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«La modernité a pris le pas sur les valeurs traditionnelles et religieuses»

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Ibrahim Khoodoruth

Le dernier rapport de la Cour suprême fait état d’une augmentation dans le nombre de cas de divorce, qui est passé de 369 en 2010 à 396 en 2011. Le divorce serait beaucoup plus fréquent chez les jeunes couples et 60 % des demandes de séparation viendraient des femmes. Réactions du sociologue Ibrahim Khoodoruth…

Selon le rapport annuel de la Cour suprême, le nombre de couples ayant divorcé a grimpé. Comment expliquez-vous cette hausse ?

Il y a plusieurs facteurs qui contribuent à cette augmentation du nombre de divorces. Le premier, c’est que la modernité a pris le pas sur les valeurs traditionnelles et religieuses. L’opinion des Mauriciens sur le divorce a évolué. On a compris que le fait de divorcer n’est pas la fin du monde, et qu’on peut très bien refaire sa vie. De plus, il est beaucoup plus facile, d’un point de vue juridique, d’obtenir le divorce. L’adoption du divorce à l’amiable l’an dernier a simplifié les choses.

En 2011, 49 % des divorces concernaient les couples ayant moins de dix ans de vie commune alors que 22 % d’entre eux n’avaient qu’un à quatre ans de mariage. Ces chiffres démontrent-ils une certaine fragilité chez les nouveaux couples ?

Nous ne pouvons pas affirmer qu’il y a une certaine fragilité chez les nouveaux mariés, mais il existe certaines conditions qui fragilisent le couple. À Maurice, la plupart des couples forment des familles nucléaires, mais certains vivent encore chez les beaux-parents et les autres membres de la famille, ce qui peut créer un conflit générationnel et de valeurs. C’est d’ailleurs la source de nombreux divorces. Par ailleurs, il y a aussi le fait que l’on passe beaucoup plus de temps au travail qu’à la maison, ce qui réduit la communication et la compréhension dans le couple. De plus, il y a aussi de nouveaux facteurs technologiques qui créent certaines déviances comme les relations extraconjugales et qui peuvent aboutir à l’éclatement du couple.

Toujours selon le rapport, ce sont les femmes qui réclament le plus souvent le divorce. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Ce chiffre démontre que les façons de faire et les mentalités ont tout simplement changé. Auparavant, être une femme divorcée était difficile à envisager, voire inconcevable. Le divorce était synonyme de tabou et de stigmates, mais nous avons constaté au cours de ces dernières années une évolution des valeurs dites traditionnelles. La femme est désormais éduquée et émancipée. Elle a brisé les stéréotypes associés au divorce et n’hésite pas à refaire sa vie. L’homme, lui, est beaucoup plus patriarcal et reproduit le modèle de ses parents. La femme a compris que le divorce ne veut pas dire que la vie s’arrête pour autant.

Le divorce n’est donc plus ce qu’il était il y a 15 ans ?

Cela est dû à l’évolution des mentalités. Auparavant, même si le couple n’existait pas, il l’était aux yeux des autres. Les conjoints ne se séparaient pas officiellement et faisaient des arrangements, par exemple, en faisant chambre à part. Cependant, tout cela a changé. Quand les choses ne peuvent pas s’arranger, ils préfèrent divorcer et refaire leur vie. Aujourd’hui, ce n’est plus un problème.

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