Un malheur ne vient jamais seul. Le 16 avril dernier, Keerin Beejadhur - née Juddoo et établie en Angleterre - ramène le corps de son jeune frère, Survesh Juddoo, tué dans un accident de la route à Londres et voilà que sur le même vol, elle perd sa carte de crédit . Résultat : Rs 50 000 vidées de son compte.
Elle allègue que c’est une hôtesse qui aurait subtilisé sa carte. L’hôtesse incriminée, âgée de 34 ans, travaille pour Air Mauritius. Au moment du forfait, elle n’était cependant pas de service et elle rentrait également de Londres avec son bébé.
Soulignons que l’hôtesse avait accouché en plein vol alors qu’elle s’acquittait de ses fonctions et que l’avion, à destination de Maurice, avait dû rebrousser chemin. Elle avait été admise en clinique à Londres.
L’hôtesse est provisoirement accusée de vol. Elle a comparu au tribunal de Rose-Hill vendredi dernier et a été libérée sous caution. Selon son homme de loi, Me Joy Beeharee, elle nie les faits qui lui sont reprochés.
De sources policières, nous avons appris que la cliente de Me Joy Beeharee avait déjà été arrêtée en février dernier pour émission de chèques sans provision.
Au niveau de la direction d’Air Mauritius, on nous a fait comprendre que l’hôtesse incriminée est actuellement suspendue de ses fonctions car il y a une enquête policière qui est en cours .
Un nouveau drame frappe la famille Juddoo à Quatre-Bornes. Après les funérailles d’un des siens en avril dernier, un autre de ses membres a vécu un drame. “Un malheur ne vient jamais seul”, nous dit Keerin Beejadhur, la victime du vol.
Nouvelle épreuve
Des circonstances tragiques font que Keerin retourne au pays après huit ans d’absence. Dans l’avion c’est la détresse. Elle pleure. Elle est tourmentée : “Elle était assise (Ndlr : l’hôtesse) à côté de moi. Je ne me suis pas doutée qu’elle aurait pu fouiller dans mon sac ”.
La carte de crédit est une carte ‘E-banking’ avec un compte sur Internet avec la signature de Keerin au dos. L’hôtesse aurait imité la signature de cette dernière pour faire les achats.
Ce n’est que le 1er mai que Keerin remarque des irrégularités dans ses dépenses à travers l’internet. Son relevé de compte lui révèle qu’une somme de Rs 50 000 a été débitée et que des dépenses ont été effectuées à Maurice.
Après vérification, elle constate que sa carte a disparu. Elle téléphone alors à Londres pour annuler sa carte. Elle consulte à nouveau son relevé. Et là, c’est le déclic. La carte a été utilisée, dit-elle, la première fois le 17 avril, au ‘duty free shop’ le jour de son arrivée à Maurice : “C’est quelqu’un de l’avion”. Coïncidence ou pas, elle se souvient de l’après-midi du 19 avril. Elle s’était rendue dans un hypermarché et là elle avait rencontré l’hôtesse qui était à ses côtés dans l’avion.
Elle retourne à nouveau à l’hypermarché. Elle demande à visionner les cassettes de surveillance du 19 avril . “On la voit parfaitement en train d’utiliser la carte”, nous dit une proche de Keerin. Cette dernière nous dit qu’elle espère que justice sera faite. Keerin a dû repousser son départ au 15 mai.
Par Christophe Karghoo et
Jean Marie Gangaram