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Le test

Nous sommes dans un État de droit. La justice de classe, ou communément appelée justice à deux vitesses, ne doit pas exister. Autrement dit, les justiciables doivent être mis sur un pied d’égalité. Avec ce qui précède en regard, les Mauriciens, cette semaine, seront à même de déterminer si la police aura passé avec succès le test de crédibilité dans sa gestion du cas Dayal et dans la réouverture de vieux dossiers dans le sillage de l’affaire Deelchand.

Antoine Chetty, le principal accusateur dans cette affaire, commence à douter de la volonté de la police à identifier des pourris en son sein.

L’ex-garde du corps de Vinay Deelchand devait décider, jeudi, de cesser de collaborer avec les enquêteurs et depuis lors, il n’est pas très bien disposé envers ceux-ci.

La police a réagi en faisant valoir que l’opération Disinfect – le nom donné à la traque des ripoux au sein des services de police – entrera cette semaine dans une phase importante.

L’ex-commissaire de police, dit-on, pourrait être prié de se rendre aux casernes centrales pour une audition au sujet d’allégations à l’effet qu’il aurait participé à un complot pour piéger un ex-partenaire de Vinay Deelchand.

Raj Dayal prévient. Il fait savoir, dans le Défi Plus d’hier, qu’il “ ne compte pas révéler les secrets d’État”, mais réserve “des surprises” à ceux qui veulent lui “nuire”. Autrement dit, Il laisse entendre clairement qu’il est détenteur d’informations sensibles.

À partir de la déclaration de Raj Dayal, il est tout à fait légitime pour les enquêteurs de l’interroger pour connaître la nature de ces informations. On saura alors s’il est un bluffeur ou pas.

Toutes tergiversations, à cet égard, ne pourraient que porter atteinte à la crédibilité de la police.

Raj Dayal est un homme politique. Il connaît les trucs du métier. Il sait qu’il est devenu, dans certains milieux, un symbole. Il va tenter de s’en prévaloir pour se protéger.

Les enquêteurs devraient agir avec doigté, sans toutefois accorder à l’ex-commissaire de police un traitement de faveur au cas où son audition deviendrait une nécessité comme cela semble être le cas.

Il va sans dire que Raj Dayal doit bénéficier de la présomption d’innocence. Il dit, pour sa défense, être victime d’un complot politique et d’un complot des trafiquants de drogue.

Il ne fait aucun doute qu’il y a eu des tentatives pour bloquer l’enquête sur l’agression de Philippe Calou et de Lalldev Gajadhur, et sur le décès par overdose de Parvez Damree. Ces dossiers remontent à la surface dans le sillage de l’arrestation d’Antoine Chetty. Il est temps que la police les dépoussière et initie de nouvelles enquêtes.

Des cas d’expropriation frauduleuse de terrains sont aussi remontés à la surface. À cet égard, les projecteurs sont braqués sur la Land Fraud Squad. Le commissaire de police devrait s’assurer que cette unité fonctionne correctement et qu’il n’existe pas en son sein des brebis galeuses.

D’un autre côté, Ally Lazer jette un pavé dans la mare.

Le Premier ministre a dit à l’Assemblée nationale qu’il n’existe aucun lien entre les présumés trafiquants de drogue et l’affaire Deelchand.

Paul Bérenger s’est basé sur une liste que le travailleur social lui avait remise en août 2002.

Or, Ally Lazer révèle qu’en août 1996 il avait remis une liste de présumés trafiquants de drogue à Paul Bérenger qui assumait la suppléance au poste de Premier ministre. Dans cette liste figurait, précise-t-il, le nom du notaire Deelchand.

Paul Bérenger réplique, au cours de sa conférence de presse d’hier, qu’il ne se souvient pas de cette lettre et que celle-ci n’est pas “traçable”.

En tout état de cause, cet épisode est troublant.

Pour l’heure, un seul membre de l’Assemblée nationale a été éclaboussé par l’affaire Deelchand. Il s’agit du député MMM Dev Hurnam qui doit lui aussi bénéficier de la présomption d’innocence, un des principes cardinaux de notre justice.

Reste à savoir comment réagirait la classe politique au cas où d’autres politiciens seraient impliqués.

Ce serait un autre test.

darlmahnaeck@5plusltd.com

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