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Des religieux se prononcent sur les ‘miracles’

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Faut-il faire comme St Thomas ou être crédule lorsqu’on parle de miracle? Les points de vue sont partagés parmi nos religieux.

Un miracle par définition dans le Larousse, veut dire : ‘phénomène interprété comme résultant d’une intervention divine’. Plusieurs cas de présumés miracles ont été rapportés ces derniers temps dans la presse. Le dernier en date : une statuette de la déesse ‘Durga Ma’ qui ‘boit’ de l’eau à la petite cuillère chez la famille Lalljee à Phoenix. Quelques jours plus tôt, le même phénomène s’était produit chez les Kallee à Fond du Sac.

En février dernier, une Sud-Africaine, à Maurice dans le cadre du pèlerinage au lac sacré de Grand-Bassin, avait ‘vu’, en visionnant des images filmées durant la Grande Nuit de Shiva dans le ‘Mauritiuseswarnath Shiv Jyotir Lingum Temple’, une divinité dansant sur le ‘Shivling’. Sur les images et des photos prises à partir d’un appareil digital, les yeux du dieu Shiva seraient apparus, puis sa silhouette. Raj Dayal, président du temple, nous avait expliqué que ce n’était pas la première manifestation divine du dieu Shiva.

Les avis divergent

Fin janvier de cette année, d’autres miracles se seraient produits chez Poonima Ramphul, une habitante de Surinam. Il y a eu la statue de la Vierge qui aurait commencé à suinter et les blessures de Jésus crucifié, représenté par une statuette, qui auraient saigné. Il y aurait aussi eu les stigmates sur le corps - sur le front, aux mains et aux côtes - de Poonima Ramphul et une image de Jésus miséricordieux saignant du coeur, des mains et du front. D’autres miracles du même style se seraient produits l’année dernière. À St-Aubin une habitante avait déclaré que la statuette du Sacré-Coeur “avait ouvert les yeux” et l’année d’avant à Cité Richelieu une habitante avait déclaré que la silhouette de la Vierge serait apparue sur un mur à l’intérieur de sa maison. Miracles ou inventions? Chacun a sa propre opinion.

Le pandit Ved Gopee, secrétaire de la ‘Sanatan Dharma Purohit Mandal’ déclare, dans le cas de la statuette de la déesse ‘Durga Ma’, que “ce n’est pas la première fois qu’on assiste à des manifestations surnaturelles sur des statuettes hindoues”. Il explique qu’en septembre 1995, “dieu Gunesha avait bu du lait des mains des hindous et de celles de ceux étrangers aux croyances sanatanistes”. Il précise que des millions de gens à travers le monde ont été témoins de ce phénomène : “On se rappelle qu’on pouvait voir soit des miel soit des cendres sacrées couler des statuettes ou des photos de Shirdhi Ki Sai Baba et de l’actuel Sai Baba”. Il impute ces phénomènes au fait que le matérialisme entraîne le mal dans le quotidien. Selon lui, le mal provoque la dégradation de nos moeurs et, selon les écritures de l’hindouisme, “chaque fois qu’il y aura une dégradation des valeurs spirituelles et religieuses, le bon dieu se manifestera sous plusieurs formes afin de soulager et redonner confiance et espoir à son peuple”.

Le yogi Mahen Dookheet du ‘Ganapati Shankar Gowree Kashinath Federation’ déclare pour sa part que “les manifestations divines sont un message que l’homme ne peut pas vivre éternellement dans le matérialisme et que l’homme a besoin du confort spirituel afin de mieux vivre dans une société juste, égale et harmonieuse”. Il soutient qu’il y a des leçons à tirer de ces ‘miracles’ qui se sont produits récemment et ce, pendant que le pays vivait des conflits autour des langues orientales. Le pandit Ved Gopee et le yogi Mahen Dookheet sont d’avis “qu’il est important de chasser toutes les pensées négatives qui pourraient nuire à notre appartenance à la société”.

Le père Friquin, curé à St-Patrick, donne une autre version : “Dans la foi de l’Église catholique, les Évangiles nous parlent des miracles de Jésus. À notre époque, l’Église reconnaît les signes que Dieu nous envoie pour reconnaître sa présence”. Il cite comme exemple l’apparition de la Vierge à Lourdes et à Fatima que l’Église a pris des années à reconnaître. Il précise qu’aujourd’hui on parle des signes de miracles que les gens disent avoir vu : “L’Église accorde une importance discrète et prend du temps avant de se prononcer” et ce, “après un procès de béatification ou de canonisation comme c’est le cas pour les saints”. Il prend aussi pour exemple les nombreux cas de miracles accomplis par le Père Laval et que Rome n’a pas jusqu’ici avalisés. Commentant les miracles de Surinam, le père Friquin, qui est chargé d’une enquête explique qu’il n’a vu aucun miracle : “Toutefois, je ne peux pas dire que la dame a triché et je respecte le choix des autres lorsqu’ils disent qu’il y a eu des miracles”. Le curé de St-Patrick précise que “Dieu fait des miracles dans la vie des gens tous les jours et que c’est à la personne de croire aux miracles”.

Le mawlana Jameel Chooramun, président du ‘Jamiat Ul Ulama’, se demande, de son côté, si les récents ‘miracles’ rapportés dans la presse concernent la religion ou pas. Selon lui, on parle de miracle quand une personne fait quelque chose de surnaturel mais pas des statuettes qui n’ont pas de vie:“D’après la charia (Ndlr : la loi islamique), on n’a pas le droit de prier des idoles, ni des statuettes et autres objets”. Il précise que Dieu est invisible et que c’est pour cette raison qu’on ne lui donne pas de forme.

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