Dix entreprises, dont deux la semaine dernière, ont déjà signé le bail pour un espace dans la Cyber Tour et une vingtaine d’autres prospectent en vue de s’y installer. Le ‘response’ des investisseurs est “au-delà des espérances” de ‘Business Parks of Mauritius’ (BPML) qui gère la CyberCité d’Ébène.
On ne voit qu’elle à des kilomètres à la ronde. Elle, c’est la Cyber Tour qui se dresse du haut de ses onze étages et qui, si tout se passe comme prévu, sera terminée à la mi-mai et inaugurée en juin. Les quelque 800 ouvriers indiens et la centaine d’ouvriers mauriciens s’activent à fignoler les derniers détails de ce superbe bâtiment hi-tech. Entre-temps, la Cyber Tour se remplit peu à peu. La semaine dernière, Valldata, une société anglaise de ‘Business Process Outsourcing’ (BPO), ainsi qu’Optimum, une société belge spécialisée dans les transactions légales, ont signé leur contrat de location et s’installeront dans la Cyber Tour très bientôt. Le contrat avec une autre société anglaise, Dialogue, est en passe d’être finalisé. À valeur du jour, une dizaine d’entreprises ont déjà signé leurs contrats de location d’un espace dans la Cyber Tour. Deux d’entre elles, les sociétés françaises Infinity BPO Ltd et Astek ont déjà emménagé : la première opère un centre d’appels et la seconde est spécialisée dans le développement des logiciels. Du côté de BPML, on affiche la satisfaction. “Le ‘response’ des investisseurs est au-delà de nos espérances. Si les choses continuent sur cette lancée, on sera rempli à 50% à l’inauguration de la Cyber Tour en juin au lieu de 40%, comme on l’avait prévu. Et d’ici décembre 2004, on projette que le taux de remplissage sera d’environ 70%”, déclare Reuben Phoolchand, ‘Marketing Manager’ de BPML.
Les attraits de la Cyber Tour
Entre-temps, le travail de marketing se poursuit pour attirer les clients mauriciens et étrangers. “La Cyber Tour et la CyberCité dans leur ensemble ont tout pour attirer les investisseurs. Le groupe électrogène assurera la fourniture d’électricité 24h/24 même en cas de cyclone ou de panne; il y a la connexion directe avec le câble SAFE pour la communication avec l’étranger et une équipe d’ingénieurs pour parer à toute éventualité”, soutient Reuben Phoolchand. Un autre avantage est, selon lui, la sécurité sur laquelle beaucoup d’accent a été mis. Les autres attraits du bâtiment sont : la zone de gestion du bâtiment IBMS (Integrated Building Management System), les locaux spacieux et joliment emménagés, les sept salles de réunion, la salle de conférences, le restaurant, la caféteria, entre autres. Le rez-de-chaussée abritera un comptoir d’Air Mauritius et des agences de la ‘State Bank’, de la ‘Barclays Bank’ et d’autres banques alors qu’une partie du premier étage de la Cyber Tour sera réservée aux compagnies de télécommunications, dont Mauritius Telecom et Data Communication Ltd.
Au-delà des aménités dont est doté le bâtiment, la stratégie de marketing s’accentue surtout autour des avantages qu’offre Maurice en tant que pays francophone et bilingue. “Le marché anglophone est déjà occupé par l’Inde et les Philippines; donc, nous ciblons plus les marchés francophones comme la France, la Belgique et la Suisse. Il est vrai que sur ce marché, la Tunisie et le Maroc sont nos compétiteurs directs mais d’après une étude faite pour nous par Gartner, un groupe américain, nous avons une main-d’oeuvre un peu moins chère que ces pays maghrébins et notre coût de télécommunication est trois fois moins cher. De plus, les incitations fiscales sont beaucoup plus attrayantes avec un impôt sur le bénéfice de 5% alors que la fiscalité en Tunisie et au Maroc est pratiquement la même qu’en France”, explique Reuben Phoolchand. Un autre avantage “important” mis en avant est, selon lui, la qualité de la vie à Maurice : stabilité politique, environnement paradisiaque, etc.
Évidemment, il n’y a pas que des avantages à venir à Maurice. “Nous entrons dans un secteur où d’autres pays ont une longueur d’avance. Pour nous faire une place, il faudra nous positionner dans des niches comme le BPO finance ou les transcriptions médicales et légales bilingues, par exemple”, déclare le ‘Marketing Manager’ de BPML. Pour mettre toutes les chances de son côté, le gestionnaire de la CyberCité privilégie une attaque ciblée en envoyant ses agents à l’étranger voir les clients potentiels directement ou en passant par les ambassades. Les activités visées par la Cyber Tour sont surtout le BPO, les centres d’appels et les IT Enabled Services. D’ici décembre, BPML prévoit qu’il y aura 2000 à 3000 emplois qui seront créés dans la Cyber Tour. Pour la formation de la main-d’oeuvre, l’Industrial and Vocational Training Board (IVTB) a mis sur pied, avec le secteur privé, un plan pour attirer les jeunes vers les métiers liés à l’informatique et leur donner une formation de base.
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La CyberCité en bref
Outre la Cyber Tour, la CyberCité comprendra un Centre d’Affaires de 50 arpents, un Corridor du Savoir sur 18 arpents pour abriter les entreprises spécialisées dans la formation en Technologie de l’Informatique et de la Communication (TIC), un ‘Centre Commercial’ sur 13 arpents où le Superspar a déjà ouvert ses portes , un hôtel d’affaires 5 étoiles sur 9 arpents, un bloc administratif sur 13 arpents abritant les bureaux de l’État et des corps para-publics ainsi qu’un complexe récréatif et résidentiel à moyen et court termes sur 20 arpents. Beaucoup d’espaces verts sont aussi prévus dans la CyberCité. Quelques constructions sont déjà en cours, dont le quartier général du ‘Central Electricity Board’ et les locaux des sociétés Chesterock, Maeva et Munich Re-Insurance.
Quelques chiffres
La CyberCité est financée à travers une ligne de crédit du gouvernement indien, d’où la venue du Premier ministre, Atal Behari Vajpayee, pour l’inauguration. Cette ligne de crédit qui s’élève à US$100 m, dont US$ 20 m pour la construction de la CyberCité, finance aussi la mise sur pied du e-governement et du e-learning à Maurice. Les espaces de la Cyber Tour qui sont de 160, 180, 250, 400, 1352 et 2704 m2 se louent à US$1 le pied carré ou US$11 le m2. La Cyber Tour fait 45 000 m2 dont 30 000 m2 sont fonctionnels.
Conférence sur l’externalisation
La première conférence internationale est prévue dans la Cyber Tour du 7 au 9 septembre prochain. Cette conférence qui traitera de l’externalisation, entre autres thèmes, sera organisée par AITEC, une firme britannique et son représentant mauricien, Publi-Promo. Quelque 300 spécialistes africains dans le domaine de la Technologie de l’Information et de la Communication seront présents.
D’autres projets de parcs informatiques
À long terme, BPML prévoit la construction de parcs informatiques à Goodlands et à Rose-Belle mais pas de la même envergure que la CyberCité d’Ébène.