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Les musulmans et les tamouls ont mal au coeur

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L’analyse du Dr Uteem démontre une prévalence des maladies cardiovasculaires chez les tamouls et les musulmans.

Vous faites partie des communautés musulmane et tamoule? Alors vous avez intérêt à être doublement vigilants. Pourquoi? Parce que vous êtes génétiquement plus enclins à avoir une maladie cardiovasculaire que les autres communautés.

Une analyse continue est menée depuis 1998 par le cardiologue Oomar Uteem et deux de ses collègues à partir des patients de la Cardiac Unit.

De 1998 à 2003, 5000 patients qui souffrent d’une maladie coronarienne, variante de la maladie cardiovasculaire qui touche les artères coronaires en particulier, y ont subi une angiographie, test qui permet de voir si l’artère est bouchée. 1/3 des patients a été traité médicalement, 1/3 a eu les artères dilatées à travers une angioplastie - l’introduction d’une sonde dans l’artère pour la déboucher - et 1/3 a été opéré.

L’analyse va plus loin et démontre que maladies cardiovasculaires/coronariennes et ethnicité sont liées, surtout chez les musulmans et les tamouls.

18% de la population est musulmane et 6% tamoule. Cependant, parmi les patients du Cardiac Centre qui ont subi une angiographie, 33% (environ 1700) sont musulmans et 11% (550) sont tamouls.

Pour le Dr Uteem, c’est énorme: “Le pourcentage de ces patients est énorme. À la Cardiac Unit ils représentent le double de ce qu’ils représentent en termes de population à Maurice. Ces deux groupes sont particulièrement touchés par les maladies coronariennes”.

Qu’est-ce qui explique cela? “Il y a des facteurs héréditaires, génétiques qui font que ce genre de maladie est plus présent chez des personnes des communautés ou d’origine musulmane et tamoule”, explique le Dr Uteem. Comment? “C’est difficile à dire”. C’est justement pour cela que le Dr Uteem revient depuis cinq ans avec la même proposition: “Il faut un protocole d’étude génétique et une législation adéquate pour étudier les gènes pour comprendre comment les maladies sont liées à la génétique”.

Les Mauriciens, population à haut risque

Il y a évidemment le facteur nutritionnel et l’hygiène de vie qui jouent aussi un rôle dans la prévalence des maladies cardiovasculaires parmi ces deux communautés.

“C’est vrai que les musulmans mangent beaucoup de viande rouge, du briani, etc. Pour les tamouls c’est d’autres, plats pas forcément meilleurs pour la santé”, soutient Oomar Uteem.

Mais attention, ce n’est pas le mode alimentaire de ces deux sous-groupes seulement qui est à surveiller mais celui de la majorité des Mauriciens : “À Maurice, nous prenons ce qu’il y a de plus bon au goût mais de plus néfaste à la santé”.

Si à Maurice les communautés musulmane et tamoule ont intérêt à être doublement vigilantes, les autres ne doivent pas dormir sur leurs deux oreilles.

Selon l’analyse du Dr Uteem et de ses collègues, 50% des Mauriciens vont mourir d’une maladie coronarienne : “Il y a trois facteurs contre lesquels on ne peut rien faire, l’âge, le sexe - la femme est protégée jusqu’à la ménopause - et l’obésité. Il y a des facteurs contre lesquels on peut agir dans une certaine mesure: le diabète sucré, l’hypertension, le cholestérol. Il y a également l’alimentation, la cigarette, l’alcool, la sédentarité et le stress sur lesquels on peut agir”.

Mais ce n’est pas tout, nous prévient le Dr Uteem: “Il faut intensifier les campagnes de sensibilisation et de prévention”.

On devrait également trouver des moyens pour obliger les gens à se faire examiner plus jeunes : “Cela permettrait de dépister les maladies très tôt et de faire un suivi”.

Dick Ng Sui Wa, le président du board du Cardiac Centre, est aussi d’avis qu’il faut continuer à accentuer les campagnes de prévention et de dépistage:

“L’analyse d’Oomar Uteem et d’autres cardiologues nous permet d’avoir des statistiques, d’analyser le problème et de prendre les mesures qui s’imposent”. Il salue l’effort du ministère de la Santé qui a pris plusieurs initiatives dans ce sens, notamment à travers la Caravane de la santé.

Le président du board du Cardiac Centre n’est pas surpris par les résultats des cardiologues concernant l’ethnicité. Pour lui, les musulmans et les tamouls sont les plus touchés parce qu’ils ont une vie plus facile et plus comfortable que leurs ancêtres: “Il y a le manque d’exercice et une alimentation beaucoup trop riche”.

Dick Ng Sui Wa reconnaît tout de même que les maladies cardiovasculaires sont également très présentes dans d’autres communautés. “C’est un poids énorme dans le budget du ministère de la santé, sans compter la perte en heures de travail, en coût de productivité et en vies humaines”.

Donc, si vous voulez sauver votre vie et votre pays, ayez une bonne hygiène de vie et allez vous faire examiner.

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