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Pugilat, walkout et injures au menu

En l’absence du leader de l’Opposition, la séance parlementaire s’annonçait calme, mais c’était sans compter sur la verve des seconds couteaux qui ont ferraillé dur contre les membres de la majorité. Résultat : un pugilat évité de justesse, walkout de l’Opposition et injures étaient au programme de mardi dernier.

Pas de Private Notice Question (PNQ), Navin Ramgoolam étant en Grande-Bretagne, donc moins de stress pour la majorité gouvernementale. Mais, une remarque bête et méchante a suffi pour mettre le feu aux poudres. Le projet avorté portant sur l’ouverture d’un restaurant au Jardin de Pamplemousses alors qu’Arvin Boolell était ministre sous un régime travailliste a été le prétexte pour Ajay Guness du MMM et Arvin Boolell du PTr de s’inviter à un pugilat à l’extérieur de l’hémicycle. N’était-ce la prompte intervention du Sergeant at Arms et de ses hommes, les deux politiciens allaient en venir aux mains, aidés en cela par deux autres membres que sont James Burty David et Gérard Paya qui se sont copieusement arrosés d’injures mutuellement, Arvin Boolell invitant même Ajay Guness de lui donner sa soeur pour mettre en vente. Puis ils ont regagné leurs sièges, tout fiers de leurs gestes peu honorables.

Aussitôt refroidis, les esprits se sont une nouvelle fois surchauffés une demi-heure avant la pause-thé après que le Premier ministre eut présenté une motion pour permettre le comité d’élite sur le financement des partis politiques de se déplacer à Rodrigues pour entendre ce qu’avaient à dire les élus et la population rodriguais. Pour Madan Dulloo, cette motion n’avait nullement sa raison d’être du fait que le public, mauricien et rodriguais, avait été invité à travers des communiqués de presse à donner leurs points de vue sur la question. “C’est une ‘delaying tactic’ du gouvernement afin de repousser aux calendes grecques les recommandations du comité d’élite parlementaire sur le financement des partis politiques, ” a-t-il lâché avec tout le sérieux du monde. Ce qui n’a pas manqué d’irriter les parlementaires de la majorité, plus principalement l’auteur de la motion qui a adressé à Madan Dulloo toutes sortes d’injures.

C’est la toute première fois que Pritviraj Roopun agissait comme Speaker durant toute la séance, en l’absence du titulaire au poste, Dev Ramnah. Donc, animer les débats n’était pas facile pour ce novice qui n’arrivait pas à faire entendre raison au député Madan Dulloo qui, d’ailleurs, en profitait allègrement. “The Honourable Member is a long standing Member and is wasting the time of the House”, a-t-il déclaré sur un ton calme à l’adresse du leader du MMSM. Il voulait que le député s’en tienne à la teneur de la motion du Premier ministre et de ne pas tenir un discours sur la corruption dans le sens large du terme. Le brouhaha n’a pas manqué et Madan Dulloo, souvent rappelé à l’ordre par le Speaker et, d’une manière virulente, par le PM à travers des ‘Points of Order’ sans jamais les citer, a insisté pour continuer son intervention en soulignant l’importance de ses arguments par rapport à la ‘delaying tactic’ du gouvernement.

Quand le Deputy Speaker a finalement pu se faire respecter en forçant Madan Dulloo à se rasseoir pour donner le ‘floor’ à un autre intervenant, tous les membres de l’Opposition, à l’exception de Siddick Chady, ont pris leurs cliques et leur claques pour quitter l’hémicycle, non sans avoir proféré des insultes à l’adresse de la majorité gouvernementale avant d’animer un point de presse pour critiquer et dénoncer ce qu’ils ont qualifié de mort de la démocratie et de l’État policier dans lequel on vit.

Les travaux ont été ajournés à mardi prochain, après qu’ont été votés la motion du PM sur la possibilité que le comité d’élite sur le financement des partis politiques puisse se rendre à Rodrigues, le ‘Bus Industry Employees Welfare (Amend) Bill et ‘The Hindi Pracharini Sabha Bill’.

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From Aussie to NA

Le ministre du Commerce international, Jayen Cuttaree, est venu directement à l’Assemblée nationale de l’aéroport où il rentrait de mission d’Australie. Il a eu tout juste le temps de répondre aux questions, son attachée de presse l’attendait déjà dans l’hémicycle avec les réponses écrites et le ministre n’a eu aucun mal pour satisfaire Arvin Boolell qui avait posé des questions supplémentaires.

‘Restyling’ pour petit copain ?

La nomination prochaine d’un Chief Executive Officer (CEO) à la tête de Airports of Mauritius a fait des étincelles mardi dernier. Le PM et Arvin Boolell ont longtemps ferraillé sur la question, le député de l’Opposition insistant pour que Paul Bérenger révèle quel type de contrat spécial a été concocté pour celui qu’il a qualifié de petit copain, alléguant que l’actuel occupant de ce poste a été forcé de partir pour occuper de nouvelles fonctions au ministère de tutelle comme conseiller. Le PM s’est contenté de dire qu’en temps et lieu tout sera rendu public. “Le membre peut poser toutes les questions qu’il veut, il n’aura aucune réponse”, a lâché un Paul Bérenger exaspéré, avant de dire qu’il ne fonctionne pas comme le PTr.

Pas de lien Akmez/Deelchand

Il n’existe, pour le moment, aucun lien entre la disparition du petit Akmez Ameer et l’affaire Deelchand. C’est l’assurance donnée par le PM au député indépendant Siddick Chady. “Nous avons quelques idées, mais la police continue son enquête dans cette triste disparition”, a répondu Paul Bérenger qui en a profité pour faire un appel au public lui demandant de transmettre toute information à la police à ce sujet.

La colère de Bachoo contre Jeetah

Alors que le député Rajesh Jeetah voulait savoir ce que faisait le ministère des Infrastructures pour résoudre le problème d’embouteillage, qui fait perdre au pays des millions de roupies chaque année, le ministre Anil Bachoo a eu un coup de sang envers le député rouge sur un sujet jugé aussi sensible et sérieux. Il a dit, sur un ton coléreux, ceci : “Jusqu’ici, aucun consultant n’a chiffré le manque à gagner que cause l’embouteillage pour le pays, donc le député ne peut avancer à la légère le chiffre de Rs 110 millions”.

Du tac au tac

Bras de fer entre Pravind Jugnauth et Arvin Boolell sur l’abolition du Concession Bill ayant trait au ‘Public-Private Partnership’ (PPP). Alors que le député travailliste reprochait au ministre des Finances d’avoir aboli la loi sur le Concession Bill, le VPM lui a répondu qu’il “était essentiel de le faire parce que certains contrats pouvaient se faire hors du champ du Central Tender Board et que les contrats pouvaient être négociés directement à travers le Conseil des ministres. C’est cela la philosophie du Parti Travailliste”.

Quelles élections, M. Hookoom ?

Le député travailliste Hookoom demandait à Anil Bachoo de compléter les travaux sur deux arrêts d’autobus commencés durant “la dernière élection”. Ce à quoi devait lui répondre le ministre : “Which elections he’s talking about, Mr Deputy Speaker, Sir?”. Ce qui a fait rire les membres de la majorité qui ont profité pour railler celui qu’ils surnomment Mr Bean.

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