“Il n’y a aucune comparaison possible entre Marseille et Liverpool”, disait José Anigo, mentor de la formation française, tout juste après le tirage au sort pour désigner les équipes qui s’affronteront lors des huitièmes de finale de la Coupe de l’UEFA quand il a su que les deux clubs précités allaient s’opposer. Pourtant, l’OM joua sans complexe face aux Reds et s’offrit de manière méritée son billet pour les quarts de finale avec pour adversaire l’Inter de Milan, un autre grand d’Europe.
Revoilà José Anigo qui déclarait cette fois que la petite équipe était Marseille et qu’il fallait avoir beaucoup de cran pour battre les géants milanais, surtout à San Siro où bon nombre de formations de très grande qualité ont déjà souffert, que ce soit contre le Milan AC ou les Intéristes. Là encore, les Marseillais, jouant avec beaucoup de décontraction, ont réussi l’exploit de faire chuter l’Inter devant son public après le nul flatteur à Anfield au tour précédent.
Que doit-on déduire de cette belle série victorieuse des Marseillais qui sont pourtant à la peine dans leur propre championnat? Même l’entraîneur Anigo est d’avis que son équipe possède deux visages, étant capable du meilleur comme du pire. On voit une équipe marseillaise qui sombre contre les petites formations dans le championnat français mais qui fait la leçon aux grands d’Europe quand il s’agit d’une compétition européenne. C’est dire qu’une rencontre de championnat ne ressemble en rien à une confrontation en Ligue des Champions ou à une en Coupe de l’UEFA. On a eu la preuve avec Chelsea qui n’était pas parvenu à dominer Arsenal en quinze confrontations comptant pour le championnat, la FA Cup ou la Coupe de la Ligue mais qui conjure le mauvais sort lors d’un tout premier duel dans la Ligue des Champions contre les Gunners. La motivation, la volonté et la détermination sont autant de facteurs qui décuplent la force des petits dans des rencontres d’envergure. On ne finira jamais de parler du parcours de l’AS Monaco contre le Real Madrid ou celui du Deportivo la Corogne contre le Milan AC. Cette semaine, on a vu Villareal sortir Celtic, finaliste de la Coupe de l’UEFA la saison dernière. Les Écossais avaient pourtant battu le FC Barcelone auparavant et les Catalans étaient considérés comme étant meilleurs que les éléments du Villareal.
S’il y a beaucoup de facteurs qui peuvent faire basculer une rencontre ou influencer un résultat, il y a aussi le fameux réalisme qui entre en jeu. Toute équipe qui fait preuve d’excès de confiance arrive rarement à bon port contrairement à celle qui vient jouer avec le coeur et non pas avec la peur au ventre. Les exemples sont suffisamment nombreux au niveau international et les renversements se succèdent de semaine en semaine. Ce qui nous ramène sur le plan local ou l’équipe championne de Maurice, ASPL 2000, vient d’accueillir Supersport United de l’Afrique du Sud dans la Ligue des Champions, version africaine. Les locaux ont été accrochés à domicile et ont, du coup, compliqué leur situation avant leur déplacement pour le match retour, samedi prochain, contre les Sud-Africains.
Comme José Anigo, Sarjoo Gowreesunkur s’était livré à la presse avant et après la rencontre. Avant le match, il disait qu’il fallait faire la différence à domicile et respecter le prestigieux adversaire. Aussitôt la manche aller terminée, Gowreesunkur exprima fort logiquement ses regrets en ces termes : “Nous avons trop surestimé l’adversaire ”. Il a ses raisons car il reste le mieux placé pour juger de la performance de son équipe. On peut donc conclure que les éléments de ASPL 2000 ont évolué avec beaucoup de crainte et n’ont jamais pu sortir leur jeu habituel, laissant trop l’initiative aux visiteurs. Le travail psychologique n’avait pas été fait comme il se devait et l’affaire semble des plus délicates maintenant. Comment jouer serré à l’extérieur sans prendre les risques qui consistent à faire douter l’adversaire. Un sacré travail attend Gowreesunkur et ce ne sera pas trop lui demander si on lui conseille de visionner avec ses joueurs la cassette de la manche aller ASPL 2000 - Supersports et celles des rencontres Monaco-Real et Inter-Marseille. Nous en sommes certains qu’il y aura bien des choses positives à retenir en vue du périple sud-africain.