Benoît Charlot (T-shirt jaune) avec son frère et ses deux soeurs.
Les proches de Benoît Charlot, 24 ans, retrouvé sans vie dans une salle de bains à l’hôpital Jawaharlall Nehru, croient dur comme fer qu’il a été victime d’une négligence médicale. Ils espèrent que des sanctions seront prises contre le personnel de cette salle après qu’un comité d’enquête a été initié par le ministère de la Santé sur ce cas.
À l’évocation du souvenir de Benoît, les larmes de sa soeur, Pauline Charlot, lui viennent aux yeux. Rassurée qu’une enquête a été initiée au niveau du ministère de la Santé sur ce cas, elle nourrit l’espoir que des sanctions seront prises contre le personnel soignant de la salle où se trouvait son frère : “Nous maintenons que le personnel n’aurait jamais dû laisser Benoît se rendre dans la salle de bains alors qu’il était intubé et sous perfusion. C’est une négligence médicale. J’espère que des sanctions seront prises contre eux”. Ashok Jugnauth, le ministre de la Santé, a promis que “on completion of the inquiry, disciplinary proceedings will be instituted against all those who have not assumed their responsibilities”. Cette assurance a été donnée mardi dernier lors d’une rencontre avec la famille.
La famille Charlot a consigné une déposition pour négligence médicale au poste de police de Rose-Belle le vendredi 30 avril dernier. En sus de l’enquête menée par le ministère, une enquête policière a aussi été initiée.
Pour ce qui est de cette enquête policière, un premier témoin a été entendu mercredi dernier par les enquêteurs de la CID centrale. Il s’agit de Lewis Lablanche, un patient qui était dans la même salle que Benoît Charlot et qui a fait une déposition aux Casernes centrales mercredi dernier. Lewis Lablanche affirme que vers 19h45, la victime a demandé à un des cinq infirmiers de service de lui enlever les perfusions de sérum et de sang ainsi que le tube traversant son larynx pour qu’il puisse aller dans la salle de bains.
Toujours selon le témoin, Benoît Charlot, un ancien chauffeur, a été accompagné par le même infirmier à la salle de bains.
Ce n’est qu’environ 20 minutes plus tard, en voyant que l’eau envahissait la salle où se trouvaient les patients, que les infirmiers ont débranché la douche avant d’enfoncer la porte de la salle de bains. Une fumée noire s’échappait également, selon les dires du témoin, de cette pièce. Quand ils ont pénétré dans la salle de bains, Benoît Charlot était déjà mort. Les tentatives des infirmiers de le réanimer ont été vaines. Selon le rapport de l’autopsie, il est décédé d’un ‘acute pancreatitis’. C’est pour cette raison qu’il avait été admis à l’hôpital Nehru de Rose-Belle le 25 avril dernier.
Fait surprenant : la victime portait des traces de brûlure sur le corps. Le ministère explique que ces traces proviennent du fait que “de l’eau chaude (de la douche, ndlr) coulait toujours (…) il n’a pas été électrocuté ou brûlé vif”.
Après Lewis Lablanche, cinq infirmiers soupçonnés de négligence dans cette affaire ont été entendus jeudi dernier par les enquêteurs de la CID centrale.