• Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement
  • 1ers Championnats d’Afrique d’air badminton : Maurice s’offre le bronze en équipe
  • Ruqayah B. Khayrattee met la femme en avant
  • Huawei Watch GT 5 Pro : du premium autour du poignet
  • Donald Trump, sa mission pour «sauver l’Amérique» et les «incertitudes»

Quatre cas fatals depuis janvier 2004

Pour la période allant de janvier à mars 2004, 123 cas d’accident de travail ont été enregistrés au ministère du Travail et de l’Emploi, dont 30 sérieux et 4 fatals. En 2003, il y a eu 533 accidents connus, dont 201 sérieux et 24 fatals.

Latchanah Bungary et Dayanand Ramlochun sont les dernières victimes en date. La semaine dernière, ces deux maçons sont décédés sur un site de construction à Bel-Air Rivière Sèche suite à l’effondrement d’un porche. Les circonstances de l’accident demeurent floues et le contracteur de la maison, Jeetendranath Jodahsingh, a été inculpé d’homicide involontaire. La police ainsi que le ministère du Travail enquêtent pour faire la lumière sur cette affaire mais entre-temps, les familles des victimes vivent dans un état psychologique épouvantable. À la souffrance d’avoir perdu un proche, s’ajoutent l’incertitude et l’angoisse car ces familles n’ont plus de source de revenus. Les deux victimes n’étant pas employées et encore moins couvertes par une assurance, leurs familles toucheront seulement une pension du ‘National Pension Fund’ (NPF).

Dans le cas où l’accidenté est employé par une firme, les choses sont différentes. Selon le ministère du Travail, en cas d’accident fatal, la veuve reçoit 50% du salaire mensuel et une pension alimentaire pour les enfants. L’employeur est également tenu de payer un ‘death grant’ à la famille de ceux qui sont régis par le ‘Remuneration Order’. Par ailleurs, en cas d’accident grave, la totalité des salaires est payable par l’employeur pour les deux premières semaines. Le NPS prend ensuite le relais et paye 80% du salaire mensuel. Une ‘Disablement Pension’ pour incapacité permanente est également prévue, dépendant du degré d’invalidité. Les employeurs doivent contribuer au ‘National Pension Scheme’ ou prendre d’autres formes d’assurance pour indemniser l’employé ou sa famille en cas d’accident.

Pour Reaz Chuttoo, syndicaliste de la FPU qui siège au sein du ‘Council for Occupational Health’, si beaucoup doit être fait au niveau de l’indemnisation en cas d’accident de travail, ce sont sur les actions et les mesures pour prévenir les accidents que l’accent doit surtout être mis. “Il y a un augmentation drastique dans le nombre d’accidents de travail depuis quelque temps”, affirme-t-il. Selon lui, la structure légale en ce qui concerne la sécurité des employés sur leurs lieux de travail est complètement dépassée et comporte trop de lacunes : “Par exemple, dans le cas des deux maçons qui sont morts la semaine dernière, il n’y a pas de loi qui stipule dans quelles conditions un plafond doit être construit ou s’il faut une inspection auparavant”. Reaz Chuttoo avance aussi que le ministère du Travail fait preuve de trop de lenteur pour amender les lois. “De plus, il y a un manque d’inspecteurs, donc pas assez de ‘site visits’”, soutient le syndicaliste. Selon lui, les inspecteurs essaient de convaincre les employeurs de mettre en pratique certaines règles de sécurité mais ne peuvent les imposer car elles ne sont pas préconisées par la loi. Pour Radakrishna Sadien, président de la ‘Government Servants Association’, il faut une stratégie globale pour revoir le cadre légal concernant la sécurité au travail, surtout dans le cas des fonctionnaires. “D’après la loi, l’État ne peut poursuivre l’État, donc, ceux qui travaillent dans le service civil n’ont aucun recours”, déplore-t-il. Il prône aussi de sensibiliser des travailleurs au port des équipements de protection: “Bien sur, il faut que l’employeur leur donne des équipements appropriés”.

De son côté, pour prévenir les accidents de travail, le ministère du Travail organise chaque année des campagnes de sensibilisation et émet des brochures sur la santé et la sécurité au travail. En cas d’accident, l’‘Accident Investigation Unit’ du ministère mène une enquête aussitôt que l’accident est notifié afin d’initier des poursuites judiciaires pour infraction à la loi. En 2002, l’‘Occupational Health Safety and Welfare Act’ a été amendée et l’amende à tout employeur est passée de Rs 10 000 à Rs 75 000. Des règlements et des normes spécifiques sur les produits chimiques, l’électricité, l’amiante seront introduits bientôt.

Appel au secours des veuves des maçons décédés

Les veuves de Dayanand Ramlochand et Lachana Bungary lancent un appel aux députés de la circonscription No 9 et à toutes les personnes qui peuvent les aider, soit à trouver un travail ou autrement. Manta Ramlochand est femme au foyer et mère de quatre enfants dont l’aîné entame sa première année de HSC. Banu Bungary est également femme au foyer et mère de quatre enfants, dont trois sont à sa charge; l’aînée est mariée et sera bientôt mère. “C’est très dur. Dayanand n’a rien laissé car il travaillait ‘on and off’”, déclare le frère de Dayanand Ramlochand. “Nous n’allons pas pouvoir survivre avec seulement une pension de veuve”, déclare Banu Bungary.

Archive: