comptabilité, s’inscrit à un cours d’aérobic que la municipalité de Quatre-Bornes propose, à partir de février de cette année.
Des cours de thai chee et de yoga étaient aussi proposés à tous les citadins indistinctement.
La municipalité de Quatre-Bornes invite par la même occasion les intéressés à s’inscrire.
Parmanand, marié et père de deux enfants et citadin de Quatre-Bornes, raconte qu’il s’est inscrit à un cours d’aérobic parce qu’il estimait qu’il avait pris du poids et avait grand besoin d’exercice physique.
C’est ainsi que le 12 janvier de cette année, il reçoit une lettre du ‘Chief Welfare Officer’ (CWO), M. Narainen. Parmanand précise que dans ladite lettre, le CWO avait pris le soin de rayer la partie ‘Miss’ et ‘Mrs’. Ce qui démontre, selon Parmanand, que le CWO savait qu’il y avait un homme parmi les inscrits au cours d’aérobic.
Dans ladite lettre, le CWO, M. Narainen, écrit : “We refer to your application to the above-mentionned course (Ndlr : cours d’aérobic), we have the pleasure to invite you for the first session which will be held on Monday 02/02/04 at Le Pavillon at 16h00”. La lettre fait aussi mention de “please make it a must to attend, otherwise we shall consider that you are no longer interested”.
Au jour-J, Parmanand s’est rendu au cours d’aérobic.
Parmanand est cependant étonné par l’attitude de la monitrice : “Elle m’a demandé si j’étais venu pour les cours. Je lui ai répondu affirmativement. C’est alors qu’elle m’a demandé ma lettre car elle croyait que c’était une femme qui allait se présenter”.
Parmanand soutient que la monitrice voulait aussi récupérer sa lettre mais il a refusé, estimant que la lettre lui avait été adressée personnellement. Il ajoute qu’il n’y a pas eu de cours pratiques ce jour-là car la monitrice avait fait les éloges de l’aérobic et déploré le manque de matériel pour les cours.
L’habitant de la ville des Fleurs explique qu’il y avait une autre monitrice le lundi suivant : “Elle m’avait permis de suivre les cours”.
Mais lorsqu’il s’est présenté pour la troisième session d’aérobic, soit le lundi 23 février dernier, la même monitrice lui a refusé l’accès à l’endroit indiqué pour le cours, suivant des consignes reçues de la municipalité après une plainte de la première monitrice qui n’avait pas apprécié la présence d’un homme.
Nous avons essayé d’avoir une déclaration de cette dernière mais en vain.
Le lendemain, Parmanand reçoit une lettre du CWO. Ce dernier l’informe officiellement qu’il ne pourra plus suivre le cours d’aérobic : “We refer to your application to follow the above course (Ndlr : cours d’aérobic) we hereby inform you that being the only male applicant registered for the above, we have decided that the said course be reserved for the female applicants only. We therefore apologize for any inconvenience”.
Attitude sexiste
Estimant que c’est une attitude sexiste et discriminatoire, Parmanand écrit au CWO deux jours après : “I do not agree to be deprived of my right as a consequence of a sexist attitude from a narrowminded instrutor”. Et de poursuivre : “Why should I deprive myself of an activity if any other males are not participating ? How does my presence cause prejudice to the other participants ? Have I (been accused to have) acted/behaved unsocially towards the other participants ?”.
Contacté, le CWO, M. Narainen, nous a fait la déclaration suivante : “Nous organisons des cours chaque année. Il y a eu 700 demandes cette année. Nous n’avons pas remarqué qu’il y avait le nom d’un homme parmi ceux qui avaient fait une demande pour le cours d’aérobic”. Et de poursuivre : “J’ai demandé au monsieur de ‘step down’ cette année car ce sont les femmes qui optent pour ce type de cours chaque année et je lui ai proposé de faire du thai chee”. Il ajoute que c’est pour cette raison qu’il lui avait envoyé une lettre officiellement.
Le CWO précise que ce dernier avait accepté et qu’il ne comprend pas pourquoi il est allé déposer devant la commission des Droits de l’homme. Parmanand explique qu’il a porté plainte sur une question de principe.
Mécontent de l’attitude de la municipalité de Quatre-Bornes, Parmanand a aussi écrit à la commission des Droits de l’homme car il estime que “les hommes aussi ont des droits”. Il trouve qu’il a été victime d’une “attitude sexuellement discriminatoire alors que dans le privé hommes et femmes font l’aérobic ensemble”.
Parmanand a déposé devant la ‘Sex Discrimination Division’ le 20 avril dernier.
Nous avons appris qu’à la ‘Sex Discrimination Division’, cette affaire est prise au sérieux d’autant plus que Parmanand est le premier homme à venir déposer une plainte pour discrimination sexuelle. Nous avons aussi appris, cependant, que l’enquête demeure confidentielle.
Les conclusions seront toutefois rendues publiques.