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Le sens d’une démarche

Le magistrat Lutchmeeparsad Aujayeb a autorisé, vendredi, que le député Hurnam soit placé en liberté conditionnelle.

Le Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Abdurrafeek Hamuth, a fait appel de cet ordre et a réclamé et a obtenu que le ruling du magistrat soit gelé en attendant que la Cour suprême se prononce.

L’appel devenant suspensif, Dev Hurnam a été reconduit en cellule policière. Et étant souffrant, il a été hospitalisé.

La démarche du DPP est lourde de sens.

L’on pourrait interpréter celle-ci comme une indication que les allégations qui sont formulées contre le député Hurnam ne sont pas frivoles. Mais plus important, en s’inscrivant en faux contre le magistrat qui a fait valoir que “l’objection de la police selon laquelle l’accusé influencera les témoins potentiels (s’il est libéré sous caution) n’est qu’une ‘mere apprehension’ des enquêteurs”, le DPP laisse entendre le contraire. Quand on connaît les prérogatives et les pouvoirs dont jouit le DPP, Dev Hurnam a de quoi s’inquiéter.

En faisant appel de l’ordre du magistrat Aujayeb, le DPP entre en contradiction avec celui-ci encore une fois. Dans l’affaire Cehl Meeah, le magistrat Aujayeb avait conclu qu’il y avait “sufficient evidence” contre le prévenu à la suite d’une enquête préliminaire. Le DPP a décidé par la suite de rayer toutes les accusations qui pesaient sur Cehl Meeah. Ce qui devait induire, par ailleurs, un débat connexe sur l’indépendance et l’éventuelle obligation du DPP de motiver ses décisions.

Au cas où la Cour suprême donnerait raison au magistrat Aujayeb – avec pour corollaire la libération sous caution de Dev Hurnam – le DPP se retrouvera encore une fois sous le feu des projecteurs et risque d’essuyer, de nouveau, des critiques.

D’un autre côté, Maurice étant ce qu’elle est - autrement dit, que nombre de Mauriciens interprètent, hélas, les événements au travers d’une grille ethnique - la démarche du DPP pourrait donner lieu à de folles interprétations. Certains ne manqueront pas, par exemple, de juxtaposer sa décision en faveur de Cehl Meeah et celle concernant Dev Hurnam qui, déjà, parle de “persécution” à son égard. Ce qui risque de polluer le débat.

Par ailleurs, dans le sillage de l’affaire Deelchand, cela ne sert à rien de dire que tous ceux qui font partie de notre élite sont pourris. Il faudrait identifier les corrompus – qui on l’espère sont une minorité - et les châtier. Et dans cet exercice, il faudrait que ce soit clair pour tout le monde que nos compatriotes - indépendamment de leur classe sociale, leur origine, leur religion – sont égaux devant la loi et que celle-ci est aveugle.

Quoi qu’il en soit, ceux qui sont à la tête de nos institutions devraient tout faire pour que les Mauriciens ne perdent pas foi en celles-ci.

Il faut au plus vite éradiquer cette perception qu’il existe, par exemple, une justice de classe. Comme il n’y a pas de fumée sans feu, cette perception doit bien reposer sur quelque chose.

darlmahnaeck@5plusltd.com

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