Marclaine Antoine.
La guitare à la main et chantant un air joyeux, Marclaine Antoine, le ségatier mauricien ne semble pas du tout inquiet. Pourtant, une lourde charge pèse sur lui.
L’artiste ne sait toujours pas s’il ira en prison après la découverte de deux armes à feu à son domicile, à Camp Levieux, Rose-Hill, trois ans de cela. Il a été trouvé coupable et a été condamné à un an de prison. Il a cependant interjeté appel.
Marclaine Antoine, qui a connu un grand succès grâce à la chanson ‘Bel Bato’ dans les années 80, n’est pas seulement un passionné de musique, mais aussi un collectionneur d’antiquités. Sa maison, en effet, regorge d’objets d’antan, tels des ustensils de cuisine et différents instruments de musique. C’est sa deuxième passion qui l’a mis dans de beaux draps. C’est lors d’une fouille chez lui que la police a trouvé deux armes à feu.
“Ces armes sont très vieilles et ne servent plus à rien”, nous dit l’artiste d’un air indigné. C’est son beau-père, M. Hardy, qui lui en a fait cadeau. “Mon beau-père connaissait ma passion pour les objets d’antan et c’est pour cela qu’il m’en a ramené quelques-uns lors d’un voyage à Madagascar”. Marclaine Antoine ne comprend toujours pas pourquoi il a été arrêté trois ans de cela et a dû passer quatre jours à la prison de Beau-Bassin pour deux vieilles armes inutilisables et dont on ne trouve même plus les balles.
Marclaine Antoine a travaillé avec plusieurs artistes, dont Serge Lebrasse, Marie-José Clency, Émilie Poupard, entre autres. Il aide aussi les auteurs et compositeurs amateurs à réaliser leur rêve : enregistrer un album en studio. Il se demande vers qui ces derniers vont se tourner s’il va en prison. L’artiste vit avec son fils de 9 ans, Junior Marclaine, et l’aîné de celui-ci, Patrick. Il se fait aussi beaucoup de soucis pour Junior. Il s’est marié trois fois mais il a été très malheureux en amour: “Mes trois ex-femmes m’ont quitté parce qu’elles étaient jalouses de ma passion pour la musique”.
Marclaine Antoine espère que la décision prise par la Commission de pourvoi en grâce sera en sa faveur car il pense qu’il ne mérite pas cette peine d’emprisonnement : “Je ne suis pas un criminel, autant que je sache”. Il ajoute que plusieurs artistes mauriciens le soutiennent et ont même créé un comité de soutien à son égard.
Par Jennilaine Moonean