Jack Bizlall et Navin Beekarry
Après avoir accusé Navin Beekarry d’être mêlé, entre autres, à une affaire de blanchiment d’argent et d’avoir bénéficié d’une gratification, le syndicaliste use de divers moyens pour pousser l’‘Appointments Committee’ à agir.
“Il est nécessaire que l’‘Appointments Committee’ suspende le commissaire de l’ICAC et mène lui-même une enquête sur les huit accusations que j’ai formulé contre lui”, a soutenu Jack Bizlall, hier, lors d’une rencontre avec des journalistes. Il leur a remis, par la même occasion, une “matrice” du document qu’il compte remettre au leader de l’Opposition dès son retour à Maurice. Dans ce document, Jack Bizlall revient avec des détails et des précisions sur les accusations contenues dans la lettre qu’il a envoyée la semaine dernière au président de la République, au PM et au leader de l’Opposition. Pour le syndicaliste, “le leader de l’Opposition est le seul qui pourra transmettre l’affaire au président de la République”.
De plus, une lettre envoyée par le syndicaliste à l’adjoint au commissaire, Moosa Taujoo, pour lui demander de démissionner de son poste parce qu’il a trop dit sur la situation à l’ICAC, est restée sans réponse. Pour Jack Bizlall, “cette démission aurait aussi obligé l’‘Appointments Committee’ à se réunir.”
Jack Bizlall compte, par ailleurs, écrire une lettre cette semaine au commissaire de Police pour établir comment Navin Beekarry a enfreint la loi dans les cas de vente et d’achat de ses voitures. Une enquête a été instituée suite à sa déposition concernant cette affaire. Selon Jack Bizlall, “il y a eu blanchiment d’argent autour de la vente de l’ancienne Mercedes de Navin Beekarry, via Iframac, à Mme Vythilingum qui a ensuite transféré la voiture au nom de son neveu Poiniven Somoo”. Le syndicaliste accuse, par ailleurs, Navin Beekarry d’avoir bénéficié d’une gratification en achetant une nouvelle Mercedes d’Iframac. M, Cheong, celui qui s’est occupé de cette vente à Iframac, a été interrogé par les enquêteurs de la CCID.
Poursuites légales envisagées contre le syndicaliste
Toutefois, Iframac se défend d’avoir eu recours à des pratiques illégales concernant cette vente. Selon Dominique Dupont, le ‘Sales Manager’ d’Iframac, la firme se réserve le droit de poursuivre en justice Jack Bizlall car l’image et la réputation de la firme ont été ternies. Poiniven Somoo envisage également de poursuivre le syndicaliste. “Mon client va réclamer Rs 5 m de dommages et intérêts car il affirme que toutes les allégations faites par Jack Bizlall contre lui sont fausses”, déclare l’avoué Pazhany Rengasamy. qui représente, par ailleurs, les intérêts de Mme Vithylingum, “qui réfute elle aussi les allégations de Jack Bizlall”.
Il se chuchotait également, du côté de l’ICAC en début de semaine, que le commissaire envisageait des poursuites légales contre Jack Bizlall mais rien n’a été fait jusqu’ici. Seul un communiqué de l’ICAC a été émis, affirmant que la commission et les commissaires prendront les décisions qui s’imposent incessamment suite aux allégations de Jack Bizlall et déplorant le fait “qu’elle fait l’objet de campagnes de dénigrement systématique dans les médias”